Difficile pour moi d’imaginer un saint avec un cellulaire à la main.
Encore plus difficile de penser que notre époque – bien que baignée dans un environnement toujours plus numérique – ne génèrera pas de saints.
Les appareils technologiques qui nous entourent sont un vrai obstacle à notre sanctification. Ils nous détournent de notre vocation, nous privant souvent du temps, du silence et de la disposition intérieure nécessaire à une relation authentique avec Dieu et avec notre prochain.
Or, faciliter notre voie vers la sainteté, c’est exactement l’objectif de la compagnie américaine Saintmaker. Elle propose des planificateurs permettant aux fidèles catholiques d’organiser leur temps, de suivre le calendrier liturgique et les fêtes religieuses, ainsi que de mesurer l’accomplissement de certains objectifs.
Les appareils technologiques qui nous entourent sont un vrai obstacle à notre sanctification. Ils nous détournent de notre vocation, nous privant souvent du temps, du silence et de la disposition intérieure nécessaire à une relation authentique avec Dieu et avec notre prochain.
Pendant le carême, Nathan Meffert, le fondateur de Saintmaker, propose un parcours de déconnexion numérique dans lequel les participants reçoivent chaque semaine un courriel abordant un thème particulier.
On y retrouve des réflexions, des défis concrets et variés pour le carême et des pistes de solutions à long terme. Il est donc possible d’adapter notre déconnexion, selon ce que notre vie personnelle, professionnelle et familiale exige en matière d’utilisation d’outils numériques.
Une réflexion globale
Les jeûnes des réseaux sociaux ont gagné en popularité dans les dernières années. « Je serai absent de Facebook pour les 40 prochains jours » est un message que j’ai souvent vu passer sur cette plateforme – et que j’ai moi-même posté à la veille du mercredi des Cendres l’an passé.
Si mon objectif était à la base de ne pas aller sur Facebook et de limiter à dix minutes par jour mon utilisation d’Instagram, j’ai rapidement compris que ces limites n’étaient pas suffisantes.
D’abord, ces interdictions n’ont pas instantanément réduit mon temps d’écran. Je me suis rabattue sur d’autres activités numériques comme regarder mes propres photos, naviguer sur Pinterest ou magasiner sur Kijiji.
Pour éviter de tomber dans un tel piège, il faut toujours avoir en tête notre motivation à faire une telle déconnexion. Ce peut être d’adopter des loisirs plus constructifs, être davantage présents pour nos proches, se concentrer au travail ou aussi approfondir notre relation avec Dieu.
La detox de Saintmaker – et c’est bien le terme qu’ils emploient – propose une réflexion globale sur la place de la technologie dans nos vies. Tous les appareils et leurs utilisations y passent : cellulaire, télévision, tablette, réseaux sociaux, courriels, nouvelles, streaming, musique, etc.
Surtout, les réflexions proposées nous aiguillent sur des questionnements sur notre vocation, nos habitudes de prière, nos loisirs. Bref, c’est une occasion de penser vraiment à la place qu’occupent les appareils numériques dans nos vies.
Un parcours modulable
Comme je le mentionnais, Facebook et Instagram étaient mes deux principales sources de pertes de temps numériques et d’anxiété. (Ceci n’est pas une blague, les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale sont de plus en plus démontrés.) Pour d’autres, le défi sera ailleurs et chacun y trouvera son compte dans ce parcours qui vise à la fois plusieurs écueils dans notre utilisation des médias numériques.
Plus encore, les courriels envoyés chaque semaine proposent plusieurs niveaux de déconnexion : est-il possible de me passer entièrement de Netflix jusqu’à la fin du carême ? Puis-je limiter la lecture de mes courriels à trois moments par jour ?
Pourquoi ne pas trouver un endroit dans ma maison pour déposer mon téléphone cellulaire ? Dans le temps, les téléphones branchés dans le mur avaient leur lieu propre. Avoir son cellulaire toujours dans sa poche, à portée de main, augmente la tentation d’y recourir pour des pacotilles. Et une fois ouvert, il est possible d’y être absorbé, passant rapidement de la météo du jour à TikTok.
Est-il envisageable de fermer le Wifi de 21h le soir à 7h le matin ? De ne pas amener son téléphone aux toilettes ?
La question extrême : ai-je vraiment besoin d’un cellulaire ?
Je me la pose encore.
Bien s’entourer pour réussir
La pandémie a réellement augmenté notre utilisation collective des réseaux sociaux. Pour plusieurs, c’était une nécessité… sociale.
Sans nier les bienfaits de la solitude, le but de cette detox n’est pas de nous isoler, et c’est pourquoi une des premières étapes est de former une équipe.
Sa fonction première, selon l’instigateur du parcours, est la reddition de comptes. Parce qu’on le sait, on tient toujours mieux nos engagements quand quelqu’un surveille derrière notre épaule.
Pour ma part, j’ai surtout trouvé que mon équipe m’apportait du soutien quand j’en avais besoin. C’est très rassurant lorsqu’on vit quelque chose de difficile de pouvoir en parler à quelqu’un qui valide nos sentiments.
Par nos rencontres hebdomadaires et nos discussions fréquentes (sur Messenger, évidemment !), nous pouvions échanger des ressources, alimenter nos réflexions et partager les manières dont nous appliquions certains défis. Nous étions également unies dans la prière.
Malgré les difficultés – l’ennui, le manque, la solitude –, nous avons toutes tiré des fruits de cette expérience et nous avons maintenu des habitudes plus saines. C’est probablement pour cette raison que nous avons accepté de refaire ensemble ce parcours cette année, jusqu’à Pâques.
À force de nous détourner de nos smartphones, peut-être arriverons-nous à nous tourner vers la sainteté.
La digitial detox de Saintmaker est offerte en anglais seulement. Pour s’inscrire : https://mailchi.mp/thesaintmaker/digital-detox
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Source : Lire l'article complet par Le Verbe
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