Mathieu Kassovitz contre Vladimir Poutine

Mathieu Kassovitz n’est pas seulement un grand cinéaste, et un grand comédien, c’est aussi un géopoliticien hors pair. Et qui « en a » : n’a-t-il pas un jour défié Alain Soral à la boxe ?

On sent que ce fils de prod né dans les (beaux) quartiers a envie d’en découdre, de prouver sa virilité, comme un adolescent. C’est ça, quelque part, rester jeune. Dernièrement, à l’occasion de la guerre OTAN–Russie déclenchée par les éléments ultranationalistes ukrainiens dans le Donbass (14 000 morts depuis 2014), le comédien-géopoliticien a tenu à faire savoir que s’il n’avait pas d’enfants, eh bien, qu’à cela ne tienne, il serait allé se battre. Pour ? Ben, la liberté, la démocratie, BHL, l’hyperclasse mondialiste, tout ça. C’est un bloc. Ça peut pas se détacher.

On, enfin le JT de LCI du 14 mars 2022, a retrouvé l’homme providentiel du côté de Lviv, en Ukraine, là où les people doivent se montrer, puisque les caméras y sont. Là où est le cadavre, là seront les vautours, disait le Christ. Et un certain BHL zone aussi dans le coin, en excellente compagnie. Mais quand on est dans le camp du Bien, on y reste, et on a tous les droits.

À BHL Kiev, à Lviv Kasso ! Les deux géants de la pensée humaniste se partagent le monde. La journaliste du groupe TF1 dit être tombée sur lui « un peu par hasard ». Elle avait une chance sur 721 301 de tomber dessus ! Écoutons l’analyse de Mathieu, qui raconte qu’il a tourné à Lviv un épisode du Bureau des légendes, la série socialo-sioniste diffusée par Canal+ dans laquelle le Mossad n’apparaît pratiquement jamais, sauf pour le beau rôle :

« On a très vite compris qu’on avait affaire à des gens qui étaient ultranationalistes dans le bon sens, c’est-à-dire qu’ils sont fiers de leur pays et ils veulent le protéger absolument… »

Tiens, c’est pas le cas des nationalistes français, qui le sont apparemment dans le mauvais sens… Mathieu parle bien des Ukrainiens, pas des Français. Il évoque la présence de l’ambassade française, qui défend une image « humaniste ». Mais très vite, le guerrier reprend le dessus (comme chez BHL) :

« On aimerait être plus actifs, et pouvoir participer d’une manière plus agressive à la limite, mais on rentre dans un domaine qui, sur lequel je n’ai pas aucune compétence malheureusement. »

Passons sur la double négation, qui peut être due à l’émotion. Mathieu a raison, la guerre, mondialiste, c’est le champ de compétence de BHL, le philosophe qui appelle les Français à la guerre à chaque fois qu’il faut envoyer quelque part des soldats se faire dessouder à la place de l’armée israélienne.

La journaliste pose alors la question de conscience au géopoliticien-comédien : « Dernière question justement, est-ce que vous, vous voulez vous engager davantage pour l’Ukraine, est-ce que vous avez des projets en tête de ce point de vue-là ? »

Mathieu lance alors, avec toute la flamboyance qu’on lui connaît :

« Écoutez, je vous le dis honnêtement, si j’avais pas eu d’enfants, chrais v’nu. »

Ah, si j’avais pas eu des lâchetés…

Deux semaines avant, le doigt sur la couture du pantalon, pétant un garde-à-vous (ahou !) de compétition, le sympathique Pascal Praud évoquait, en présence de son supérieur médiatique BHL, une séquence émotion, à Lviv justement :

On n’a pas pu regarder jusqu’au bout, tant on perdait d’eaux par les œils. Les Ukrainiens, qui ont le droit d’être ultranationalistes (ça dépend de qui les attaque, vous l’aurez compris, si c’est les Gentils, alors c’est mal l’ultranationalisme, si c’est les Méchants qui attaquent, alors c’est bien).

On constate avec ces séquences parlantes que pas mal de stars chez nous, que ce soit de la philosophie ou de la cinématographie, nous demandent d’aller nous battre loin de chez nous pour faire triompher la liberté. Sauf que déjà, on aimerait bien l’avoir en France, cette liberté, qui est normalement le souci des philosophes comme Raphaël ou Bernard-Henri, et aussi un peu des cinémastes comme Mathieu.

D’abord on fait gagner la liberté chez nous, ensuite on veut bien la faire gagner là-bas. C’est pareil pour la pauvreté : on veut bien lutter contre la pauvreté, mais qu’on la vainque d’abord chez nous, après on pourra accepter des pauvres des autres continents.

On a trouvé pire que BHL & Kasso : Huster l’hystérique !

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation