Immigration: le double discours de QS

Immigration: le double discours de QS

Jeudi dernier, Radio-Canada nous apprenait que Québec solidaire a recruté comme candidat l’avocat Guillaume Cliche-Rivard. Il se présentera contre Dominique Anglade. Son entrée en scène éclaire la position des qsistes sur l’immigration, le domaine de pratique de maître Cliche-Rivard. 

Alors qu’il s’agit du comté de la cheffe de l’opposition, Gabriel Nadeau-Dubois en a profité pour critiquer les libéraux. Ces derniers seraient «des grands parleurs, mais de petits faiseurs», suivant ce qu’il a déclaré à la SRC. Pourtant, ils ont constamment haussé les seuils, jusqu’à 52 000 annuellement. Par habitant, cela représentait presque deux fois et demie plus d’immigrants que la France et presque deux fois plus que les États-Unis. Tout cela alors que ces deux pays ne constituent pas des minorités dont la culture est menacée.

Guillaume Cliche-Rivard, quant à lui, évoque des seuils de 60 000 à 100 000 étrangers qui s’établiraient chez nous chaque année. «Les besoins sont immenses», plaide-t-il. Il est donc clair qu’un éventuel gouvernement solidaire poursuivra la hausse continue de l’immigration… exactement comme Justin Trudeau. Ottawa compte accueillir 431 000 immigrants en 2022. Cette politique du gouvernement fédéral, qui contrôle environ 40% des seuils migratoires au Québec, constitue un danger pour la langue française, entre autres.

L’idée des fédéraux est de créer un pays postnational dans lequel la nation québécoise cesserait d’exister. C’était exactement la stratégie de Lord Durham en 1839. Il s’agissait d’augmenter massivement l’immigration britannique, de mettre les Canadiens français en minorité et éventuellement de les assimiler.

Or, Québec solidaire (qui communie au multiculturalisme canadien) prend fait et cause pour Ottawa dans ce dossier. Prenons un exemple. Avant de récemment virer capot, François Legault avait décidé en 2018 de réduire l’immigration. Qu’a fait alors GND? Il a enjoint aux fédéraux de «ne pas tenir compte des appels du gouvernement caquiste à collaborer [avec Ottawa] afin de réduire de 52 000 à 40 000» le nombre d’immigrants. Les fédéraux étaient ainsi invités à passer outre la volonté du gouvernement québécois, ce qui aurait violé deux ententes en immigration conclues jadis par René Lévesque et Robert Bourassa. Selon le chef de QS, c’était le prix à payer pour que le Canada reste «un leader mondial».

Mais qu’importe l’autonomie québécoise et la pérennité de notre culture. Suivant Guillaume Cliche-Rivard, le véritable enjeu est plutôt de «changer la perception donnée à la population sur l’immigration… L’image doit être plus positive». Traduisons. Comme le peuple est niaiseux et refuse de comprendre, il faut que les élites l’éduquent. La dernière chose à faire serait de lui donner voix au chapitre à ce sujet. Voilà pourquoi les élus devraient abdiquer leur responsabilité en la matière. Selon Cliche-Rivard, il faut donc «sortir ce débat du politique» et le confier à «des experts». Il est fascinant qu’un avocat (qui fait de l’argent en aidant des immigrants à s’établir ici) prône ainsi, sans la moindre gêne, de confisquer le débat démocratique!

À écouter maître Cliche-Rivard, tout le monde gagnerait à ce qu’il y ait toujours plus d’immigrants. Est-ce vraiment le cas? Prenons l’exemple des travailleurs au bas de l’échelle. L’immigration a souvent un impact négatif sur leur salaire. Au lieu de payer mieux les employés, il est plus avantageux pour les patrons d’embaucher une main-d’œuvre immigrée à meilleur marché. Voilà pourquoi le patronat réclame toujours plus d’immigrants… comme QS!

L’arrivée de migrants a aussi un impact direct sur le prix du logement. Plus de personnes veulent se loger. La demande monte et l’offre ne peut pas suivre. Résultats: le coût du loyer explose. C’est excellent pour les propriétaires, qui font plus de profits. C’est catastrophique pour les familles et les individus à faible revenu, qui sont pris à la gorge.

Voilà ce que sont ces prétendus solidaires, des hypocrites qui tiennent un double discours. Tout en se présentant comme les champions des défavorisés, ils aident les riches à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. Tout en se disant indépendantistes, ils soutiennent les fédéraux afin de saper les bases de notre existence nationale.

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