La censure de RT ne sera que l’accentuation de la folie qui nous entoure. — Viktor DEDAJ

La censure de RT ne sera que l’accentuation de la folie qui nous entoure. — Viktor DEDAJ

J’ai le vague souvenir que ceux (et ils étaient nombreux) qui défendaient les interventions militaires US en Afghanistan, Irak, Syrie et ailleurs – en fait, chaque fois qu’il s’agit d’une intervention du camp dit «occidental» – avaient droit à tous les plateaux télé.

Je n’ai aucun souvenir que les médias archi-propagandistes de l’époque aient été menacés de fermeture.

Je n’ai aucun souvenir d’une décision de geler les avoirs non seulement d’un président des Etats-Unis, d’un Premier Ministre britannique ou israélien, d’un Roi saoudien, mais aussi des «hommes d’affaires» proches d’eux.

Non, tout ce dont je me souviens, c’est le défilé de personnages haïssables, qui s’enthousiasmaient, qui pontifiaient, qui justifiaient, qui libéraient, qui démocratisaient.

Tout ce dont je me souviens, c’est le mal de chien qu’il fallait se donner pour attraper quelques bribes de vérité, pour avoir ne serait-ce qu’un aperçu de l’étendue du bourrage de crâne en cours.

Tout ce dont je me souviens, c’est les silences insupportables sur nos blocus économiques criminels. Sur le vol du pétrole, des saisies des réserves d’un état, de la désignation d’inconnus comme président reconnu. D’une succession permanente de crapuleries de notre part, partout.

Du deux poids deux mesures systématique et insupportable, de l’hypocrisie permanente qui ont fini, je suppose, par agacer même les Russes.

Récemment sont apparus dans «notre» presse des titres tels que «Guerre en Ukraine : Comment la chaîne russe RT traite-t-elle le conflit ?» (20minutes)

La réponse est simple : mieux que notre presse avec Libye. Mieux que notre presse avec la Syrie. Mieux que notre presse avec l’Irak. Mieux que notre presse avec l’Afghanistan. Mieux que notre presse avec le Venezuela. Mieux que notre presse avec l’Iran ou le Moyen Orient. Mieux que notre presse avec le Yémen…

En fait, maintenant que j’y pense, la chaîne russe RT traite beaucoup de sujets bien mieux que «notre» presse…

Alors quand j’entends des appels à fermer la chaîne RT pour cause de manque d’objectivité, parce qu’elle donnerait un point de vue biaisé ou incomplet – je ne suis pas étonné. Pourquoi le serais-je, avec tout ce qui précède ? Non, ce qui me fait hurler, c’est de voir les lobotomisés hocher de la tête.

Vouloir censurer RT, ce n’est PAS faire taire la voix de je ne sais qui, c’est m’enlever à moi, et à vous, et vous, et vous, le droit de savoir. Que l’on ose même le suggérer est en soi le signe d’une dégénérescence mentale assortie d’une agression directe et personnelle.

Le culot qu’il faut avoir pour réclamer cette censure (ou fermeture comme ils disent pudiquement) est la prolongation directe, l’expression sous une autre forme, de toute l’insanité occidentale dénoncée plus haut.

La censure de RT ne serait pas une «correction» de cette folie qui nous entoure, mais son accentuation.
Il n’y a finalement rien d’étonnant à que ces appels à la censure émanent principalement de ceux qui ont toujours été complices des crimes sus-mentionnés (vaguement).

Ou alors, sur des critères égaux, s’il faut fermer un média de propagande, qu’on les ferme tous. Et je vous jure qu’il n’en restera plus beaucoup.

Viktor DEDAJ
défenseur acharné de notre droit de savoir

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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