France: on ne change pas un piège qui marche

France: on ne change pas un piège qui marche

Sans grosses surprises, le premier tour des présidentielles françaises a accouché d’un déjà vu. Une mécanique bien huilée fonctionnant plus sur le réflexe pavlovien que le choix raisonné d’un électeur disposant d’autant de choix qu’une souris de laboratoire dans un labyrinthe orienté vers une sortie unique.

L’antienne du choix entre la peste et le choléra est parfaitement justifiéee mais ne reflète guère la réalité sordide d’un jeu “politique” fonctionnant sur le vote rejet et le vote refuge avec un épouvantail et un prétendant appartenant à la même écurie. Le cirque pré-électoral fut une manipulation grossiére et flagrante avec sa petite cour des miracles. Derriére le folklore politique, il y a la bourse des arrangements entre amis et le marchandage pour la distribution des apanages. C’est à ce niveau que se prépare l’enjeu réel. Le reste n’est qu’un ersatz de spectacle que les médias font perdurer par le matraquage permanent.

En 2022, l’électeur est juste un élement du décor électoral et c’est son unique fonction. Il est appelé à voter pour la forme, jamais pour le fond. Il croit avoir le choix mais en réalité, il n’en a aucun. Dans le monde dit libre, la “démocratie” est une parodie. Au point où les Anglosaxons lui préfèrent des logiciels et des algorithmes influançant ou plutôt simulant une opinion artificielle. D’où la fraude électorale ayant propulsé George W. Bush à la Maison Blanche. son successeur, Barack Obama, a été créé par des algorithmes de Facebook (aujourd’hui Meta); Trump y est parvenu par la téléréalité et des réseaux d’affaires mais s’étant révélé incontrôlable, il a été remplacé au pied levé et dans la panique par le vieux Joe Biden, littéralement désigné par l’État profond pour parer à toute erreur de casting.

En France, c’est un peu différent: l’État profond à la française vous laisse le faux choix de  choisir entre les deux plus mauvais choix possibles en excluant tout élément de surprise. Les deux choix arrangent l’État profond mais celui-ci préfère toujours une reconduction. Dans le cas présent et suivant cette logique, Emmanuel Macron n’aurait commis que des fautes mineures et a veillé à se tenir trés loin des lignes rouges du systéme. Rien ne s’oppose donc à un second mandat.

Reste à gérer l’opposition réelle que le systéme veut acculer- c’est là l’un des signes de son ingénierie sociale, derriére une Marine le Pen totalement acquise au systéme. C’est à dire dans un format réducteur dans lequel la véritable opposition ne reconnaît pas. La fausse opposition ou l’opposition contrôlée  ratissant de l’extrême gauche à l’extrême droite et incluant aussi bien les anarchistes libertaires que les  néofascistes (comme par hasard ils se sont tous retrouvés ensemble en Ukraine pour les besoins de chair à canon) est acquise par défaut. Une fois le choix du système officiellement entériné, son rôle se limite à celui d’une opposition factice pour animer (amuser) un semblant de vie politique ou de débat social au rabais. Gouverner, c’est aussi faire semblant, simuler et le système a besoin de comédiens pour cette tâche. Cz n’est pas par hasard que de plus en plus de comédiens deviennent des Chefs d’État et même des héros d’un conflit digne du monde de Walt Disney. Le systéme n’a plus besoin de polutiques mais d’acteurs. C’est dans l’air du temps en attendant de pouvoir puiser dans le réservoir d’influenceurs des réseaux sociaux comme Tik Tok, Instagram et autres.

  

Le comédien Zelensky prenant une pose modernisée du penseur de Rodin sur des escaliers surmontés de sacs de sable dans une scène de propagande organisée par les meilleures équipes  d’Hollywood, 10 avril 2022.

Depuis au moins quinze ans, les dirigeants français font un mélange de genres entre figuration, effet bling bling, agitation et effets d’annonce inspirés du monde des réseaux sociaux. Le scrutin présidentiel est fixé. Le prochain verra l’intronisation d’un acteur de série B ou d’une influenceuse des réseaux sociaux car la fonction présidentielle est au mieux obsolète et ne représente plus grand chose. Le pouvoir est ailleurs.

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