La porte-parole de la diplomatie russe a évoqué pour la première fois le statut de puissance occupée de la République Fédérale Allemande (RFA), la principale puissance économique de l’Union européenne en rappelant la présence de 30 000 militaires US en Allemagne et le statut de proconsul dont jouit l’ambassadeur américain dans ce pays.
Cette déclaration s’inscrit dans le contexte de la surenchère du conflit OTAN/Russie autour de l’Ukraine et au milieu d’une infoguerre d’intensité croissante dont l’une des séquence se solda par l’expulsion de la chaîne russe RT (Russia Today) Deutsch d’Allemagne (et la suppression de sa chaîne par YouTube). La réaction russe s’est portée sur l’interdiction de la Deutsche Welle (La Voix de l’Allemagne) de la Russie.
Emmanuel Macron est allé à Moscou où il eut droit à un accueil glacial et fort étrange. Une sorte de parcours ressemblant à un cheminement psychologique vers l’abîme. Face à l’ours russe, la manœuvre électorale teintée d’effet d’annonce à la mode des réseaux sociaux n’a donné aucun résultat. Pire, le Kremlin a démenti un quelconque semblant de résultat en rappelant que la France n’était pas l’interlocuteur approprié pour discuter de la crise ukrainienne. Le message est cinglant et sans appel. Notons qu’une source interne du Kremlin a qualifié les éléments de discours de Macron de véritable torture extrêmement difficile à déchiffrer et n’ayant aucun intérêt pratique ou concret dans la vie réelle.
Fidèle à une tradition qui s’illustra de facon paroxystique en 1938 et 1939, la Grande-Bretagne veut la guerre en Europe par n’importe quel moyen et se montre la plus active quand il s’agit d’envoyer des armes et des troupes dans une zone de crise. Les Britanniques ont déployé des hommes et du matériel non seulement en Ukraine mais en Roumanie, dans les pays Baltes et même en Bulgarie.
La Suède a déclaré la fin officielle de ce que l’on a appelé pandémie COVID-19. Les autres pays seront forcés de faire idem. La thématique s’est épuisée mais a contribué à l’amoncellement de fortunes colossales et à une spéculation financière et immobilière qui assurera des revenus conséquents aux joueurs de ce grand casino qu’est devenue la finance internationale. Fin de la pandémie et passage à une autre thématique basée également sur la peur. Le terrorisme n’est plus rentable. Le fantôme d’un chef supposé de l’organisation terroriste dénommé “Daech” à Idleb, un territoire occupé de la Syrie, n’a pas drainé grand monde et sa neutralisation est passée totalement inaperçue. Il s’avère même que personne ne le connaissait dans sa région d’origine et que les autorités autonomes d’Idleb ne sont parvenues à établir son identité ou son existence. En Europe, le suspect Abdeslam nie maintenant avoir tué quiconque lors des attaques de Paris. Une guerre au Moyen-Orient ? Une perte de temps et de ressources. La Syrie vient de mettre en échec un autre raid israélien visant ses sites de défense Sol-Air. Les Israéliens reviendront à la charge quand ils auront reçu les derniers prototypes de la DARPA mais il semble clair que cela n’influera nullement sur la situation actuelle de la région. Il reste donc deux thématiques de choix:
1. Une guerre vs la Russie et la Chine (douze scénarii et autant de variations);
2. Une révélation officielle et spectaculaire sur le thème de l’intelligence extraterrestre.
L’option 2 semble avoir été reportée depuis le mois de juin 2021 pour des raisons liées à la crédibilité du gouvernement des États-Unis. Dans tous les cas, elle demeure désormais un élément incontournable dans la manipulation des phénomènes de masse et de perception d’autant plus que l’existence d’un corpus accumulé par les instruments embarqués des avions militaires et les satellites d’observation US permet une marge de manœuvre assez large dans ce domaine. Demeure l’option la plus urgente. Une menace de guerre en Europe orientale et en Asie Pacifique.
Un communiqué du ministère nord-coréen des Affaires Étrangères a affirmé que Pyongyang ne perdra pas son temps dans des discussions inutiles et à perte de temps pour imiter d’autres pays qui veulent se soumettre ou plaire à Washington en rappelant que parmi les 200 pays et territoires de la planète, la Corée du Nord est presque l’un des rares à tenir tête et à disposer de non seulement de missiles balistiques intercontinentaux capables d’atteindre l’hinterland US mais des bombes à hydrogène et des armes supersoniques. Le timing de ce communiqué est loin d’être anodin et fait suite à un très grand rapprochement sino-russe opposé d’une voix commune à l’expansion de l’OTAN vers l’Est ou à une autre notion autre que celle de la Chine unie.
Un crocodile peut s’avérer assez véloce sur la terre ferme pour rattrapper un humain courant à toute allure en ligne droite (il faut changer abruptement de direction en zigzag pour espérer y échapper mais il y a un monde entre la théorie et la pratique). A force de tirer sur la corde, elle peut rompre à tout moment. Il est désormais clair qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan est un casus belli pour Moscou et ce dernier a laissé entendre qu’un conflit en Europe et qui débordera vite ailleurs sera bien le dernier. Certains pays sont donc prêts au suicide et c’est un aspect révélateur de l’ampleur de la crise et la misère multiforme dans lesquelles se débat le monde contemporain. Certains décideurs réels (pas les marionnettes du pouvoir apparent) sont donc non seulement assez désespérés pour souhaiter une guerre thermonucléaire globale mais croient dur comme fer pouvoir l’emporter. Autointoxiqués par leur propre propagande mensongère et leurs idées fixes, ces “décideurs kamikazes” risquent de nous entraîner tous dans un scénario fort redouté depuis l’apparition du feu nucléaire en 1945.
Photographie d’illustration : un Mig-31 emportant un missile Kinjhal. Des appareils similaires ont atterri dans l’enclave russe de Kaliningrad dans le courant de cette deuxième semaine de l’année 2022.
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