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Lionel Guedj, 41 ans, comparaît pour « violences volontaires ayant entrainé une mutilation permanente » par « le délabrement, la mortification ou l’extraction de dents sans justification médicale ». Il est aussi jugé pour « escroquerie », accusé d’avoir falsifié des radios, réalisé des faux diagnostics et des doubles facturations. Il doit également répondre « d’usages de faux en écriture privée » pour des devis signés à la place des patients. Son père, Carnot Guedj, 70 ans, comparaît à ses côtés pour les mêmes chefs. Il travaillait avec lui dans son cabinet.
Lorsque que la CPAM porte plainte en décembre 2011, un rapport du service du contrôle médical souligne le volume d’activité « exceptionnel, voire irréaliste » du Dr Guedj. Ses journées de travail sont estimées entre 41 h et 52 h. Son chiffre d’affaire annuel atteint 2,6 millions d’euros en 2010, quatorze fois plus que la moyenne des cabinets dentaires dans les Bouches-du-Rhône. Il est en tête au niveau national.
En 2012, après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Marseille, le cabinet du chirurgien-dentiste est perquisitionné. Son ancien associé, sa secrétaire et son assistante dentaire confirment aux enquêteurs une cadence infernale dans la salle de consultation du dentiste : « un rendez-vous toutes les 10 minutes » et jusqu’à « 70 patients par jour ».
« Il agissait comme un commercial, capable de vendre des glaces à un esquimau », l’ancien associé du Dr Guedj devant la juge d’instruction.
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La moitié des victimes identifiées au cours de l’instruction étaient bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). « Le Dr Guedj ne s’est pas attaqué aux quartiers bourgeois. Il a exploité des gens qui étaient d’une grande crédulité », explique Lionel Febbraro, avocat de plusieurs parties civiles. Il espère que ce procès permettra enfin d’indemniser les victimes. Par manque d’argent, « beaucoup sont contraints de reporter les soins depuis plus de 10 ans », dénonce-t-il.
« C’est le procès de l’exploitation cynique de la misère et du système d’assurance sociale français », Lionel Febbraro, avocat de plusieurs parties civiles.
Au fil des auditions depuis son placement en garde à vue en novembre 2012, Lionel Guedj a défendu sa « célébrité exceptionnelle » et son « travail de qualité ». Il a expliqué pouvoir « dévitaliser une dent en 10 minutes » quand d’autres n’y parviennent qu’en deux fois 45 minutes. Il s’est aussi venté d’être capable de « tailler un bridge en 15 minutes » contre trois heures pour ses confrères.
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