Le pass vaccinal pourrait être supprimé à la mi-mars, a annoncé Olivier Véran. L’épidémie de Covid-19 semble faiblir, mais est-ce suffisant pour reprendre une vie normale ?
Par Martin LeducPublié le 18 Fév 22 à 19:58
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Il catalyse nombre de critiques depuis son entrée en vigueur. Le pass vaccinal, successeur du pass sanitaire pourrait-il bientôt quitter nos vies ? Depuis le début du mois de février déjà, de nombreuses restrictions disparaissent petit à petit.
Au revoir le port obligatoire du masque en extérieur, le télétravail contraint et les jauges dans les stades et salles de concert. Bonjour aux discothèques, fermées depuis plusieurs mois, et à la consommation debout dans un bar, et même la consommation tout court dans les transports et lieux accueillant du public.
Dès le 28 février, on ne sera même plus obligés de porter un masque dans les lieux soumis au pass vaccinal. Mais justement, pour le moment, rien de vraiment concret au sujet de ce dernier.
« Des raisons d’espérer »
À entendre le gouvernement, un allègement voire une disparition du pass est une possibilité. Gabriel Attal, son porte-parole, a déclaré lors du compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 9 février 2022, qu’il y avait « des raisons d’espérer. »
Au micro de FranceInfo, plus d’une semaine plus tard, Olivier Véran, le ministre de la Santé, s’est même risqué à une prévision de date : « fin-mars, début avril ». Contactée par actu.fr, la Direction générale de la santé confirme ces propos.
Mais dans cette optique, il est nécessaire d’observer une baisse encore plus marquée de l’épidémie. Olivier Véran estime qu’il faudrait entre 1 000 et 2 000 patients Covid en réanimation. Et ce vendredi 18 février 2022, 3 055 personnes remplissaient les lits.
Le ministre de la Santé évoque aussi le taux d’incidence, qui est toujours trop haut. Au 14 février, il était encore à 1 202 pour 100 000 habitants. « Un chiffre qui reste supérieur au record du printemps 2020 », précisait Gabriel Attal lors du compte-rendu.Vidéos : en ce moment sur Actu
La mi-mars correspond à la croisée de ces paramètres : des hôpitaux en état de fonctionner normalement, un virus qui circule mais très faiblement, et suffisamment de recul par rapport au 28 février, date à laquelle on pourra enlever les masques là où il y a le pass, pour pouvoir ensuite supprimer le masque en intérieur, et supprimer le pass vaccinal.La Direction générale de la santé
L’épidémie perd en force
Et même si les chiffres sont toujours trop hauts pour penser à une fin d’épidémie, ils diminuent, et c’est encourageant.
3 055 personnes sont actuellement en réanimation, par exemple, mais ils étaient deux fois plus au plus fort de l’épidémie, en avril 2020. À la mi-janvier 2022, presque 4 000 personnes occupaient les lits de réanimation.https://e.infogram.com/80d295e0-042e-40d9-956b-050461ecd568?src=embed
Et il en va de même pour le taux d’incidence. D’après les derniers chiffres de Santé publique France, on compte, au 17 février, 1 202 contaminations pour 100 000 habitants. Or il y a moins d’un mois, le 25 janvier, 3 801 Français sur 100 000 étaient positifs.
« Un pari risqué »
Les chiffres sont meilleurs, c’est indéniable, mais est-ce suffisant pour envisager un retour à la vie normale ? Pas sûr.
« On a un peu le sentiment de s’acheminer vers la fin. Mais on n’est pas à l’abri de l’émergence d’un nouveau variant », estime ainsi François Bricaire, ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, contacté par actu.fr.
On a été douchés par Omicron, dont on n’aurait jamais supporté la vague sans la vaccination.François BricaireAncien chef du service des maladies infections à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Et Henri Agut, ancien directeur du service virologie de ce même hôpital est d’accord avec lui. « On a tendance à se dire que les mutations [qui mènent à de nouveaux variants ndlr] seront forcément positives, mais ce n’est pas le cas. C’est imprévisible », indique-t-il à actu.fr.
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Selon ces deux spécialistes, enfin, supprimer le pass vaccinal aussi précocement reste « un pari risqué. »
Source : ns2017
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