Au niveau des négociations entre Moscou et Kiev, nous assistons à un nouvel enlisement des discussions, les représentants de la marionnette « Zelensky » admettant des principes lors des réunions avec les Russes, comme par exemple l’engagement pour une neutralité de l’Ukraine mais qu’ils démentent aussi dès le lendemain. Il est vrai également que même si l’armée ukrainienne est en très mauvaise posture, elle est encore debout et il faudra attendre certainement que des villes comme Marioupol ou Kharkov tombent pour que la raison – peut-être – reviennent s’imposer dans ce comédien « serviteur du peuple » devenu un président fantoche « serviteur de Biden » et qu’il arrache à l’Ukraine le collier de sa servilité atlantiste.
A / Situation générale
Lorsqu’on regarde la carte générale niveau Ukraine, et même si localement l’Etat Major russe continue à progresser vers ses objectifs, comme par exemple dans la ville de Marioupol assiégée (voir ICI) ou dans l’encerclement de Kiev, on observe une ligne de front qui globalement n’a pas changé malgré l’avantage des forces russes.
Cependant, sur le terrain, les colonnes russes continuent leurs missions de progression, et surtout de bouclage des résistances rencontrées et sécurisation de zones, tandis que leurs forces aérospatiales poursuivent les destructions des infrastructures militaires et logistiques des forces ukrainiennes.
Alors pourquoi cette ligne de front à l’échelle du pays semble être stagnante ?:
1 / Les batailles urbaines
- Tout d’abord je pense que l’Etat Major russe est obligé de s’adapter à cette stratégie ukrainienne qui consiste à rompre le combat en terrain libre où les appuis feu et blindés russes dominent largement et pour se réorganiser dans des réseaux de défenses urbaines à dominante antichar (grâce aux aides militaires de l’OTAN notamment) qui aujourd’hui sont présents dans une dizaine de villes totalement ou partiellement encerclées (Kiev, Irpin, Tchernigov, Soumy, Kharkov…) Or ces villes, dont certaines sont immenses (Kiev 700km2, Kharkov 350 km2…), par les enjeux et les menaces qu’elles représentent semblent être devenues une des priorités pour l’Etat Major russe:
– Car bien que contournées ces villes encerclées de plus en plus nombreuses immobilisent autour d’elles des forces importantes qui ne peuvent pas être déployées à l’avant,
– La situation humanitaire pour les populations enfermées dans les villes assiégées devient chaque jour de plus en plus critique et rend leur libération urgente, soit par des évacuations, soit par des conquêtes,
– Beaucoup de ces villes assiégées sont devenues les symboles politiques de la résistance ukrainienne ainsi que des bataillons nationalistes qui s’y sont repliés pour communiquer autant que pour combattre,
– Attaquer ces bastions urbains, où les appuis aériens et d’artillerie sont forcément moins efficaces, peut s’avérer très couteux en hommes, matériels et logistiques d’autant plus si on cherche à épargner au maximum les civils,
Le ratio minimum recommandé pour un assaut urbain rapide est de 5 contre et 1, effectifs que l’Etat Major russe ne peut engager sur l’ensemble des villes assiégées et il n’a donc que 3 options pour résoudre la problématique des résistances urbaines:
- soit raser les villes, ce qui est exclu du fait de la présence encore importante d’une population civile,
- soit de rameuter beaucoup de renforts afin de pouvoir mener des assauts directs simultanés,
- soit de concentrer ses efforts sur un bastion à la fois militaire, symbolique et politique dont la chute provoquera vraisemblablement un effet domino sur les autres résistances.
Cette 3ème option est en ce moment à l’œuvre sur le front du Donbass avec la bataille pour Marioupol à laquelle un nombre important d’unités russes et républicaines :
- Après avoir fait tomber Volnovakha qui était le point d’appui Nord de Marioupol, les bombardements et attaques sur les périphéries ont permis de prendre pied dans le réseau défensif de la ville à l’Ouest puis à l’Est pour engager rue après rue la libération progressive des quartiers puis leur sécurisation militaire et humanitaire. Par ces compromis entre bombardements, assauts au sol, vitesse et prudence, la ville devrait tomber dans les prochains jours.
- Dans le même temps, d’importantes préparations offensives d’artillerie et d’aviation sont déjà à l’œuvre sur le secteur d’Avdeevka, un autre point d’appui vital de la ligne de front ukrainienne devant Donetsk et, dans la foulée de leur victoire sur la mer d’Azov des unités russo-républicaines remonteront alors vers le Nord pour engager l’assaut sur cette importante ville industrielle, si ses occupants n’ont pas décroché après la perte de Marioupol.
- La perte de Marioupol sera pour Kiev une défaite morale majeure, car cette ville, en plus d’être un bastion militaire majeur dans le Donbass est le symbole de la mer d’Azov, celui des bataillons spéciaux via le régiment spécial « Azov » qui en a fait sa vitrine et aussi un des symboles forts par la propagande occidentale, de la résistance ukrainienne. Après Marioupol et Avdeevka, les forces de Kiev dans le Donbass vont se replier progressivement vers le Dniepr pour éviter leur encerclement devant Donetsk..
Dans leurs batailles urbaines les forces russes disposent d’une supériorité d’artillerie qui, par ses tirs puissants et précis permet de détruire de nombreuses défenses avant l’attaque au sol.
2 / Le grand chaudron du Donbass
Parallèlement au siège de Marioupol les opérations conjointes russes et républicaines ont engagé d’une part des offensives depuis le Sud et le Nord pour tenter un encerclement larges des forces ukrainiennes de Kramatorsk jusque devant Donetsk, lesquelles sont actuellement fixées et désorganisées par des opérations offensives locales menées surtout sur les secteurs de Marinka et Avdeevka, les points d’appui ukrainiens au Sud Ouest et au Nord de Donetsk.
Si les offensives Nord et Sud parviennent à faire jonction rapidement, elles couperont les voies logistiques ukrainiennes venant de Zaporodje et Dnipropetrovsk (sur le Dniepr) empêchant tout renfort et surtout toute retraite. Je rappelle ici que le corps de bataille ukrainien dans le Donbass était avant le 24 février la plus grosse concentration d’unités de combat et de stocks logistiques en Ukraine (env 150 000 hommes) car Kiev avait prévu d’attaquer les républiques de Donetsk et Lougansk au début de ce mois de mars.
Or, pour cette stratégie prioritaire, l’Etat Major russe a dirigé vers le Donbass les nouvelles unités de choc arrivant sur le front ainsi que les forces d’appui qui leur sont nécessaire pour boucler les forces ukrainiennes du Donbass ce qui sonnera le glas du régime de Kiev et, libérant la totalité des républiques de Donetsk et Lougansk, atteindra un des objectifs majeurs de l’Etat Major russe.
3 / Une pause opérationnelle classique
Comme n’importe quel coureur, un corps de bataille en mouvement offensif a besoin de trouver un deuxième souffle pour prolonger sa stratégie et surtout l’adapter aux inévitables nouvelles situations imposées par les réactions ennemies qui lui imposent de nouvelles variantes et priorités.
De plus après 20 jours de combats offensives la logistique devient une priorité absolue de part l’allongement des voies d’approvisionnement les entretiens, réparations et remplacements nécessaires etc. et si les forces russes n’ont pas rencontré de problèmes logistiques jusqu’ici, maintenant qu’elles sont enfoncées à l’intérieur du dispositif ukrainien elles doivent sécuriser les itinéraires logistiques existant, créer des dépôts intermédiaires avant de poursuivre plus en avant.
Enfin un nouvel échelon opérationnel russes important est observé arrivant sur les différents fronts de ces opérations militaires, avec notamment le déploiement de matériels lourds d’artillerie ainsi que de matériels blindés modernes qui vont prendre la relève des T72 modernisés jetés dans le premier mouvement offensif.
Les forces russes sont très loin d’avoir déployé leur meilleur arsenal dans ces premières semaines de combat, il garde en réserve leurs blindés modernes, leurs missiles hypersoniques, leurs forces aéroportées etc… qui pourraient être engagées progressivement si le pouvoir de Kiev persiste à refuser l’évidence de sa défaite.
B / Situations particulières
Survolons maintenant la situation dans les quatre secteurs principaux du front où se déroulent des batailles à la fois militaires mais aussi politiques et médiatiques, à savoir du Nord au Sud : Kiev, Kharkov, Marioupol et Nikolaïev.
