Tu es belle et large, Amérique du Nord

Tu es belle et large, Amérique du Nord
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par A. Meilhan.

En 1948, Pablo Neruda fuit le Chili, où le nouveau président élu s’est retourné contre le peuple. Il écrit le Chant général, vaste fresque épique sur l’Amérique latine, mais aussi sur l’état du monde, les conflits, la Guerre froide qui commence, les espoirs d’une paix pour tous.

Dans le chant IX, Que s’éveille le Bûcheron, il en appelle à l’Amérique, pour que le peuple se réveille, pour que l’État américain cesse de répandre la guerre dans le monde.

Quelques extraits de ce chant :

https://www.imagespensees.org/que-s-eveille-le-bucheron-i
https://www.imagespensees.org/mais-si-tu-armes-tes-ordes-amerique-du-nord
https://www.imagespensees.org/que-s-eveille-le-bucheron-iii

*

I

C’est ta paix que nous aimons, non ton masque.
Il n’est pas beau ton visage de guerrier.
Tu es belle et large, Amérique du Nord.
Tu es d’humble naissance, comme une lavandière
au bord de tes fleuves, blanche.
Edifiée dans l’inconnu,
est ta paix de rayon de miel, ta douceur.
Nous aimons ton homme avec les mains rouges
de boue de l’Oregon, ton enfant noir
qui t’apporta la musique née
dans sa province d’ivoire, nous aimons
ta ville, ta substance,
ta lumière, tes machines, l’énergie
de l’Ouest, le pacifique
miel de ruche et de village,
le garçon géant sur le tracteur,
l’avoine que tu héritas
de Jefferson, la roue aux cent rumeurs
qui jauge ta terrestre Océanie,
la fumée d’une fabrique et le baiser
numéro mille d’une neuve colonie :
ton sang travailleur est celui que nous aimons,
ta main populaire pleine d’huile.

II

(…)

Un hôte imprévu
comme une vieille pieuvre rongée, immense, enveloppante,
s’est installé dans ta maison, petit soldat,
la presse distille un antique venin cultivé à Berlin,
les journaux (Times, Newsweek, etc) se sont convertis
en jaunes feuilles de délation. Hearst,
qui chanta le chant d’amour aux nazis, sourit,
il aiguise ses ongles pour que vous partiez de nouveau
vers les récifs ou les steppes,
combattre pour cet hôte qui occupe ta maison
.
Ils ne te donnent pas de trêve : ils veulent continuer à vendre
acier et balles, ils préparent une nouvelle poudre,
et il faut la vendre vite, avant que n’apparaisse
la poudre fraîche, et tombe en de nouvelles mains.

De tous côtés, les maîtres installés
dans ta demeure étendent leurs phalanges,
ils aiment l’Espagne noire et t’offrent une coupe de sang
(un fusillé, cent) : le cocktail Marshall.
Prenez du sang jeune : paysans
de Chine, prisonniers
d’Espagne,
sang et sueur de Cuba la sucrière,
larmes des femmes,
des mines de cuivre et de charbon du Chili,
battez ensuite avec énergie,
comme un coup de garrot,
sans oublier de petits glaçons et quelques gouttes
du chant Défendons la culture chrétienne.
Est-il amer, ce mélange ?
Tu t’habitueras, petit soldat, à le boire.
Dans n’importe quel coin du monde, à la lumière de la lune,
ou le matin, dans un hôtel de luxe,
demandez ce breuvage qui ravigote et rafraîchit
et payez-le d’un bon billet à l’effigie de Washington.

Tu as vu aussi que Charlie Chaplin, le dernier
père de la tendresse dans le monde,
doit fuir et que les écrivains (Howard Fast, etc),
les savants et les artistes
dans ta patrie
doivent s’asseoir pour être jugés pour pensées unamerican
devant un tribunal de marchands enrichis par la guerre.

Jusqu’aux derniers confins du monde arrive la peur.
Ma tante lit, effrayée, ces nouvelles,
et tous les yeux de la terre regardent
ces tribunaux de honte et de vengeance.
Ce sont les estrades des Babitts sanglants,
des esclavagistes, des assassins de Lincoln ;
ce sont les nouvelles inquisitions dressées aujourd’hui
non pour la croix (et alors, c’était horrible et inexplicable)
mais pour l’or rond qui frappe
les tables des lupanars et des banques
et qui n’a pas le droit de juger.


Extrait du Le chant général, Pablo Neruda
IX QUE S’ÉVEILLE LECHERON
Volume 2, Traduction de Alice Ahrweiler
Les éditeurs français réunis

source : Point de graissage
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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