Un major de CRS mis en examen pour la main arrachée d’un « gilet jaune » en 2018

Un major de CRS mis en examen pour la main arrachée d’un « gilet jaune » en 2018
Un CRS face à des gilets jaunes. (Photo d’illustration) – Sébastien Bozon/AFP

Le mis en examen est soupçonné d’avoir jeté une grenade à l’origine de la mutilation du manifestant, à Paris en novembre 2018.

Un major d’une compagnie de CRS a été mis en examen pour « blessures involontaires », soupçonné d’être responsable d’un tir de grenade qui a mutilé un manifestant lors de l’acte 2 des « Gilets jaunes » le 24 novembre 2018 à Paris, a appris l’AFP de source proche du dossier ce vendredi.

Selon cette source, confirmant une information de Mediapart, Jackie D., 50 ans, a été mis en examen en février pour avoir « par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence (…) involontairement » mutilé Gabriel Pontonnier, un « gilet jaune » qui a perdu sa main droite, en « lançant une grenade GLI-F4 sans respecter les préconisations légales et réglementaires imposées lors de l’usage de cet arme ».

Ce policier, qui exerce toujours au sein de la CRS 07, est aussi mis en cause pour des blessures sur d’autres manifestants provoquées par la même grenade.

« Cette mise en examen constitue une étape déterminante, dans des dossiers où, trop souvent, l’institution rechigne à mettre en cause les fonctionnaires de police, même lorsque les fautes sont les plus graves », ont réagi auprès de l’AFP les avocats de Gabriel Pontonnier, Mes Vincent Brengarth et William Bourdon.

Des conditions de visibilité « insuffisantes »

Dans son interrogatoire, Jackie D. raconte qu’il commandait une section de CRS, dans une manifestation devenue « insurrectionnelle » dans l’après-midi. Vers 18 heures, sur un rond-point en bas des Champs-Elysées, le fonctionnaire de police a lancé, en face de lui, une grenade GLI-G4, malgré, a-t-il reconnu, des « conditions de visibilité (qui) n’étaient pas suffisantes », en raison des gaz lacrymogènes.

Mais selon lui, ce tir était « absolument nécessaire », en « réaction » aux manifestants, « pour faire reculer l’ensemble des individus qui (les) visaient avec leurs projectiles ».

A ce stade, la justice estime pourtant qu’il n’a pas respecté la procédure pour plusieurs raisons. Notamment parce qu’il aurait dû recevoir l’ordre express d’un superviseur, ce qu’on ne lui a jamais dit lors de ses formations, mêmes le plus récentes, a-t-il assuré devant le juge. Il n’a par ailleurs pas prévenu à la radio qu’il allait tirer et aurait tiré sans de préalables sommations. Sollicité par l’AFP, son avocat n’a pas souhaité commenter.

La grenade GLI-F4, une arme dite intermédiaire qui était régulièrement accusée de causer des mutilations, est interdite depuis 2020.Sur le même sujet

« L’acte 2 » du mouvement des « gilets jaunes », qui protestaient contre la hausse des prix du carburant, et plus largement contre les taxes et la baisse du pouvoir d’achat, avait réuni 8.000 manifestants à Paris.E.F. avec AFP

Source : BFMTV

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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