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Jusqu’à ce qu’il lance sa bombe : 2 millions de cas.
Il y aurait eu 2 millions de personnes infectées au Québec depuis décembre. Pas 2019. Décembre 2021! Je me suis stationné au bord de la rue pour mieux écouter, attendant les détails. Mais rien. On est passé à autre chose.
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Le quart de la population infectée !
Je n’en revenais pas : Omicron aurait infecté le quart des Québécois (et on peut imaginer, des citoyens de la planète, puisqu’Omicron est partout). Or, on nous sort cette information comme si c’était une mise à jour des cas d’hospitalisation ou encore du pourcentage de personnes ayant reçu la 3e dose. Pourtant, ça change tout.
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Comparer avec les données connues
De retour à la maison, je suis rapidement retourné aux données de l’INSPQ. Combien de cas avait-on réussi à identifier formellement depuis le 1er décembre ? C’est simple : 440 232, en date d’aujourd’hui. Confirmation du premier ouch : malgré tous les moyens mis en place, il a été impossible de capter plus du cinquième des cas durant la vague. Autrement dit, les capacités diagnostiques ont été largement enfoncées.
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2e conséquence : malgré toutes les mesures mises en place, mesures qui ont été plus serrées au Québec durant le mois de janvier que dans toutes les autres provinces canadiennes et que dans beaucoup de pays à travers le monde, jamais nous n’avons réussi à contrôler la vague.
Autrement dit, à part enfermer les gens chez eux ou les obliger à porter des masques N95 ajustés en permanence, la contagion est si forte que les outils dont nous disposons ne sont pas suffisants. On ne peut donc réussir à contrôler, du moins dans nos sociétés, la contagion foudroyante d’un virus de type Omicron. Et même si je suis un fort partisan de la ventilation, je doute qu’elle ait permis d’aplatir une courbe de cette ampleur.
Réévaluer le risque individuel
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Prenons les cas supposés d’Omicron du 1er décembre jusqu’au 15 janvier (vous allez vite comprendre pourquoi j’arrête le 15 janvier). Cela donne, à partir des données INSPQ, 358 005 cas déclarés et donc, règle de trois oblige, 1 626 437 cas au total.
Maintenant, prenons les hospitalisations entre le 10 décembre et le 25 janvier (pour se donner une marge de 10 jours entre le début de l’infection et l’hospitalisation). J’en arrive à 9144 hospitalisations. Je pense que vous me voyez venir ? On peut ainsi calculer le vrai taux d’hospitalisation par infection Omicron. Cela donne à 0,56 % ou encore environ 6 hospitalisations sur 1000 infections.
Et maintenant les décès. Ajoutons un autre 10 jours pour les délais après l’hospitalisation, et calculons donc les décès du 20 décembre à aujourd’hui. J’en trouve 1860 (dont beaucoup hors hôpital). Si on les rapporte ce nombre sur les cas, ça donne un taux de mortalité autour de 0,11 % ou encore 1,1 décès sur 1000 infections.
Et c’est là qu’il faut commencer à bien réfléchir, même s’il faut y aller avec prudence et même si on a comme l’impression d’avaliser un discours à saveur un peu trop connue : ces chiffres ressemblent vraiment à ceux… de la grippe. Même s’il faut absolument les appliquer dans le contexte d’une population largement vaccinée, puisque le risque demeure beaucoup plus élevé chez les non-vaccinés.
Juste une grippe ?
Comparer avec la grippe ? Moi ? Et pourtant, il faut le faire. Même si connaître avec précision la gravité de la grippe reste difficile. La meilleure estimation se trouve probablement sur le site du CDC américain. Grosso modo, on y estime les cas de grippe depuis 2010, le taux d’hospitalisation associé et le taux de mortalité.
Or, si on fait la moyenne de ces données, on en arrive aux chiffres suivants : le taux de mortalité de la grippe était durant ces 10 ans de 0,13 % ou encore 1,3 personne sur 1000 infectés. Ce qui est… un peu plus élevé à celui de la COVID à 1,1.
Et pour ce qui est chiffres d’hospitalisation, c’est encore plus frappant : on peut calculer facilement un taux moyen d’hospitalisation de 1,64 % ou encore 16 personnes sur 1000 pour la grippe, alors que pour la COVID, comme on l’a vu, on en arrive à 6 personnes sur 1000. Vous avez bien lu.
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Un changement de paradigme
Tout cela jette un éclairage nouveau sur la situation actuelle et transforme sans doute l’appréciation de la suite des choses. Dans notre situation de vaccination, le virus n’est donc pas plus grave que la grippe (qui est tout de même un virus assez grave, on s’entend).
Même si on peut penser à bon droit que cela aurait été bien pire sans mesure. Et qu’on peut certainement affirmer que sans vaccination et sans 3e dose, cette vague nous aurait plongés dans une situation de crise majeure.
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Le message est clair. Nous avons changé de paradigme et il faut réfléchir à la suite des choses à la lumière de ce qui est probablement l’une des meilleures nouvelles des derniers mois: le variant Omicron, pour une population bien vaccinée, finalement, c’est « juste une grippe » avec vraiment beaucoup de cas, parce qu’il est beaucoup plus contagieux.
Source: Lire l'article complet de Horizon Québec Actuel