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Les médias occidentaux expliquent depuis deux mois au moins qu’une invasion de l’Ukraine par la Russie est imminente. Mais toujours rien, où est donc cette invasion ? On a alors commencé à expliquer qu’il fallait attendre que la météo soit propice aux déplacements de chars (!), donc pas avant la fin janvier quand le sol gèle. Mais nous sommes maintenant en février. Alors, nouvelle explication, ce sera pour le 20 février, juste après la fin des jeux Olympiques, car Vladimir Poutine ne veut pas gâcher la fête de son ami Xi Jinping.
Et si passait fin février sans cette invasion annoncée ?
Eh bien, on expliquera que c’est la fermeté des dirigeants des Etats-Unis et de l’Otan qui aura dissuadé la Russie.
Tout ceci est bel et bon, mais ce n’est pas le scénario prévu. Une fois encore, Vladimir Poutine ne se comporte pas comme il le devrait, c’est insupportable !
L’hystérie américaine a atteint, depuis décembre dernier, un niveau jamais vu. Tout le monde s’y met, la présidence, la département d’Etat, le département de la Défense, mais aussi nombre de sénateurs et de représentant dont certains ne savent même pas où se trouve l’Ukraine et, bien entendu, n’ont aucune notion de l’histoire du pays et de la région. Parmi les « perles » entendues depuis quelques mois : « Il faut combattre la Russie en Ukraine pour ne pas devoir la combattre ici ». On me pardonnera, je l’espère, d’avoir oublié le nom de ce brillant stratège du Sénat américain.
On dirait que, comme l’écrit Paul Craig Roberts, « la cause est entendue, Vladimir Poutine a gagné ». Et de citer à l’appui de son affirmation, la réaction de Viktoria Nuland, sous-secrétaire d’Etat américaine qui demandait à la Chine d’user de son influence sur la Russie pour protéger l’Ukraine d’une invasion, étalant ainsi aux yeux du monde l’impuissance américaine. Sur le même mode, Joseph Biden prévenait Volodymyr Zelensky que la Russie était sur le point d’attaquer et que Kiev serait mise à sac, et ce dernier de répliquer : « Je suis président de l’Ukraine, j’y vis et je pense que je vois mieux la situation d’ici ».
Mardi dernier, Vladimir Poutine déclarait : « Je persiste à croire que les États-Unis ne se préoccupent pas tant que ça de la sécurité de l’Ukraine, même s’ils y pensent en coulisses. Leur objectif principal est de contenir le développement de la Russie. C’est là tout l’enjeu. En ce sens, l’Ukraine est simplement un outil pour atteindre cet objectif. Cela peut se faire de différentes manières : en nous entraînant dans un conflit armé, ou en obligeant ses alliés en Europe à nous imposer des sanctions sévères comme celles dont les États-Unis parlent aujourd’hui. »
Au Conseil de sécurité des Nations unies, lundi, l’envoyé russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré : « Nos collègues occidentaux disent qu’une désescalade est nécessaire, mais ils sont les premiers à faire monter la tension, à renforcer la rhétorique et à aggraver la situation. Les discussions sur une guerre imminente sont provocatrices en soi. On pourrait croire qu’on la réclame, qu’on la veut et qu’on attend qu’elle arrive, comme si on voulait que ces allégations se réalisent. »
La manie de la guerre que suscitent les médias américains et britanniques rappelle même l’avertissement de Zbigniew Brzezinski selon lequel « attiser l’hystérie anti-russe … pourrait finalement devenir une prophétie auto-réalisatrice ».
Sans une invasion, les États-Unis semblent perdus. Pas de sanctions, pas d’opprobre mondial, pas d’affaiblissement de la Russie.
La crise actuelle a débuté au printemps 2021, quand l’armée russe a déplacé 100.000 hommes vers l’ouest du pays, en direction de la frontière ukrainienne. En direction de la frontière, mais pas à la frontière. Les présidents américain et russe se sont rencontrés à Genève et la Russie a renvoyé ses militaires dans leurs quartiers, mais non sans exiger que Washington presse Kiev de respecter les accords de Minsk. Puis, après l’incursion d’un destroyer britannique dans les eaux territoriales russes, en Crimée, en insistant sur un certain nombre de « lignes rouge » que Moscou défendrait par tous les moyens, y compris par la force. De cet ensemble d’événements et des réactions occidentales, Moscou a tiré la conclusion que ni l’Otan, ni les Etats-Unis n’opposeraient de réponse militaire réelle. Washington avait simplement l’intention de tirer parti d’une intervention russe pour imposer de nouvelles sanctions.
Fort de ces enseignements, à l’automne 2021, la Russie recommençait les mêmes mouvements de troupes, plus un déploiement de troupes d’élite en Biélorussie. Comme précédemment, Moscou n’émettait aucune menace d’aucune sorte, expliquant qu’il s’agissait de simples exercices militaires et que la Russie avait le droit de déplacer ses unités sur son propre territoire, sans avoir de comptes à rendre à personne. En revanche, les Etats-Unis et l’Otan renouvelaient leurs mises en garde, considérant que les nouveaux mouvements étaient bien la preuve des intentions russes d’envahir l’Ukraine.
En décembre 2021, fait inhabituel dans le monde diplomatique, la Russie envoie aux Etats-Unis et à l’Otan, puis rend publique, une liste de demandes concernant la sécurité européenne mise en danger, selon Moscou, par l’élargissement de l’Otan et la mise en place de missiles, dans des pays de l’Otan certes, mais des pays voisins de la Russie. Et elle demande une réponse écrite des destinataires, sous entendant que c’est la moins qu’elle puisse accepter étant donné le peu de fiabilité des « partenaires » concernés. Et elle insiste sur le fait que cette réponse doit lui être transmise sans délai. Les plus importantes de ces exigences sont de renoncer à intégrer l’Ukraine et la Géorgie dans l’Otan et le retour de toutes les installations militaires de l’Otan sur les positions qu’elles occupaient en 1997. Comme prévu, et prévu évidemment par la Russie, ces exigences ont été repoussées. L’Otan a déclaré ne pas vouloir renoncer à la « politique de la porte ouverte », politique qui, soit dit en passant, ne figure pas dans le « Traité de l’Atlantique Nord ». Washington, de son côté a été moins brutal dans sa réponse, mais les Américains cherchent à « détourner la conversation » en centrant toute la négociation à venir sur le problème ukrainien et leur conviction que Moscou se prépare à envahir son voisin.
Réaction de Moscou, « Cette position contrevient aux accords sur l’indivisibilité de la sécurité qui ont été conclus au sein de l’OSCE en 1999 à Istanbul et en 2010 à Astana, donc par les Etats-Unis et la Russie, avec les autres membres de l’OSCE. Ces accords prévoient bien la liberté de choisir ses alliances, mais conditionnent également cette liberté à la nécessité d’éviter toute mesure qui renforcerait la sécurité d’un État au détriment de la sécurité des autres ».
Il est clair depuis longtemps, que Etats-Unis veulent avoir, en permanence, des relations empoisonnées avec la Russie, mais pas la guerre. C’est pourquoi, la seule solution qui leur reste, c’est d’allonger encore la liste des sanctions. Mais sur ce terrain-là aussi ils ne sont pas tout à fait assurés. Un nouveau train de sanctions telles que celles qui ont été évoquées récemment risque de ne pas plaire aux alliés européens, les Allemands en premier lieu, mais aussi les Français pour qui la Russie est un partenaire commercial très important. Ils ont déjà payé cher les premières sanctions, celles de 2014 qui sont toujours reconduites sans discussions (on ne sait jamais, l’unité de l’Union Européenne est en jeu !) de six mois en six mois. Ces nouvelles sanctions divisent plus qu’elles n’unissent les pays européens. De plus, elles semblent inapplicables concrètement, surtout si la Chine aide son alliée la Russie à les contourner, ce qu’elle fera, nous le savons maintenant avec certitude.
Au sein de l’Otan, l’union n’est pas aussi solide que le prétendent les Etats-Unis. La perspective d’une intervention militaire divise. L’Allemagne s’est montrée hésitante. La République tchèque et la Bulgarie ont interdit à leurs troupes d’être impliquées dans une telle aventure. La Turquie considère toute la crise ukrainienne comme une conspiration des États-Unis et de l’OTAN visant à contenir les ambitions régionales turques en les liant à un conflit avec la Russie. Enfin, sur quelles bases juridiques l’Otan pourrait-elle venir à la défense d’un pays qui n’est pas membre de l’Organisation ?
D’où la véritable hystérie des dirigeants américains qui font tout pour déclencher des hostilités en Ukraine afin de ne pas devoir répondre sur le fond aux demandes de la Russie qu’ils ont repoussées, dans un premier temps en janvier, mais qu’ils ne pourront pas repousser indéfiniment. Ils ont absolument besoin d’une intervention russe en Ukraine pour cimenter le camp occidental lors de l’imposition de nouvelles sanctions dont les Européens ne veulent pas. Ils dénoncent donc la prétendue escalade russe, tout en continuant à livrer d’énormes quantités d’armement au régime de Kiev, armements et conseiller techniques. Ils augmentent aussi la présence des forces américaines au sein de l’Otan, mais une augmentation de 8.500 homme n’est pas de nature à modifier l’équilibre des forces. Il s’agit simplement d’une opération de communication. D’ailleurs, ceux qui parlent du danger d’invasion que représenteraient 100.000 soldats russes n’ont sans doute, eu égard à la taille du pays, aucune notion de stratégie militaire (si on place une carte de l’Ukraine sur la carte de l’Europe, on s’aperçoit que ce pays s’étend alors de Londres à l’Autriche et de la Hollande à Monaco et au nord de l’Italie). Il faudrait beaucoup plus de cent mille hommes.
Ce qu’a fait la Russie, c’est déplacer le problème sur le plan militaire, alors que les Etats-Unis et l’Union Européenne l’attendaient sur le plan économique et politique, ou celui de la guerre de la désinformation. Car Vladimir Poutine sait que les Occidentaux ne veulent pas discuter sur ce plan car là, leur position est indéfendable. Ils l’ont montré au printemps et à l’automne 2021. C’est là que se joue, pour Washington, l’avenir des « Etats-Unis première puissance mondiale » qui a « la meilleure armée du monde » (dixit, George W. Bush et Barak Obama). Ils le croient, bien que cette armée n’ait pas gagné une guerre depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, car ils confondent « meilleure armée » avec « armée la plus chère » du monde. Ils sont en train de réaliser qu’avec beaucoup moins de moyens, la Russie s’est dotée de l’armée la plus à la pointe de la technique du moment.
L’intervention du président Français et la visite du Chancelier allemand la semaine prochaine peuvent-elles changer la donne ?
Dans le premier cas, Emmanuel Macron a passé quarante minutes au téléphone avec Joseph Biden la veille de son déport pour Moscou. Après ses discussions avec Vladimir Poutine, il était convenu que lors de sa rencontre du lendemain, il insisterait auprès du président Zelensky sur l’importance de l’application des accords de Minsk. On apprenait ensuite hier, soit vingt-quatre heure après la visite à Kiev de Macron, que les Etats-Unis demandaient une modification des accords de Minsk qui n’étaient pas applicables en l’état. Réaction du ministère russe des affaires Etrangères : « Ces remarques, et surtout leur synchronisation, montrent clairement une chose : les États-Unis veulent que le paquet de mesures soit révisé, ce qui pourrait conduire à un effondrement du processus de paix. Tout cela encourage le régime de Kiev à se lancer dans de nouvelles escalades, avant tout contre son propre peuple, ainsi que contre le droit international et le bon sens. » De son côté, le président français n’a pas pu s’empêcher de dire qu’il avait obtenu un « engagement russe », ce que le porte-parole du Kremlin a immédiatement infirmé.
Quant au Chancelier Olaf Scholz, il a fait un passage à Washington remarqué dans les médias russes. Beaucoup d’entre eux ont parlé « d’humiliation politique » à propos de la remarque de Joseph Biden concernant le gazoduc « Nord Stream II ». Le président américain a déclaré, « si la Russie envahit l’Ukraine, nous allons bloquer Nord Stream II ». Question d’un journaliste : « Comment allez-vous bloquer un projet commercial allemand en Allemagne ? », réponse de Biden : « Nous le ferons », aucune réaction de Scholz. La séquence a été diffusée sur les principales chaînes russes. Quel est maintenant son niveau de crédibilité à Moscou ?
Washington qui contrôle les pays de l’Union Européenne ne peut pas tout leur interdire, mais elle veille à neutraliser les « efforts » de ses « alliés ».
John Kenneth Galbraith, en son temps, nous a mis en garde : « les personnes privilégiées risqueront toujours leur destruction totale plutôt que de renoncer à toute partie matérielle de leur avantage. La myopie intellectuelle, souvent appelée stupidité, en est sans doute une raison. Mais les privilégiés ont aussi le sentiment que leurs privilèges, aussi flagrants qu’ils puissent paraître aux autres, sont un droit solennel, fondamental, donné par Dieu. »
source:http://associationfrancorusse.fr/
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