par Moon of Alabama.
Les gens du « renseignement » américain disent à leurs sténographes de NBC News que leurs évidents mensonges sont évidemment des mensonges.
Cette « rupture avec le passé » annoncée de la falsification des « renseignements » s’est produite quand ?
Dans quelle mesure les « renseignements » concernant les armes de destruction massive de Saddam Hussein ou les attaques à l’arme chimique à Douma, en Syrie, étaient-ils « solides comme le roc » ?
Les « renseignements » américains, hier comme aujourd’hui, ne sont que pure imagination dans le but de tromper le public américain et « occidental » sur la réalité de tel ou tel conflit :
« C’est une affirmation qui avait attiré l’attention et fait les gros titres dans le monde entier : Des responsables américains ont déclaré avoir des indices suggérant que la Russie pourrait se préparer à utiliser des agents chimiques en Ukraine.
Le président Joe Biden l’a ensuite déclaré publiquement. Mais trois responsables américains ont déclaré cette semaine à NBC News qu’il n’y avait aucune preuve que la Russie ait apporté des armes chimiques près de l’Ukraine. Ils ont déclaré que les États-Unis avaient publié ces informations pour dissuader la Russie d’utiliser ces munitions interdites. »
Contrairement aux États-Unis, la Russie ne dispose plus de « munitions interdites » :
« Les équipes d’inspection de l’OIAC ont vérifié la destruction des armes chimiques dans sept endroits en Fédération de Russie. Le 27 septembre 2017, la dernière de ces installations, située à Kizner, a officiellement terminé ses opérations.
Avec l’élimination totale du programme d’armes chimiques déclaré de la Russie, 96,3% de tous les stocks d’armes chimiques déclarés par les États détenteurs ont été détruits sous vérification de l’OIAC. »
C’est pourquoi l’affirmation des services de renseignement américains concernant une utilisation potentielle d’armes chimiques russes était une absurdité évidente dès le départ :
« C’est l’un des nombreux exemples de l’administration Biden qui rompt avec les précédents récents en déployant des renseignements déclassifiés dans le cadre d’une guerre de l’information contre la Russie. L’administration a agi de la sorte même lorsque les renseignements n’étaient pas solides, selon les responsables, afin de déstabiliser le président russe Vladimir Poutine. Coordonnés par le Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, les communiqués de renseignement ont été si fréquents et si volumineux que les agences de renseignement ont dû consacrer davantage de personnel au processus de déclassification, en épurant l’information pour qu’elle ne trahisse pas les sources et les méthodes. »
Bien sûr, consacrer plus de personnes au « processus de déclassification » de la création de simples fantaisies ou de la reproduction de sources publiques :
« Cette semaine encore, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est tenu sur le podium de la Maison Blanche et a lu ce que les responsables ont déclaré être des renseignements déclassifiés, affirmant que le retrait de la Russie des zones autour de Kiev n’était pas une retraite mais un redéploiement stratégique qui signale un assaut significatif sur l’est et le sud de l’Ukraine, un assaut qui, selon les responsables américains, pourrait être un combat long et sanglant. »
Le « renseignement déclassifié » lu par Sullivan n’était que la copie d’une annonce publique faite par le ministère russe de la Défense, le 30 mars :
« Le regroupement planifié des troupes dans les zones de Kiev et de Tchernigov est en cours.
La première étape de l’opération militaire spéciale menée par les forces armées russes dans le Donbass et en Ukraine a été planifiée pour forcer l’ennemi à concentrer ses forces, ses moyens, ses ressources et ses équipements militaires pour tenir les zones fortement peuplées, y compris Kiev. Les faire tomber sur le champ de bataille et, sans prendre d’assaut ces villes pour éviter les pertes civiles, infliger une telle défaite aux formations armées du régime de Kiev qu’il ne pourrait plus utiliser ces forces contre nos Forces armées dans le Donbass.
Tous ces objectifs ont été atteints.
Dans le même temps, l’armée russe a également résolu une autre tâche, à savoir – en l’absence d’un afflux de forces ennemies fraîches en provenance des régions occidentales et centrales de l’Ukraine, par une action militaire professionnelle, en utilisant la domination aérienne absolue qu’elle avait acquise, en utilisant également des armes modernes de haute précision – créer toutes les conditions nécessaires à la phase finale de l’opération de libération des Républiques populaires du Donbass. …
Ainsi, toutes les tâches principales des forces armées russes dans les zones de Kiev et de Tchernigov ont été achevées.
