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Alors que le premier cercle atlantiste pousse au conflit armé en Ukraine, le Président ukrainien a l’instinct de survie qui se réveille et fait le premier pas que les Européens n’ont pas eu le courage de faire : il appelle Biden à la désescalade et à donner un signal positif. Le second pas, qui pourrait être salvateur pour l’Ukraine, Biden ayant refusé la main tendue, serait un rapprochement avec la Russie, aussi surprenant que cela puisse paraître au premier abord : la menace ne vient pas de l’Est, mais de l’Ouest, et elle est vitale pour l’Ukraine.
À l’occasion du conflit ukrainien potentiel, et tant attendu par certains en Occident, l’on voit très clairement une ligne se dessiner entre trois clans : le premier cercle atlantiste (USA, Canada, Grande-Bretagne), qui font monter la pression, pour faire enclencher par d’autres mains un mécanisme entraînant l’Ukraine in fine dans un conflit ouvert et plus ou moins localisé contre la Russie ; les pays européens, peu entrains, mais ayant malheureusement démontré leur inconsistance diplomatique actuelle ; l’Ukraine et la Russie, niant toute velléité russe d’agression militaire imminente de l’Ukraine. La répartition des forces peut surprendre et c’est justement cela qui pourrait faire sa force.
Je ne reviendrai pas sur la tournée du facteur de Macron, ni sur la débâcle de Truss. Il est plus intéressant de voir ce qui se passe autour des pays européens, puisque ceux-ci n’ont pas le courage de s’opposer à la dérive américaine.
D’un côté, les États-Unis et le Canada, ensuite, retirent démonstrativement les militaires qui sont en Ukraine, enfin ceux qui y sont officiellement, laissant entendre de manière assez primitive que si un conflit se déclenche, ils n’y seront pour rien. D’un autre côté, l’approvisionnement en armes de l’Ukraine s’intensifie. Même la Lituanie, dont la force militaire est mondialement reconnue, a été mise à contribution pour faire transiter, pardon officiellement fournir, des missiles Javelin. Même si l’essentiel vient d’ailleurs :
Parallèlement, les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne ont lancé le bal de la fermeture et du déplacement vers Lvov de leurs missions diplomatiques, ainsi que l’appel de leurs citoyens à quitter l’Ukraine, suivi par d’autres pays occidentaux – soulignons que la France n’a pas fermé ses missions diplomatiques.
Toute cette opération spéciale surfe sur la vague de « l’imminente invasion russe« , initialement annoncée par Biden pour le 16 février, mais la date se rapprochant, Sullivan déclare déjà que la date précise ne peut pas être connue, pour autant Poutine peut envahir l’Ukraine à n’importe quel moment et évidemment, les Américains ayant l’expérience des bombardements des villes, comme ce fut le cas à Rakka, ne peuvent qu’imaginer ce scénario pour l’Ukraine : la Russie va soi-disant commencer par des bombardements de civils. Il est vrai que l’on prête toujours aux autres ses propres intentions. Je cite :
« Vendredi, M. Sullivan avait averti les Américains présents en Ukraine de quitter les lieux et que l’action militaire pourrait commencer par un bombardement aérien susceptible de tuer des civils.
Il a réitéré ces appels à Tapper, disant qu’une attaque militaire commencerait probablement par des attaques de missiles et de bombes.
“Ceux-ci ne sont jamais aussi précis que l’armée – toute armée – voudrait qu’ils le soient. Nous ne savons même pas à quel point l’armée russe aimerait qu’ils soient précis”, a déclaré M. Sullivan. “Des civils innocents pourraient être tués, quelle que soit leur nationalité. Elle serait ensuite suivie d’un assaut d’une force terrestre traversant la frontière ukrainienne. Là encore, des civils innocents pourraient être pris dans des tirs croisés ou piégés dans des endroits d’où ils ne pourraient plus bouger. C’est pourquoi nous sommes si clairs et directs avec les citoyens américains : tant que les options de transport commercial sont encore disponibles, ils doivent en profiter” ».
Ce scénario catastrophe porté à bout de bras par les États-Unis est imposé comme seul discours acceptable, comme le discours de la vérité, la vérité du monde atlantiste. Et comme les Européens jouent le jeu, ils sont présentés comme des Alliés, les États-Unis ne sont pas seuls, ce n’est pas « leur » guerre. Le message lancé par le département d’État américain est simple : la Russie est seule face au « monde libre ». Pour cela, un spot digne des heures glorieuses de la Pravda est diffusé dans les réseaux sociaux (voir ici), et l’on voit défiler dans leur serment de fidélité, de rester ensemble pour le meilleur et pour le pire, les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada, au milieu de leur grande famille avec le Danemark, la Belgique, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Bulgarie et l’Estonie.
Pendance ce temps-là, BFM suit la voix de son maître et nous met en scène de pauvres civils ukrainiens prenant les armes pour bientôt aller défendre la Patrie en danger, les journalistes français ne s’inquiètent pas de la militarisation de cette société dite « pro-européenne » … La fameuse « menace russe » justifie tout et surtout le pire.
Et aussi surprenant que cela puisse paraître, l’on retrouve dans le même camp la Russie et l’Ukraine, toutes les deux répétant en boucle qu’il n’y a pas d’agression russe en perspective. Et le Président ukrainien, comprenant que l’heure de payer les fonds avancés depuis le Maïdan arrive, trouve le courage dans la peur.
La Grande-Bretagne, par l’intermédiaire des compagnies d’assurances aériennes, exige la fermeture de l’espace aérien ukrainien cette semaine et les compagnies de leasing exigent le retour sur le sol européen des avions volant vers l’Ukraine. De son côté, Zelensky se bat comme un fou pour garder l’espace aérien ouvert et manifestement, ça marche. Quant à l’AFP, elle reste très discrète justement sur le rôle de la Grande-Bretagne sur ce point.
Alors que les Européens, lorsqu’ils sont envoyés pour parler de désescalade, ne s’adressent qu’à la Russie, dont les troupes sont sur son territoire, lors de son appel téléphonique avec Biden, Zelensky a invité le Président américain, qui ne cesse de vouloir « sauver » l’Ukraine malgré elle, de venir ces jours ci- à Kiev (comme ça au moins, les Américains ne provoqueront pas une guerre quand leur Président est sur le terrain) et l’a appelé à donner des signes de désescalades. Mais Biden va plutôt décliner l’invitation – il a d’autres plans que de trouver une sortie de crise. Ce que reprend le NYT à la Une du briefing de ce matin :
« Lors d’un appel téléphonique avec le président Biden, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a demandé au président américain de venir à Kiev pour “contribuer à la désescalade” et envoyer “un signal fort”. Biden devrait refuser ».
Les provocations, qui s’annoncent possibles, sont de plus en plus réalistes. Parmis les variantes réalistes, les groupes djihadistes débarqués sur la ligne de front côté ukrainien peuvent parfaitement, déguisés en combattants du Donbass, attaquer l’armée ukrainienne, qui aura l’occasion de réagir et d’attaquer le Donbass, ce qui obligera la Russie à intervenir, d’une manière ou d’une autre pour défendre justement le Donbass, ce qui permettra aux journalistes occidentaux qui font le pied de grue depuis la semaine dernière de fournir les images de la tant attendue « l’agression russe ». La suite du scénario dépendra du rapport des forces sur le terrain, des mises en scènes pouvant également accompagner les véritables manœuvres. Ce scénario fait la synthèse de la Syrie (les mises en scènes) et du Karabakh (les opérations militaires).
Zelensky, même sans expérience politique, comprend parfaitement que l’Ukraine ne se relèvera pas d’une telle opération. Comme tous les pays qui ont été « démocratisés » par la force des armes américaines, ils en sortent en ruines et ne sont pas reconstruits par les États-Unis – l’Irak en est un exemple.
L’Ukraine et la Russie se trouvent finalement, par la force du fanatisme atlantiste, malgré tous les efforts pour les séparer, dans le même camp. Si l’Ukraine a suffisamment peur de la destruction pour pousser le courage à sa suite logique, il est urgent qu’elle entre en contact, hors caméras et mise en scène, avec son voisin – même s’il y a des désaccords, et il y en a toujours, l’ennemi est aujourd’hui le même.
source : Russie Politics
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