Utilisant la diplomatie et la guerre, sans oublier l’option énergétique, Poutine fait feu de tout bois. Il vient de mettre en péril l’accord (pas encore trouvé) entre les trois parties, l’Iran, les États-Unis et l’Union européenne à propos du fameux nucléaire iranien. C’est l’effet sanctions russes contre sanctions occidentales !
Pour les Israéliens, qui crient au loup depuis des années, ce qui arrange bien leurs affaires en Palestine et en Syrie, les Iraniens auront suffisamment d’uranium enrichi d’ici « quelques semaines », écrit Le Figaro, pour produire leur première bombe. Selon Naftali Bennett, le nouveau Premier ministre de l’État hébreu, « Israël se prépare pour le jour d’après afin d’assumer la sécurité de ses citoyens par nos propres moyens… Le problème avec ce nouvel accord est que dans deux ans et demi, l’Iran pourra développer, installer et mettre en marche des centrifugeuses nucléaires ». Les Israéliens ne veulent pas d’une autre puissance atomique dans la région.
On sent que depuis la redéfinition des lignes à l’Est, depuis le durcissement du frontal entre l’OTAN et la Russie, beaucoup de pays vont en profiter pour redéfinir « leurs » frontières, et élargir leurs capacités d’actions militaires. Une période de chaos s’ouvre devant nous. Comme souvent, l’Europe, cette entité économique qui n’a pas de valeur politique, est la grande perdante – avec la France en pointe, si mal dirigée – de cette redéfinition, une sorte de Great Reset géopolitique.
Du côté israélien, on se frotte les mains : à l’instar du début des années 70, des juifs « soviétiques » arrivent à Tel-Aviv. Mais le vrai choc migratoire aura lieu après 1989, avec un million de réfugiés juifs russes qui viendront en 10 ans sur le territoire dit israélien. 40 % d’entre eux n’étant pas juifs, les autorités de droite (Likoud) firent en sorte d’assouplir les conditions pour devenir juif : au vu de la pression démographique palestinienne, la démographie juive semble plus importante que la Loi !
En Israël, la loi sur le retour, adoptée en 1950, deux ans après la création de l’État hébreu, donne droit à la citoyenneté israélienne à toute personne immigrée ayant un ascendant juif jusqu’aux grands-parents, ainsi qu’aux personnes épousant un juif. (i24news)
Les Israéliens ont profité d’une immigration de grande qualité intellectuelle, note Wikipédia :
Une particularité importante de la communauté russe est son degré élevé d’instruction. À leur arrivée en Israël, 60 % avaient suivi plus de 13 ans d’enseignement contre 24 % pour le reste de la population israélienne. Entre 1990 et 1995, ce sont près de 68 000 ingénieurs, 50 000 enseignants, 40 000 musiciens, 20 000 journalistes, 20 000 chercheurs et 10 000 médecins et dentistes qui intégrèrent la société israélienne, alors que celle-ci ne comptait que 30 00 ingénieurs et 15 000 médecins en 1989.
Et voilà que les événements ukrainiens font à nouveau saliver le pouvoir israélien : 100 000 juifs ukrainiens pourraient quitter le sol européen pour le Proche-Orient ! De là à penser que les Israéliens ont jeté de l’huile sur le feu ukrainien, comme ils l’ont déjà fait par le passé avec des attentats sous faux drapeau pour terroriser des communautés juives éparses et leur vendre un Israël ultra sécurisé…
Et puis, cette chance : la fin des restrictions de voyage qui tombent pile poil au bon moment…
« Il y a aujourd’hui énormément d’arrivées de partout, parce qu’on est aussi au lendemain de la levée des dernières restrictions de voyage… »
Le 20 février 2022, soit quatre jours avant l’attaque russe, les israéliens préparaient déjà cette nouvelle immigration.
Les juifs ukrainiens sont attendus à Nof Hagalil, dans le nord d’Israël, où la moitié des 50 000 habitants parle russe, explique i24news. Les juifs ukrainiens tentés par l’aliyah pour fuir la guerre pourraient donc retrouver cette dernière un jour contre l’Iran. Du coup, la paix est peut-être préférable avec Poutine, qui ne ferme pas la porte à la négociation.
Il a néanmoins trois exigences : la sanctuarisation des deux républiques de Lougansk et de Donetsk, la neutralité (ou neutralisation) de l’Ukraine, et la russification définitive de la Crimée, avec le port stratégique de Sébastopol.
|FLASH -La #Russie affirme qu’elle arrêtera la guerre « en un instant » si l’#Ukraine :
– Cesse toute action militaire
– Reste un pays neutre
– Reconnaît la Crimée comme territoire russe & les 2 républiques séparatistes comme indépendantes.
(porte-parole Kremlin – Reuters)— Brèves de presse (@Brevesdepresse) March 7, 2022
Si les Russes jouent avec l’accord irano-occidental sur le nucléaire, il leur reste un autre atout dans la négociation : North Stream 1 et 2. Si pour l’instant le 2 est en stand by, ils peuvent couper le gaz qui arrive en Europe par le 1.
A front renversé ! Cette fois c’est la Russie qui évoque le fait de bloquer Nord Stream 1 après que les occidentaux ont bloqué Nord Stream 2. Cette seule hypothèse publique peut faire exploser le prix spot du gaz dès demain#LemaireEstUnGenie pic.twitter.com/aR5i3pUHHT
— Lola Cohen Patriote (@patriote_lola) March 8, 2022
En France, l’irresponsable Bruno Le Maire mesure la difficulté et les conséquences de ses propos incendiaires : devant la pénurie de gaz qui se profile, cet imbécile demande aux Français de faire des économies d’énergie !
Du côté, allemand, on garde la tête froide et la main sur le portefeuille. Le chancelier Olaf Scholz, qui refuse en outre que les sanctions occidentales touchent le secteur vital de l’énergie, a annoncé que « l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’aura pas lieu ». Attal peut faire sa méchante, la messe allemande est dite.
Outre cette gouvernance déficiente, chez nous, les sempiternels salonnards bellicistes occupent la presque totalité des médias mainstream, et l’histoire – leur histoire ! – se répète, comme l’écrit Eynaud :
Malgré cette escouade sioniste dangereuse pour la paix européenne et mondiale, on assiste au retour de l’analyste Dominique de Villepin qui rappelle quelques vérités sur Poutine et la Russie. Quand DDV lance que « pour Vladimir Poutine, nous sommes des menteurs », Caroline Roux montre toute l’étendue de son ignorance avec un pathétique : « mais sur quoi ? »
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation