T.C.-104 : ‘Big Bang’ canadien
18 février 2022 (19H55) – Il s’agit de placer la subcrise canadienne dans une perspective globale, comme un événement qui, désormais, dépasse le seul champ national d’une part, dépasse le seul champ d’une contestation même antiSystème (les ‘Freedom Convoy’) d’autre part. Avec la mise en place d’une législation d’urgence et d’exception, autorisant diverses mesures répressives graves, le Premier Ministre Trudeau a effectivement fait franchir une crise national le seuil qui la hausse au rang de “subcrise” directement liée à la ce que nous nommons la Grande Crise (GCES). D’une façon paradoxale, c’est comme si, en la combattant durement sinon iniquement, il lui donnait toute sa grandeur.
J’entends préciser ici, dans cette description d’évolution de la substance de l’événement, qu’il s’agit d’un événement qui voit la transmutation extrêmement rapide, quasiment instantanée, d’un gouvernement à structure démocratique (malgré nombre d’avatars autoritaires) en un gouvernement autoritaire à tendance tyrannique. Certains diront qu’il (le gouvernement Trudeau) n’attendait que cela et s’y préparait ; d’autres vont jusqu’à dire que le ‘Freedom Convoy’ a été justement réalisé et manipulé par le gouvernement pour cela. C’est faire preuve d’une grande intelligence uniquement rationnelle, une sorte de compulsion irrationnelle pour n’envisager que la raison, et donc les actes des hommes, pour expliquer les choses. (Si certains voient là la définition du “complotisme”, pourquoi pas ? Peut-être que s’en tenir avec une certaine intuition aux faits, déjà si complexes, serait préférable.)
Du point de vue des faits, justement, ce qui s’est passe et ce qui se passe au Canada forment un emballement des psychologies et des perceptions, transmutant un événement assez aisément compréhensible (opposition à certaines mesures anti-Covid) et pouvant être aménagé par des négociations, en un déferlement dont personne ne sait où il mènera. Pour l’instant, il emporte quelques principes fondamentaux…
« Maintenant, quand vous mettez [tous ces arguments] ensemble, vous réduisez à néant la capacité de milliers, peut-être même de millions de personnes à s'exprimer par une forme de désobéissance civique. Ainsi, selon sa propre définition, le Premier Ministre Trudeau aurait pu mettre fin au Mouvement des Droits Civiques. Il aurait pu arrêter Martin Luther King. Il aurait pu arrêter n'importe laquelle parmi nombre de figures que nous célébrons aujourd'hui comme des visionnaires. » (Jonathan Turley le 16 février 2022.)
Depuis hier, donc, le Canada est en état d’urgence et de siège. Des dirigeants du ‘Freedom Convoy’ sont arrêtés, les assurances de leurs camions cancelled, leurs comptes bancaires bloqués. Les gens qui les ont soutenus par des dons sont identifiés, et l’objet d’accusations et de harassements. Il serait même prévu, sublime attention pour la défense des animaux et de l’environnement, que les chiens qui accompagnent les camionneurs, seront saisis et nourris pendant huit jours (la note de frais sera envoyée au propriétaire) ; au terme de ce délai humanitaire, ils seront euthanasiés. On ne faut pas plus élégant, plus moderne-écologique, plus bureaucratique, plus eugéniste animalier tendance “solution finale” ; bref, on ne fait pas plus puant.
Ainsi les routiers rebelles sont-ils entrés en dissidence, accompagnés désormais d’une partie importante du peuple soudain réveillé.
Madame Freeland, l’Ukraine et la svastika
Il est temps ici de proposer un aspect très étrange de cette subcrise canadienne, qui commence par un “élément de langage” de Trudeau, au tout début, quand il fallut trouver un argument qui mobilisât toute la bienpensance contre le ‘Freedom Convoy’. C’est alors qu’il fut question de crois gammées, ou svastikas, le premier jour du rassemblement d’Ottawa, exactement de cette façon identifiée, dans ces termes et dans cette abondance, – le reste étant l’habituelle logorrhée sans nécessité de preuve de la presseSystème :
« L’article en question [de JTA, ou ‘Jewish Telegraphic Agency’], du 30 janvier 2022, sur le ‘Freedom Convoy’, porte comme titre : « Des croix gammées montrées lors des manifestations du ‘convoi de la liberté’ canadien contre les obligations de vaccination ».
Lorsque nous entrons dans le détail, nous apprenons :
1) que « Parmi les symboles affichés lors des manifestations figuraient des croix gammées et, dans au moins un cas, le drapeau confédéré. » […]
3) Pour ce qui est des croix gammées dessinées en nombre sur un drapeau canadien, tous les détails nous sont donnés dans cet extrait… […]« ‘Un membre du parlement du parti conservateur, Michael Cooper, a assisté aux manifestations pour montrer son soutien. Alors qu'il était interviewé par la chaîne d'information canadienne CBC, un manifestant portant un drapeau canadien couvert de croix gammées a marché derrière lui.
» ‘Cooper a ensuite publié une déclaration disant qu’il ne savait pas que le symbole était derrière lui et que s’il l'avait su, il l’aurait condamné’. »
Certes, la pêche était maigre mais elle suffit à Trudeau pour s’enfuir d’Ottawa et proclamer sur le perron de sa résidence secondaire que les Nazis étaient en marche. Depuis, il n’a plus démordu de ce discours qui autorise toutes les outrances qu’exige la trouille. C’est ainsi qu’il justifia, hier, son décret de l’état d’urgence devant le Parlement, sous-entendant que ceux qui soutenaient le ‘Freedom Convoy’ soutenaient la svastika, eux-mêmes svastikas après tout. Le déchaînement fut complet dans l’opposition conservatrice, le député Dans Loyd demandant à deux reprises, et sans résultat, des excuses du Premier ministre, lequel passa outre dans un brouhaha considérable. Une députée conservatrice, juive et d’une famille victime de l’Holocauste, Letissa Lantsman, s’exprima également et demanda à son tour des excuses ; mais, comme à son habitude, Trudeau était parti… Lantsman fut interviewée sur FoxNews et jeta des paroles de guerre où le gentil Justin était largement accusé d’antisémitisme :
« Trudeau ne contrôle plus la situation… Depuis le début [de cette crise], il a cherché à diviser le pays… »
Ainsi, cette session du Parlement acta-t-elle l’état de belligérance qui existe désormais au sein du Canada, pays réputé pour sa tranquillité et qui semblait se transformer tranquillement, wokenisme oblige, en « ‘Wokeland’, comme modèle exemplaire d’un pays du futur »… Pourtant, cette affaire de svastika ne s’arrête pas là, en nous montrant toutes les ramifications cachées de l’événement.
Lorsque fut annoncé l’état d’urgence, la ministre de l’Économie et Vice-Première ministre Chrystia Freeland, qui joue un rôle considérable dans le durcissement du gouvernement Trudeau, expliqua sa propre implication avec notamment le blocage des comptes bancaires des dissidents. Un journaliste lui fit remarquer qu’on pourrait soupçonner le gouvernement de “totalitarisme”. La réponse de Freeland fut un rire que d’aucuns pourraient juger satisfait.
Or, cette Freeland-là, la bien-nommée, est une personnalité singulière. Elle est d’origine ukrainienne par sa famille maternelle, et symbolise ainsi l’énorme pression de l’importante communauté ukrainienne au Canada, en faveur de Kiev contre Moscou. Freeland hait la Russie où elle est interdite de séjour depuis 2015, elle est grande amie de Victoria Nuland et des « ‘Harpies’ d’Hillary », etc. Mais plus encore, son grand’père, Michael Chomiak, réfugié au Canada après la guerre et mort en 1984 (bien qu’elle affirmât qu’il avait été « une victime de la Seconde Guerre mondiale »), fut une des personnalités importantes de la collaboration ukrainienne, et très probablement un agent du Troisième Reich à partir de 1940. Cet aspect général nous ramène, dans un silence général de la bienpensance, à la constante présence des nazis ukrainiens (ou ‘Ukronazis’ selon les chroniqueurs russes), aujourd’hui encore dans le chef d’unités constituées comme le régiment ‘Azov’.
Le détour est peut-être de l’ordre du symbole mais il n’en témoigne pas moins de l’ampleur globale de l’affaire canadienne, aussi bien que de la confusion des étiquettes puisqu’une neocon d’ascendance nazie-ukrainienne se dresse contre les dissidents, supposés d’ultra-droite [et d’antisémitisme par JTA !] et porteurs en masse d’innombrables svastikas taillées dans des simulacres.
Le désordre global de la Grande Crise se niche jusque dans la communication infâme et les anecdotes les plus ‘exotiques’ ; et l’on trouve trace d’elle (de la Grande Crise) dans le moindre détail remontant jusqu’à l’obsession nazie. Même Elon Musk est d’accord : on a pu lire pendant quelques instants un tweet où il faisait de Trudeau un Hitler de notre temps, et où l’on voyait une photo de l’homme à la petite moustache disant : « Stop comparing me to Justin Trudeau ».
Cadre général de la tempête
D’une façon plus générale, on élargira ce propos en observant que l’“expérience Trudeau” de ces dernières semaines, voire de ces derniers jours, est certes l’exposition exemplaire, symbolique et en pleine lumière de l’extraordinaire basculement “d’un gouvernement à structure démocratique (malgré nombre d’avatars autoritaires) en un gouvernement autoritaire à tendance tyrannique”. La mue a été si rapide que le simulacre en général mis en place dans un réflexe pavlovien s’est transformé en une caricature de “coup d’État” réalisé par un personnage réduit à l’état de perroquet couard devant les parlementaires déchaînés de l’opposition (voir à nouveau, avec à l’esprit ce point de vue, la vidéo sur le débat, avec, dans les derniers instants encore émaillés d’adresses à l’attention de Trudeau).
La brutalité de l’acte n’a d’égale que les faiblesse de ceux qui ont été contraints à le poser par des événements qui les dépassent. De ce point de vue, il s’agit d’un “modèle” que d’autres seront obligés de suivre, contraints par des événements de la même sorte. Il n’est pas simple à reconstituer, entre l’extraordinaire silence de cimetière de la presseSystème et la déambulation dans le labyrinthe des réseaux sociaux. Mais c’est dans cette déambulation labyrinthique, de préférence au silence des cimetières, que vous trouverez la vérité-de-situation.
Encore et pour autant nous ne sommes pas au bout de nos surprises. La “victoire” du jeune Trudeau est du type “à-la-Pyrrhus”, d’autant que ce PM-Woke est à des milliards d’années-lumière d’un César franchissant le Rubicon, ou d’un Bonaparte accouchant son 18-brumaiure. Au contraire, son coup d’éclat, essentiellement réalisé sous le coup d’une peur qui a parfois les couleurs de la panique, ne règle rien pour son camp, alors qu’il avise ses adversaires qu’il s’agit non plus d’une sorte de “dialogue démocratique” “pour les nuls” mais d’une lutte à mort.
Nous sommes loin, très loin, aux antipodes de ceux, – même ceux qu’on croirait être de notre camp, – qui nous annoncent la venue d’une “dictature-douce”, s’étendant subrepticement dans notre endormissement généralisé, sous le masque anti-covidien, et masquée de bonnes intentions estampillées par les perroquets de la raisonSystème, experts, fonctionnaires, toubibs de haute volée institutionnelle, etc…, – face à quoi, trépassés d’avance, et abrutis comme l’on sait, nous ne pourrions rien.
Trudeau n’en a certainement pas fini, pendant qu’est en train de se préparer, selon une organisation qui nous stupéfie, des ‘Freedom Convoy’ aux USA. Le Système a engagé sa bataille suprême, son Armageddon, dans des conditions qui lui déplaisent souverainement, à visage découvert, – sans masque, alors qu’on ne cesse de nous avertir nous-mêmes du danger de contamination.
Au contraire (suite), le “modèle Trudeau” est archétypique de la situation de risque, situation des extrêmes, du tout ou rien, montée mimétique aux extrêmes quand tout le monde a conscience de l’engagement où il se trouve emporté. Il manque un fond de lecture important au jeune-Trudeau. Avant de se jeter dans la mêlée, il faut avoir lu son Machiavel et le ‘Technique du coup d’État’ de Malaparte. Mais le temps de ces gens-là, c’est fini ; nous sommes dans le temps des hurlements du Système, et il est devenu impossible de ne pas les entendre. Le ‘Big Bang’ canadien acte la naissance d’une séquence nouvelle, comme nous dirions d’un monde nouveau, celui de l’ultime affrontement. L’imposition de la ‘soft-dictature’ en douce, “à bas-bruit” disons pour être dans le coup, c’est raté.
Nous avons donc notre avertissement en bonne et due forme. Il vient du Canada par moins 25°, comme fait un vent mauvais brusquement levé pour nous précipiter au cœur de la Grande Crise. Il est temps d’écouter, ‘my friend’, – ‘Blowin’ in the wind’.
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