par Francis Goumain.
On peut soutenir la Russie pour des raisons diamétralement opposées (et exclusives) :
• Soit on pense que c’est la réaction de la partie saine de l’Occident qui ne veut pas se laisser entraîner dans la décadence de la partie ouest de l’Occident.
• Soit on pense que la Russie participe à l’élaboration d’un monde multipolaire, en clair, la fin de la domination historique de l’Occident.
Si on soutient la Russie pour la première raison, alors, il est intéressant de faire un parallèle avec la Byzance cyrillique qui avait résisté à l’effondrement de Rome.
Le grand nom qui émerge, c’est celui de Théodose, mais il y en a deux :
Théodose Ier
Né en 347, il règne de 379 jusqu’à sa mort le 17 janvier 395. Le 8 novembre 392, l’empereur Théodose proclame le christianisme religion officielle de l’Empire romain et interdit les autres cultes ; il met fin aux jeux olympiques. Problème, c’est grosso modo à partir de cette date que l’Empire décline jusqu’à sa fin officielle avec la déposition en 476 du dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustus. Théodose Ier est d’ailleurs le dernier empereur à régner sur l’Empire romain unifié. À sa décharge, il y avait eu avant lui :
1- L’édit de Caracalla de 212 qui accorde la citoyenneté romaine à tout homme libre de l’Empire qui ne l’avait pas encore acquise, ça ressemble furieusement à notre régularisation des sans-papiers – et le christianisme n’y est pour rien.
2- L’édit de Milan ou édit de Constantin, promulgué en avril 313, par lequel chacun peut « adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel » ; il accorde la liberté de cultes à toutes les religions et permet aux chrétiens de ne plus devoir vénérer l’empereur comme un dieu. Il fonde en 330 une nouvelle capitale à son nom : Constantinople ; il prépare donc la scission de l’empire. D’autre part, il convoque en 325 le premier concile de Nicée et affirme son autorité dans le domaine religieux, c’est ce qu’on nommera le césaropapisme.
Un point intéressant, les deux, Constantin et Théodose Ier, sont des saints de l’Église orthodoxe.
Théodose II
Né le 10 avril 401 et mort le 28 juillet 450, est un empereur romain d’Orient. Il règne de 408 à sa mort. Sa politique religieuse constitue un tournant dans l’évolution de l’Empire romain.
On lui doit le code Théodose. Théodose avait déployé, de fait, une intense activité législative. Pierre Marival a noté que trente lois furent émises au cours de la seule année 380, à comparer aux trente-deux qui l’avaient été en dix-huit ans, entre 368 et 378 sous Valentiniens et Valens. Deux touchaient à des problèmes religieux : l’une concernant le culte païen à Antioche, l’autre visant à mettre fin aux controverses chrétiennes à Constantinople. (Source Michel De Jaeghere Les Derniers Jours p. 568 et 569).
Ce sera aussi notamment durant son règne que sera érigé le célèbre triple mur théodosien, l’un des systèmes défensifs les plus complexes et les plus élaborés qui aient existé et qui permettront à l’empire de survivre à au moins une trentaine de sièges. Ces défenses ont sauvé l’Empire byzantin lors des multiples sièges par les Avars, les Arabes, les Rus et les Bulgares entre autres.
L’image qui se dégage de Byzance, c’est l’association d’un espace politique et religieux. Dans cet espace, on ne veut voir que des orthodoxes, par contre, la religion Orthodoxe ne semble pas avoir de prétention universaliste et prosélyte et ne pousse pas le pouvoir politique à faire des conquêtes territoriales.
Aujourd’hui, Poutine ne se considère pas comme le chef de l’Église orthodoxe, mais il prie et la hiérarchie orthodoxe le soutient, comme à Byzance, il y a congruence entre le politique, le militaire et le religieux.
À Rome, c’est totalement le contraire, l’universalisme chrétien semble d’abord favoriser des puissances nationalistes conquérantes en soutenant leur expansion, puis c’est la catastrophe : il n’y a plus ni Grec, ni juif ni barbare, ni homme ni femme etc. Durant le siècle écoulé, l’Église romaine s’est toujours farouchement dressée contre toute forme de nationalisme. Paradoxe, les nationalistes, en Occident, continuent de considérer que l’Église, ses cathédrales et tout l’art chrétien sont parmi les éléments fondamentaux, avec la race, de l’identité européenne.
À titre d’exemple, on peut citer le sociologue chrétien orthodoxe Philippe Grill : « les actions antichrétiennes du régime de Kiev provoquent la colère de Dieu.» Quelqu’un au Vatican pour dire la même chose ?
source : Jeune Nation
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