Ne perdons pas de temps, avançons jusqu’à la 40e minute. Juan Branco, le jeune avocat au CV gonflé à la vanité qui a infiltré les Gilets jaunes par le haut et dont le melon ne passe pas sous l’Arc de Triomphe, est invité le 22 février 2022 par André Bercoff, figure de Sud Radio, la station zemmouriste, pour parler de son dernier livre, Luttes, ce qui est mieux que Ma Lutte, de sinistre mémoire. Une lutte bobo, pas ouvrière, ne vous méprenez pas : ce général Tapioca de bistrot envoie les pauvres au charbon de la répression.
Sûr d’incarner la révolution qui vient, malgré son extraction de la bourgeoisie culturelle qui épargne le déclassement et le labeur à ses enfants, Juan, ce prénom prédestiné qui fleure bon le romantisme guévariste latino-américain, évoque la nécessité d’un combat « radical », tout en donnant, immédiatement, des gages au Système. Une méthode qui rappelle le « mon ennemi, c’est la finance » de François Hollande, début 2012, le même François qui, une fois élu, courra malgré son gros bidon rassurer les banquiers de la City. Juan, lui, parle lutte, révolution, radicalité, mais rassure ses investisseurs éventuels et les maîtres du pouvoir profond : je ne franchirai pas la ligne Soral, comme il y a une ligne Oder-Neisse.
Du coup, au lieu de s’attaquer à la Banque, qui est au-dessus de Macron, il s’attaque à Soral. C’est plus facile, mieux vu par les agents du Système, mais pas très radical. La révolution branquiste sent un peu l’arnaque, mais laissons-le rêver, et écoutons-le donner des leçons de résistance, du haut de son VIe arrondissement (on ne donnera pas l’adresse, c’est pas écrit StreetPress ici), celui des personnalités qui ont le cul au chaud, mais pas chaud au cul comme Soral, persécuté par toute la meute médiatico-politique, dont Juan fait objectivement partie…
Dérober le prestige des vrais résistants
Branco à 40’16 : Moi, j’ai eu droit à plusieurs reprises à des intimidations extrêmement violentes, j’ai eu la chance de pouvoir les filmer, de montrer comment en fait à mes fenêtres des personnes venaient, la nuit, ces dernières semaines, vous pouvez les trouver sur Twitter et Facebook, pour, en fait, intimider, montrer qu’ils étaient là, et qu’on était ciblés.
Pour l’instant, le CRIF et la LICRA ne s’en sont pas pris à Juan, donc on peut rassurer le jeune bourgeois : tu ne risques rien. Vu son acharnement à gonfler son CV à coups de fausses lignes prestigieuses, on est en droit de se demander si les ombres devant sa fenêtre n’étaient pas des amis, par exemple le Russe Piotr Pavlenski, rompu à toutes les manipulations, toutes les provocations, tous les happenings.
Mais ce n’est qu’une supposition, évidemment. Nous, de notre côté, quand on veut nous intimider, on nous hacke, on nous attaque juridiquement, on nous élimine économiquement, on nous bousille notre réputation, on s’en prend à nos proches. On, qui c’est ? Eh bien les petits soldats du Système, mandatés et payés par le pouvoir profond.
Branco : Et en fait Luttes, c’est très important comme texte, parce que ça s’adresse à toute personne qui veut s’engager de façon sincère, donc radicale, parce qu’en fait y a pas de possibilité dans le Système tel qu’on existe aujourd’hui d’être dans un engagement système, sincère, pardon, qui ne soit, qui soit dans un rapport de compromission au monde.
Houla, le lapsus pro-Système qui tombe mal. Mais passons. Juan évoque ensuite sa popularité parmi « les populations », c’est comme ça qu’il appelle les pauvres, c’est-à-dire les Gilets jaunes qui l’auraient sauvé des menaces qui pèsent sur lui. C’est carrément Jean Moulin en cavale. Mais qui a ses entrées dans les médias mainstream, entre Hanouna et Bercoff…
Qui est l’idiot utile ? Qui ? Branco ou Soral ?
Branco : C’est intéressant parce que ça crée une haine dans certains secteurs qui en général accaparent le rapport populiste, etc., que ce soit au sein de l’État mais aussi chez leurs idiots utiles, les soraliens et compagnie qui commencent à lancer des rumeurs « mais il doit être franc-maçon », « ah ! ça doit être le fils d’Attali », je sais pas quoi, et leur objectif, évidement, c’est d’essayer de créer un discours d’impuissance.
Bercoff : Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage.
Branco : Oui, et parce que les gens comme, pourquoi pas en parler, je trouve ça intéressant, des gens comme Alain Soral jouent le rôle d’idiots utiles du Système, c’est-à-dire des personnes qui proposent un discours d’impuissance, en fait il ne mène nulle part. Et nous au contraire on est en train d’essayer de construire l’inverse, c’est-à-dire quelque chose qui permette en effet de retrouver notre souveraineté.
Tout à fait d’accord : mais pour retrouver ta souveraineté, faut déjà dénoncer le pouvoir du CRIF, coco ! Pas faire du gauchisme à deux balles, qui consiste effectivement à jouer les idiots utiles pour le Système… Quant à « essayer de créer un discours d’impuissance » qui serait utile au Système, pourquoi pas, mais pourquoi le Système ne nous aide-t-il pas, comme par exemple les antifas ou les gauchistes ?
Ils ont des défenseurs dans le système judiciaire, ils ont des mécènes, ils ont des soutiens médiatiques, et pourquoi nous, avec notre discours d’impuissance nécessaire au Système, on n’a pas tous ces appuis ?
Comprenne qui pourra le branco, cette nouvelle langue entre l’esperanto et le mytho.
« Par loyauté envers la France, je quitte la présentation
de mon émission sur RT France »
Et pendant que le petit bourgeois du VIe jouait au Manoukian de la MOI en 1943, le cul bien au chaud, les portes des télés et des radios grandes ouvertes, ne riez pas, le grand Frédéric Taddeï, figure de la chaîne RT en français, faisait une déclaration du niveau d’un Kennedy quand il lançait « Ich bin ein Berliner ».
Là, Frédo déclare juste qu’il se sent tellement français qu’il quitte la chaîne pro-russe par esprit patriotique. On a failli chialer devant ce sacrifice exemplaire pour la nation, juste avant que les armes parlent.
- L’indicible souffrance de Fred
Sur le plateau du « Buzz TV », l’ex-présentateur de « D’art d’art » a annoncé qu’il décidait de quitter la présentation du magazine qu’il incarne chaque jour, à 19h, du lundi au jeudi sur RT France, chaîne d’information en continu financée par la Russie.
« La situation internationale étant ce qu’elle est, j’ai décidé ce matin d’arrêter d’animer Interdit d’Interdire. Par loyauté envers la France, je ne peux pas continuer une émission de débat contradictoire à partir du moment où mon pays se retrouve en conflit ouvert avec la Russie », estime-t-il en référence au conflit diplomatique entre Paris et Moscou. (Le Figaro)
Bon, en réalité, son émission Interdit d’interdire ne fonctionnait plus, plus personne ne regardait ce brouet fadasse pseudo culturel qui ne générait plus de reprise média depuis longtemps (la marque d’une émission morte), tout ça parce que Frédo avait oublié d’inviter les gens qui étaient interdits de parole ailleurs, ce qui était quand même le credo de sa venue sur RT.
Aujourd’hui, l’animateur socio-cul sort par la grande porte, crache sur la Russie, brandit un drapeau BBR, attend ses indems et joue les survivants de la terreur poutinienne.
Avec Branco et Taddeï, la révolution n’est pas pour demain.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation