par Karine Bechet-Golovko.
Les 27 pays de l’UE, nous apprend-on, ont enfin adopté le super plan de défense stratégique de l’Europe, appelé « Boussole stratégique ». Cela sonne peut-être très bien en anglais, mais en français … passons. Comme annoncé, l’Europe doit être prête pour affronter les nouveaux conflits et mettra en place une brigade. Oui, une brigade. Entre manque de moyens et absence de volonté, l’UE in fine permet surtout de renforcer la domination de l’OTAN en Europe, dont le « partenariat » est béni.
L’UE a adopté ce document, pompeusement appelé stratégie de défense, devant soi-disant conduire la défense européenne à un nouveau niveau. L’on rappellera que l’UE n’est pas un État, sa seule force armée légitime est celle des pays, qui la composent.
Ainsi, une « force de réaction rapide » de 5000 hommes (pour 27 pays…) va être mise en place. En fait, elle existe déjà – théoriquement :
Cette nouvelle force s’inspirera d’un système déjà lancé il y a une décennie – les « groupements tactiques » (EUBG en jargon) – mais jamais utilisé, faute de volonté politique.
Donc cette « innovation » reprend une idée ancienne, qui faute de volonté politique n’a pas été réalisée, en espérant que la situation géopolitique obligera les pays à passer le pas.
Et reprenant pour cela la rhétorique du « grand bond en avant », Joseph Borrell toujours très en forme :
« L’environnement de sécurité plus hostile nous oblige à faire un bond en avant »
Donc, il faudra trouver 5000 hommes, non pas pour défendre le territoire européen, cela reste du ressort de l’OTAN, mais pour aller sauver des ressortissants européens pris dans des conflits. Et c’est ce qui est appelé un « élément majeur » de cette stratégie.
Pour le reste, rien ne change, l’UE rappelle simplement son inféodation au monde global, avec l’OTAN comme force militaire et l’ONU comme organe central, l’UE se voulant être une force régionale de ce système global :
« Une UE plus forte et plus capable en matière de sécurité et de défense contribuera positivement à la sécurité mondiale et transatlantique et est complémentaire de l’OTAN, qui reste le fondement de la défense collective pour ses membres. Cela intensifiera également l’appui à l’ordre mondial fondé sur des règles, avec l’ONU en son centre ».
Quelle place reste-t-il aux États dans ce schéma ? Un espace flou ressortant du larbin et de l’homme de main. Car c’est bien toute l’impasse de la situation : les États doivent être assez forts pour défendre le monde global, mais pas trop pour ne pas penser à la souveraineté.
source : Russie Politics
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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