« Personne ne nous vend quoi que ce soit gratuitement, et nous n’allons pas non plus faire de charité – c’est-à-dire que les contrats existants seront annulés »
Il y a quelques semaines, j’ai écrit un message censuré parce que trop en avance, à l’époque où Moreau répétait que Nord Stream 2 ne serait pas bloqué et qu’il n’y aurait jamais d’interruption des livraisons d’hydrocarbures russes à l’Europe… J’y expliquais que contrairement aux affirmations de Moreau, non seulement l’interruption complète des livraisons à l’Europe était possible et que c’était même que le but des Etats-Unis, mais qu’en plus la Russie livrait gratuitement son gaz à l’Europe depuis que ses réserves de devises avaient été confisquées par les Occidentaux. Moreau s’esbaudissait des centaines de millions de dollars encaissés par la Russie, mais j’expliquais qu’en réalité, la Russie rachetait en gaz ses réserves de change confisquées, dans un gigantesque racket imposé par les Occidentaux. La Russie vends gratuitement son gaz quand elle est payée en devises qui lui appartiennent déjà. D’où le « Personne ne nous vend quoi que ce soit gratuitement, et nous n’allons pas non plus faire de charité » de Poutine. Se faire régler le gaz en roubles donne au moins l’avantage à la Russie de soutenir le cours de sa monnaie. Mais c’est là que le piège se referme sur la Russie, car l’interruption immédiate des flux de gaz russes vers l’Europe est le but des Etats-Unis et leurs vassaux sont parfaitement capables d’obéir. Je croyais que les E.-U. allaient entrer en Ukraine et faire mourir des soldats américains sur le sol ukrainien pour forcer la main des Européens, mais c’est Poutine lui-même qui a donné le prétexte… Racheter en gaz les devises confisquées était une humiliation, mais que les Européens ne daignent pas payer roubles le gaz russe est encore pire. Car rien ne dit que les flux reprendront un jour s’ils sont interrompus maintenant et l’on peut être sûr que le terminal méthanier de Brunsbüttel sera achevé en un temps record. Donc c’est encore pire, parce que si les Européens refusent, c’est la victoire totale des E.-U. sur le front économique, alors que flotte déjà sorte d’incertitude militaire russe sur le front ukrainien.
Personnellement, ce qui me dépasse c’est que la Russie n’ait pas immédiatement réagi le plus brutalement possible à la confiscation de ses réserves de devises, soit en confisquant des actifs équivalents, soit en en détruisant.
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