L’objectif du regroupement des Forces armées russes est d’intensifier l’action dans les zones prioritaires et, surtout, d’achever l’opération de libération totale du Donbass. »
Prétendre que les annonces publiques officielles de l’armée russe sont des « renseignements déclassifiés » est bien sûr une connerie. Mais les sténographes de NBC News ne vous le diront pas. Au lieu de cela, nous obtenons plus d’absurdités :
« De multiples responsables américains ont reconnu que les États-Unis ont utilisé l’information comme une arme, même lorsque la confiance dans l’exactitude de l’information n’était pas élevée. Parfois, ils ont utilisé des renseignements peu fiables pour obtenir un effet dissuasif, comme dans le cas des agents chimiques, et d’autres fois, comme l’a dit un fonctionnaire, les États-Unis ont simplement “essayé d’entrer dans la tête de Poutine”. »
Quelqu’un croit-il que Poutine se soucie des déclarations américaines en matière de « renseignements » ?
Non :
« Certains responsables pensent cependant qu’essayer d’entrer dans la tête de Poutine est un exercice sans intérêt, car il fera ce qu’il veut de toute façon. …
Le plus grand succès de l’offensive d’information américaine a peut-être été de retarder l’invasion elle-même de plusieurs semaines ou de plusieurs mois, ce que les responsables pensent avoir fait grâce à des prédictions précises sur les intentions d’attaque de la Russie, fondées sur des renseignements définitifs.
Ces « prévisions précises » comprenaient les fausses affirmations selon lesquelles la Russie envahirait l’Ukraine les 11, 14 et 16 février :
Le bruit est devenu assourdissant.
Les États-Unis préviennent que la guerre pourrait être « imminente » en Ukraine – Politico, 11 février 2022
• Le briefing des services de renseignement américains comprenait une référence spécifique à mercredi prochain, le 16 février, comme date de début de l’invasion terrestre, ont déclaré à POLITICO trois responsables, basés à Washington, à Londres et en Ukraine.
L’invasion russe pourrait commencer à tout moment, selon la Maison Blanche – Reuters, 14 février 2022.
Le mot « pourrait » fait beaucoup de travail dans ces titres.
Peut-on le rendre un peu plus précis ?
RAID À L’AUBE. La Russie est prête à envahir l’Ukraine à 1 heure du matin demain avec une attaque massive de missiles et 200 000 soldats, selon les services de renseignement américains – The Sun, 15 févr. 2022
La Russie va ordonner l’invasion de l’Ukraine à 3 heures du matin demain, selon des sources – Coventry Telegraph, 15 févr. 2022
1 heure ou 3 heures du matin ?
Quelle heure ?
Et dans quel fuseau horaire ? »
En fait, la Russie n’avait pas décidé d’envahir l’Ukraine à ce moment-là. La décision a très probablement été prise après le 19 février, après que l’armée ukrainienne a intensifié ses bombardements sur le Donbass et que le président ukrainien Zelinsky a menacé d’acquérir des armes nucléaires :
« À partir de la mi-février, les observateurs de l’OSCE autour du Donbass ont noté dans leurs rapports quotidiens une forte augmentation des violations du cessez-le-feu et des explosions.
La plupart des violations provenaient du côté ukrainien et les explosions d’obus et de missiles se produisaient sur le territoire du Donbass. Le 19 février, au plus fort de la crise, Zelensky a prononcé un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité. Il a mentionné en bonne place le Mémorandum de Budapest, en vertu duquel l’Ukraine avait renoncé aux armes nucléaires qu’elle avait héritées de l’URSS :
“… L’Ukraine aura tout lieu de croire que le Mémorandum de Budapest ne fonctionne plus et que toutes les décisions globales de 1994 seront remises en question”.
L’une des décisions globales prises par l’Ukraine en 1994 était l’adhésion de l’Ukraine au traité de non-prolifération des armes nucléaires.
La Russie a compris la remarque de Zelensky à Munich comme une menace de l’Ukraine d’acquérir des armes nucléaires. Elle dispose déjà de l’expertise, des matériaux et des moyens pour le faire.
Un gouvernement contrôlé par des fascistes avec des armes nucléaires à la frontière de la Russie ? Il ne s’agit pas du tout de Poutine. Aucun gouvernement russe, quel qu’il soit, ne pourrait jamais tolérer cela.
Je pense que cette menace crédible, ainsi que les préparatifs d’artillerie pour une nouvelle guerre sur Donbass, sont ce qui a convaincu le gouvernement russe d’intervenir par la force. »
L’opération militaire russe a clairement été provoquée. Elle a commencé le 24 février, plusieurs mois après que les « renseignements » américains ont faussement averti d’une attaque « imminente », huit jours APRÈS que les préparatifs d’artillerie ukrainiens pour attaquer le Donbass ont commencé, cinq jours APRÈS le discours nucléaire de Zelinsky et deux jours APRÈS que les États-Unis et leurs alliés ont mis en œuvre des sanctions sans précédent contre la Russie.
NBC News, ainsi que d’autres médias occidentaux, se laissent abuser en présentant des affirmations des services de « renseignements » américains qu’ils savent être des mensonges purs et simples :
« Jeu ou pas, les responsables du renseignement américain disent que c’est un succès. Les renseignements sont rarement définitifs, et les responsables de Biden ont calculé dans certains cas qu’il valait mieux anticiper quelque chose qui pourrait ne pas se produire, plutôt que de rester silencieux et de le regarder se dérouler.
“Il n’est pas nécessaire que les renseignements soient solides lorsque nous en parlons”, a déclaré un responsable américain. “Il est plus important de les devancer, Poutine en particulier, avant qu’ils ne fassent quelque chose. C’est une démarche préventive. Nous ne voulons pas toujours attendre que les services de renseignements soient certains à 100% qu’ils vont faire quelque chose. Nous voulons prendre de l’avance pour les arrêter”. »
Adossés à la communauté du « renseignement », les médias « occidentaux » prennent de l’avance et enchaînent les mensonges.
Les voici maintenant qui parlent de Bucha, une ville qui a connu cinq semaines de combats intenses sur la ligne de front.
Les fosses communes de Bucha, dont on a récemment fait état, étaient celles de « défenseurs civils » du Volkssturm et de soldats russes qui sont décédés là-bas. Elles ont été creusés le 12 mars et n’ont rien à voir avec le récent retrait des forces russes. Certains corps soigneusement filmés dans les rues de Buca ont probablement été victimes de frappes d’artillerie ukrainiennes datant de plusieurs semaines. D’autres personnes ligotées et tuées sur place, probablement par les fascistes ukrainiens d’Azov, portaient des brassards blancs les identifiant comme neutres vis-à-vis des forces russes.
Les médias « occidentaux » ne nous donnent que rarement un aperçu de ce que ressentent réellement les gens sur le terrain en Ukraine :
« 8:58 6 avr – Dans l’est de l’Ukraine, certains ne rendent pas Poutine responsable de la guerre. Jonathan Beale, BBC News, Donbas
Nous avons visité la ville de Lysychansk, à environ un kilomètre de la ligne de front. C’est l’une des nombreuses zones résidentielles qui ont été touchées par l’artillerie russe au cours des derniers jours. …
Un soldat ukrainien nous a conduits à travers les rues principalement désertes jusqu’à un abri souterrain.
À l’intérieur, dans une pièce lugubre, nous avons parlé à deux vieilles femmes, qui essayaient de se réchauffer devant un chauffage électrique.
Nous leur avons demandé qui, selon eux, était responsable du bombardement de leur ville. Étonnamment, ni l’une ni l’autre n’a accusé la Russie ou le président Vladimir Poutine. Elles pensaient que leur sombre situation était tout autant la faute de l’Ukraine et du président Volodymyr Zelensky. »
Chaque fois que de tels rapports sur la réalité, comme celui-ci ou celui-là, sont publiés, ils sont noyés dans un flot écrasant de conneries des services de renseignement et de propagande pro-guerre :
« Une vidéo mise en ligne lundi et vérifiée par le New York Times semble montrer un groupe de soldats ukrainiens tuant des troupes russes capturées à l’extérieur d’un village à l’ouest de Kiev.
“Il est encore en vie. Filmez ces maraudeurs. Regardez, il est toujours en vie. Il halète”, dit un homme alors qu’on voit un soldat russe avec une veste sur la tête, apparemment blessé, qui respire encore. Un soldat tire alors deux fois sur l’homme. Après que l’homme a continué à bouger, le soldat lui tire à nouveau dessus, et il s’arrête.
Au moins trois autres soldats apparemment russes, dont un avec une blessure évidente à la tête qui a les mains attachées dans le dos, peuvent être vus morts près de la victime. Tous portent des tenues de camouflage, et trois d’entre eux ont des brassards blancs couramment portés par les troupes russes. Des équipements sont éparpillés autour d’eux et il y a des taches de sang près de la tête de chaque homme. »
Pour chaque atrocité commise par les troupes et les milices ukrainiennes, les services de « renseignements » américains inventent cinq contes de fées ou plus sur les « atrocités russes », que les médias, sachant pertinemment que ces affirmations sont probablement fausses, reprennent à leur compte.
Le seul conseil que l’on puisse donner dans une telle situation est de toujours supposer que ce qui se passe réellement est exactement le contraire de ce que prétendent les « renseignements ».
source : Moon of Alabama
traduction Wayan, relu par Hervé
via Le Saker Francophone
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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