Les indépendantistes réclament un nouveau référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie d’ici 2024, ne reconnaissant pas la validité de celui du 12 décembre qu’ils avaient boycotté dans l’archipel français de l’océan Pacifique.
« On n’a pas validé le référendum (du 12 décembre 2021) qui n’a pas de fondement dans le cadre d’un processus de décolonisation puisque le peuple kanak, peuple colonisé, n’a pas participé », a déclaré Charles Washetine, porte-parole du Palika, l’une des principales composantes du Front de Libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), réunie en congrès durant le week-end. « Nous souhaitons désormais faire aboutir le processus de l’accord de Nouméa (1998) au cours de cette mandature avec l’organisation d’ici 2024 d’un autre référendum d’autodétermination », a ajouté M. Washetine, appelant à l’ouverture de négociations avec l’État français « dès le mois prochain ».
Le Palika entend placer le scrutin sous la supervision des Nations unies. Les Calédoniens sont engagés dans ce processus depuis les années 1980 quand leur territoire, colonisé par la France au XIXe siècle, a connu une période de troubles qui a culminé avec la prise d’otages et l’assaut de la grotte d’Ouvéa en mai 1988, au cours desquels 19 militants kanak et six militaires ont été tués. Moins de deux mois après ce drame, indépendantistes et loyalistes arrivaient à conclure les accords de Matignon, qui revoyaient la répartition des pouvoirs en Nouvelle-Calédonie et scellaient la réconciliation entre les Kanak, premiers habitants de Nouvelle-Calédonie, et les Caldoches, descendants des colons blancs, après des années de tensions et de violences.
Dix ans plus tard, la signature de l’accord de Nouméa instaurait un processus de décolonisation sur vingt ans. Cet accord prévoyait une succession de trois référendums pour demander aux habitants s’ils voulaient que l’île « accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ». Il s’agissait du premier congrès indépendantiste depuis le troisième référendum sur l’indépendance de décembre, auquel les indépendantistes n’ont pas voulu prendre part car ils en demandaient le report, en raison de l’épidémie de Covid-19. Les loyalistes ont remporté une victoire écrasante (96,5%) mais le scrutin a été marqué par une faible participation (43,9%). L’Union Calédonienne, l’autre locomotive de la coalition indépendantiste, tient pour sa part un congrès mi-avril avant un congrès début mai du FLNKS, qui arrêtera « la stratégie de négociations avec l’État ».
source : L’Expression
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