1 / La bataille pour Kiev
Dans le Nord de l’Ukraine, autour de Kiev, siège du pouvoir politique et verrou militaire sur le Dniepr, les forces russes poursuivent leur manœuvre d’encerclement de cette immense mégapole de plus de 800 km2.
Pendant que les forces aérospatiales russes poursuivent leurs bombardements sur les infrastructures militaires, logistiques et de communication ukrainiennes, les forces terrestres russes poursuivent l’encerclement de Kiev en descendant le long des rives droite et gauche du Dniepr. Aujourd’hui il ne reste plus que la voie logistique au Sud de la capitale qui reste ouverte mais soumise à des bombardements.
L’usine de Kiev « Artem » de Kiev, qui produit des missiles air-air, des systèmes d’entretien des armes d’aviation, des missiles antichars, ainsi que des instruments et des équipements pour avion, a été détruite par des tirs de missiles russes.
Après les quartiers Nord de Kiev, abordés la semaine dernière par l’avant garde russe, les combats ont gagné les banlieues Est et Ouest de la mégapole, tandis que la ville d’Irpin à l’Ouest résiste toujours à son encerclement. A noter que depuis leur arrivée à Gostomel (Ouest Kiev) les forces tchétchènes, spécialistes du combat en zone urbaine sont engagées en première ligne dans la bataille pour Kiev.
Au Nord Ouest entre Tchernigov et Nizhnin il reste des unités ukrainiennes prises au piège dans un chaudron mobile russe qui suivant leur retraite vers Kiev les épuise par des bombardements et harcèlements.
Globalement les forces russes tout en fixant sur leurs positions les défenses ukrainiennes par des reconnaissances offensives et des bombardements ont amorcé un encerclement plus large des zones de résistances, la priorité préalable à la capture des villes étant de les couper de leurs voies de ravitaillement.
2 / La bataille pour Kharkov
A Kharkov, qui est la deuxième plus grande ville d’Ukraine avec ses 350 km2, est à la fois un bastion militaire important, un carrefour logistique vital pour la poursuite des opérations russes dans la profondeur et un symbole politique qui pèse fortement dans les négociations en cours. Les forces russes qui poursuivent leurs manœuvres d’encerclement large de la ville accentuent leurs bombardements sur ses infrastructures militaires, logistiques mais aussi politiques, lesquelles sont aux mains des nationalistes ukrainiens, venus très nombreux pour tenir cette ville clef de l’Ouest du pays.
Comme pour Kiev, les forces russes exercent sur la périphérie de Kharkov des pressions offensives pour y fixer ses forces de défense tandis que venant des secteurs de Okhtirka et Balaklia des offensives sont lancées pour un encerclement large de Kharkov et surtout pour couper ses voies de ravitaillement Sud, que l’Etat major russe veut également récupérer à son profit pour poursuivre son offensive vers le Dniepr.
Bombardements russes sur la périphérie de Kharkov, quartier de Severnaya Saltovka
A l’Est de la ville les combats s’intensifient pour le contrôle de Tchougouïev qui est le verrou Est de la défense de Kharkov.
3 / La bataille pour Marioupol
Sur le front du Donbass au bord de la mer d’Azov, le port industriel de Marioupol est sur le point de tomber après 10 jours de bombardements et combats intenses menés par les forces russes et les forces de la République Populaire de Donetsk (voir articles précédents) qui ont accéléré leurs assauts pour libérer la population civile d’une catastrophe humanitaire gravissime.
La chute de ce bastion militaire ukrainien et symbole des nationalistes néonazis (notamment du régiment spécial « Azov ») va avoir des répercussions militaires, psychologiques et politiques importantes :
- Militairement, les unités russes et républicaines engagées dans la réduction du chaudron de Marioupol vont pouvoir être engagées maintenant au Nord et notamment vers Donetsk où des pressions offensives sont déjà en cours contre les points d’appui ukrainiens de Marinka et Avdeevka (Sud Ouest et Nord de Donetsk),
- Psychologiquement, la chute de Marioupol, qui était une des vitrines principales de la résistance ukrainienne va porter un coup au moral des autres unités encerclées ou sur le point de l’être, et un effet domino est probable dans les jours à venir, à commencer par les villes du Donbass encore occupées par les forces de Kiev,
- Politiquement, Marioupol est une victoire importante pour Moscou, sur le plan de la libération du Donbass, sur celui de la démilitarisation du régime ukrainien mais aussi sur celui de la dénazification de l’Ukraine, avec la destruction du régiment « Azov », unité ouvertement néo-nazie et symbole des radicaux nationalistes de Kiev.
Le dernier carré des militants néo-nazis du régiment « Azov » se sont retranchés dans l’usine Azovstal
A noter également que la chute de Marioupol va permettre à Moscou militairement de porter également plus d’efforts vers l’offensive sur Zaporodje puis Dnipropetrovsk (après l’encerclement des forces ukrainiennes du Donbass) les grandes villes situées sur le Dniepr, et diplomatiquement de négocier avec Kiev dans une position encore plus renforcée.
4 / La bataille pour Nikolaïev
Dans le secteur de Nikolaïev, au Nord-Ouest de la Crimée, Nikolaïev est une ville importante de 500 000 habitants qui se situe à un carrefour à partir duquel peuvent être lancées des offensives, vers le Nord et surtout vers le Sud-Ouest en direction d’Odessa (1 million d’habitants) qui est le plus grand port ukrainien, mais aussi le trait d’union qui permettrait à Moscou d’établir une continuité territoriale de la Transnisstrie au Donbass (et jusqu’à Kharkov) en passant par la Crimée, ce qui correspondrait approximativement à l’ancienne Novorossiya russe d’avant la révolution bolchevique.
Pour poursuivre vers Odessa, les forces russes doivent impérativement contrôler Nikolaïev.
On peut observer sur cette carte cette pause opérationnelle des troupes russes qui sont confrontées à la fois à des résistances ukrainiennes pour la réduction desquelles elles ont besoin de plus de forces et d’autre part à des défis logistiques dont les voies d’approvisionnement s’étirent et ont également besoin d’être renforcées avant de pouvoir progresser vers l’avant.
En attendant un reprise de leurs offensives, les forces russes poursuivent leurs bombardements avec une intensité accrue :
Au Nord de Nikolaïev une avancée russe a été cependant réalisée, vraisemblablement pour couper des voies d’approvisionnement vers la ville, commencer son encerclement large par le nôtre, mais aussi peut-être pour atteindre la centrale nucléaire « Sud Ukraine » et la sécuriser comme précédemment la centrale de Zaporodje à Ernegodar.
Conclusion
Ces opérations militaires en Ukraine révèlent, par l’intensité des combats, des bombardements, l’ampleur des manœuvres et des logistiques engagées, tous les caractéristiques d’une guerre moderne symétrique au coeur d’une Europe industrialisée.
Si les propagandes continuent à déféquer de part et d’autre du front leurs communiqués victorieux , le terrain en revanche remet nombre de pendules à l’heure et notamment :
- Que l’armée ukrainienne, qui était encore présentée hier comme désorganisée, non motivée, avec des problèmes très importants de logistique, de discipline, de commandement etc. reste debout, certes dans un effondrement progressif irréversible, mais capable encore d’opposer des résistances à l’abri des densités urbaines nombreuses en Ukraine.
- Que l’armée russe a montré ses capacités à mener des opérations multiples sur un large front (plus de 2000 km), d’avancer vers ses objectifs en s’adaptant rapidement aux difficultés rencontrées, de mener des frappes aériennes et de missiles lointaines et précises, et de répondre efficacement aux défis logistiques très importants imposés par le rythme des opérations, ainsi qu’aux situations humanitaires frappant les populations.
Destruction de 2 BMP ukrainiens
- Que les occidentaux, contrairement à de nombreuses analyses et déclarations se sont engagés dangereusement sur la voie de la confrontation mondiale avec la Russie avec notamment une guerre économique à outrance au prix de dommages collatéraux suicidaires, et des aides militaires exponentielles aux forces ukrainiennes arrivées à des engagements directs camouflés (drones kamikaze, mercenaires, renseignement).
Si la Russie a perdu la guerre de l’information, arque boutée à des procédures et des communications désuètes et contrôlées par des responsables vivant encore au siècle dernier, en revanche elle va gagner la guerre militaire car disposant d’un armement exceptionnel, de soldats formés et entrainés et surtout de réserves de combat immenses.
Artillerie des Forces aéroportées russes à 4 km des positions ukrainiennes défendant Kiev dans le secteur de Moshchun, 122mm D30 en action.
source:https://alawata-rebellion.blogspot.com/
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International