Un concours du Département de biologie de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, qui sollicite des candidatures pour des postes dans des Chaires de recherche du Canada (CRC), fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, alors qu’il exclut d’emblée «l’homme blanc non-handicapé», peu importe ses compétences, dénonce l’humoriste Guy Nantel.
Dans son appel de candidatures, la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval écrit que la personne candidate devra avoir développé une forte expertise dans l’un des domaines suivants: biologie de la conservation, biologie du développement, biologie marine, entomologie, génétique des microorganismes et parasitologie.
Elle précise ensuite que conformément à ses propres politiques de recrutement, l’Université Laval «garantit l’égalité des chances à toutes les candidates et tous les candidats». L’établissement, dit la Faculté, appuie le principe énonçant que «l’excellence et l’équité sont compatibles et complémentaires».
Ainsi, poursuit-on, l’Université Laval a défini son plan d’action en matière d’équité, de diversité et d’inclusion «en vue d’accroître la représentativité des femmes, des Autochtones, des personnes en situation de handicap et de celles appartenant aux minorités visibles aux postes de titulaires de Chaires de recherche du Canada» au sein de l’institution.
«Afin de respecter ces engagements, seules les personnes candidates possédant les compétences requises ET s’étant auto-identifiées comme membre d’au moins un de ces quatre groupes sous-représentés seront sélectionnées au terme du présent concours», peut-on encore lire dans l’appel de candidatures.
L’Université Laval ne peut déposer d’autres types de profils de candidatures «tant que ses cibles de représentation ne sont pas atteintes, et ce, conformément aux exigences du Programme des CRC», ajoute-t-on.
Pour Guy Nantel, qui a diffusé le concours sur Facebook et sur Twitter, lundi, «c’est maintenant devenu coutume d’exclure les hommes blancs non-handicapés (et parfois aussi hétérosexuels) de différents postes».
«Je ne suis plus étonné de voir des appels de candidatures excluant les gens selon des critères de genres et de couleur de peau comme c’est le cas ici pour l’Université Laval qui ouvre des postes à 200 000$ pour des chaires de recherche. Ce qui m’étonne par contre c’est le fait de ne même pas être gêné d’écrire qu’ils garantissent »l’égalité des chances à toutes les candidates et candidats ». Là, y faut vraiment avoir du front pour écrire ça», peste celui qui a été candidat à la chefferie du Parti québécois en 2020.
«Petite question aux dirigeants de l’université: quand un jeune homme blanc non-handicapé fait une demande pour étudier chez vous, est-ce que vous l’avisez en amont qu’il sera exclu de différents avantages en raison de son physique et ce, peu importe ses compétences? Il me semble que ce serait la moindre des choses de jouer cartes sur table dès le départ», écrit Guy Nantel dans sa publication Facebook mise en ligne en fin de journée lundi et partagée plus de 1700 fois en date de mardi matin.
La plupart des nombreux commentaires sous la publication appuient l’humoriste. «Je suis un fils du département de biologie de l’Université Laval et je suis très déçu de les voir se comporter en acteurs hollywoodiens plutôt qu’en scientifiques posés. L’égalité des opportunités est essentielle. Le reste doit être du ressort de la compétence. Period», peut-on notamment lire.
Parmi les voix discordantes, celle-ci : «On utilise la discrimination positive pour corriger une aberration statistique. Ce qui veut normalement dire que plusieurs autres postes sont disponibles pour les autres. On parle bien de sous-groupes sous-représentés. Le débat des quotas et [de] la discrimination positive continue de faire rage. Sinon, quelles sont vos solutions pour faire place à une meilleure représentation? Peut-être que vous trouvez ça normal que certains groupes se retrouvent nulle part?»
Du côté de l’Université Laval, on explique que les CRC sont soumises aux exigences et pratiques en matière d’équité, de diversité et d’inclusion du Programme des Chaires de recherche du Canada, qu’elles sont financées par le gouvernement fédéral, que le financement accordé permet l’embauche de nouveaux membres du corps professoral et que toutes les universités doivent se conformer à ces exigences.
«L’Université Laval n’est pas différente des autres universités. Pour atteindre les exigences du gouvernement fédéral, l’Université a mis en place un plan d’action en matière d’EDI [équité, diversité, inclusion] pour le programme des CRC», écrit la porte-parole Andrée-Anne Stewart dans un échange de courriels.
Source: Lire l'article complet de Horizon Québec Actuel