C’est la une du journal Le Monde (en ligne) de ce lundi 14 mars 2022. Voyons maintenant un petit bombardement sur civils, précisément visés, pour insuffler la terreur à un peuple qui résiste à la l’agression saoudienne, qui dure quand même depuis 2014 :
Ici, on est habitués – malheureusement – au 2P2M (deux poids, deux mesures, on va pas le réécrire à chaque fois). Pourtant, au Yémen, on a une vraie crise humanitaire, des enfants qui meurent par milliers, sous les bombes et de dénutrition. De faim, donc.
Ils sont bien décharnés, bien mourants, et c’est pas de la com’ de l’OTAN, comme avec les prétendus camps de concentrations serbes pour Bosniaques dans les années 90. Là, on ne parle même pas de réfugiés : ils n’ont pas les moyens de partir de l’enfer.
C’est vrai que l’Arabie saoudite, ce pays modèle en matière de démocratie et de droits de l’homme, est notre allié, que disons-nous, notre ami ! Avec tout ce que le prince, cet idiot manipulé par les Américains et les Israéliens, nous achète comme armes contre l’Iran, on va pas faire la fine bouche et pleurer pour les Houthis !
Les morts de cette guerre atroce ? Il y en a 500 fois plus qu’en Ukraine, mais comme le dit si bien la sémillante Caroline Fourest, on va pas comparer tout et n’importe quoi, hein, sinon on n’en sort plus.
Alors, dès aujourd’hui, à chaque fois que Le Monde titrera sur un immeuble bombardé en Ukraine, on aura une pensée pour les quartiers entiers bombardés par l’aviation saoudienne dans les villes yéménites.
On aimerait que le grand géostratège Benjamin Haddad nous parle un peu de la guerre immonde de l’Arabie saoudite, ce nouvel ami d’Israël, de ces pays qui « agressent leurs voisins », pour reprendre l’accusation qu’il colle à Poutine. Et éventuellement de la guerre israélienne en Palestine, et en Syrie, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
On oubliait : les Iraniens soutiennent les Houthis contre les Saoudiens, ce qui explique la position de la France, valet de l’Empire. La guerre du jeune Mohammed ben Salmane ressemble étrangement à celle de Saddam Hussein contre l’Iran après la révolution de 1979 : il s’agissait pour l’Occident d’affaiblir par proxy un pays (et son régime) qui s’arrachait de l’influence américaine. Et l’histoire s’est très mal terminée pour le dirigeant irakien.
Quarante ans plus tard, l’Empire a définitivement perdu l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan. Il tente de se rattraper en Europe, où les Russes résistent, et en Asie, où les Chinois se préparent. L’Histoire n’est pas finie, monsieur Fukuyama !
Les armes françaises frappent les civils au Yémen :
Florence Parly en démonstration d’hypocrisie
Comme prévu, sur E&R :
- E&R | 13 mars |55 DéfenseGéopolitiqueInternationalPolitique Dernières actualités en Ukraine : entre propagande grossière et remontées factuelles de terrain Nous pensions avoir atteint des sommets de propagande avec le Covid-19, mais le désespoir étant un péché – d’après Kierkegaard – nous avons avec le conflit ukrainien l’opportunité de nous absoudre de nos imperfections : jamais la propagande n’avait atteint un tel niveau de facticité, de mensonge, de théâtralité et de convocation de l’émotion facile. Les deux minutes de la haine prophétisés par Orwell sont (…)
Source : Egalité & Réconciliation
Note de la rédaction de Profession-Gendarme :
Pour couper court aux critiques qui pourraient être faites concernant nos publications, Robert Louis Stevenson disait :
« L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même»
Alors je dirai : Qui que ce soit qui l’exprime, une vérité restera toujours une vérité. En clair peu importe le contenant pourvu que l’on ait le contenu.
RG
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