La différence fondamentale entre ceux qu’on appelle (souvent à tort) les Russophiles ou « Poutiniens » et les indignés du jour, c’est que les premiers ne découvrent ni les horreurs de la guerre, de toutes les guerres, ni les crimes qui les accompagnent.
Les indignés du jour, qui se goinfrent toute l’année de malbouffe médiatique, qui sont des obèses intellectuels nourris à la mal-information, veulent maintenant jouer aux Nutritionnistes. Trop tard. Les voir grimper aux rideaux avec leurs petites jambes boudinées me fait hésiter entre « pathétique » et « mignon »
Des charniers ? Je peux vous parler de charniers. Des charniers contenant près de 2000 (ce n’est pas une coquille) cadavres en Colombie (« partenaire de l’OTAN depuis 2017 »). Vous en voulez d’autres ?
Des crimes de guerre ? Vous avez combien de temps devant vous ?
Des guerres illégales ? Donnez-moi une carte du monde, j’ai un paquet de petits drapeaux à planter.
Les flux de réfugiés ? Venez, je nous emmène faire un tour en Méditerranée – pour commencer. Après tout, c’est chez nous et aussi à cause de nous.
Les coups montés, les mensonges, les opérations de propagande ? En temps guerre, on commence d’abord par envisager ça, et ensuite seulement prétendre détenir une part de vérité. Faire le contraire ne fait que révéler son amateurisme.
Alors disons que je me sens comme un pompier volontaire qui reste prudemment à l’arrière en observant, impuissant, la foule déchaînée et incontrôlable se précipiter vers l’incendie avec des seaux remplis d’essence. Et qui, clope au bec, interpelle avec une nonchalance exagérée les passants pour leur demander : « Hé ! Vous avez du feu ?« .
Oui, certains m’insultent. Mais avec d’autres, on se comprend.
Viktor DEDAJ
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir