La capacité militaire de la Russie à envahir un pays de l’OTAN est restée aussi faible qu’il y a deux ou trois décennies

La capacité militaire de la Russie à envahir un pays de l’OTAN est restée aussi faible qu’il y a deux ou trois décennies
La capacité militaire de la Russie à envahir un pays de l’OTAN est restée aussi faible qu’il y a deux ou trois décennies

par Valentin Vasilescu.

L’initiative du président Vladimir Poutine de demander à Washington des garanties de sécurité écrites est sans précédent. Tout comme le refus secret reçu des Américains. La seule conclusion que l’on puisse tirer est que les services de renseignement russes ont découvert des indices concrets sur les projets américains d’invasion de la Russie à partir du territoire de ses alliés de l’OTAN. Sur les plans qualitatif et quantitatif, l’armée américaine représente 80% de l’OTAN, les autres pays, pour la plupart d’anciens États communistes, n’ayant qu’une importance minime. Contrairement à la Russie, les États-Unis ont une expérience récente d’agression militaire sur le continent européen et se sont préparés intensivement ces dernières années à faire des répétitions.

Afin de lancer son plan d’invasion en Europe, Hitler avait prévu d’armer l’armée allemande 6 ans à l’avance, en développant et en produisant en masse des armées principalement offensives. C’est-à-dire les systèmes de blindage et d’artillerie les plus avancés au monde. La Russie se prépare-t-elle à une telle aventure depuis 2016 ?

La Russie n’a pas financé l’acquisition d’innovations offensives dans les troupes terrestres

Initialement, 2300 nouveaux chars T-14 Armata étaient censés entrer en service entre 2015 et 2020. Mais l’armée russe a réduit la commande à 100 chars et ce, à partir de 2022 seulement, une fois que l’Armata T-14 aura terminé son cycle d’essais. Il en va de même pour les nouveaux véhicules de combat T-15 Armata et Kurganets-25, ainsi que pour le véhicule amphibie Bumerang et l’obusier automoteur 2S35 Koalitsiya. Tous ces véhicules blindés sont, sinon meilleurs, du moins égaux aux armes les plus récentes du Pentagone. Ils ont été présentés pour la première fois lors du défilé militaire du 9 mai 2015 sur la place Rouge. Si la Russie avait l’intention d’attaquer l’OTAN ou tout autre État du continent européen, ces nouveaux véhicules blindés auraient été achetés massivement. Pour que ses intentions soient claires, la Russie a décidé de moderniser les anciens chars pour en faire des T-72B3M et des T-80BVM, mis au niveau du jeune T-90MS, bien que le T-14 Armata soit clairement supérieur au T-90MS.

Au lieu de cela, la Russie s’est concentrée sur des équipements strictement défensifs, dans le but de créer des zones d’exclusion aérienne autour de la Crimée et de l’enclave de Kaliningrad – une « bulle » A2/AD, qui empêche l’OTAN d’accéder à son espace aérien. Jusqu’à présent, empêcher un aéronef (avion ou drone-missile) de frapper une cible au sol se faisait en le détectant et en le détruisant. Les avions intercepteurs, les missiles et l’artillerie AA sont utilisés à cette fin. La complexité de la posture de défense AA de l’A2/AD russe résulte de la superposition des couches, de la forte densité des moyens, qui sont tous intégrés à des systèmes d’automatisation du commandement de type Polyana D4M1.

Voici quelques nouvelles catégories d’équipements de sécurisation du combat que l’OTAN ne peut pas contrer. Les systèmes de brouillage 1RL257 Krasukha-4 et R-330ZH Zhitel créent un « bouclier d’invisibilité » des éléments les plus importants des cibles défendues. Ces systèmes agissent uniquement contre les équipements de détection et de conduite de tir des appareils aériens ennemis. Ils désactivent les systèmes de guidage des missiles de croisière et des avions d’attaque ennemis, ainsi que les munitions intelligentes qu’ils lancent. Par exemple, les radars embarqués des avions et des missiles d’attaque, les lignes de transmission de données des avions de reconnaissance et celles des missiles aéroportés et de croisière sont brouillés. Les récepteurs de positionnement GPS des avions, des missiles de croisière et des bombes guidées par GPS sont brouillés. Les capteurs dans les fréquences de guidage infrarouge et laser des missiles et des bombes sont également brouillés.

Borisoglebsk-2 et RB-301B ont rejoint l’armée russe en 2018. Le premier équipement consiste en une station automatique de réception et d’analyse des fréquences. Il détecte les canaux de guidage des drones ennemis, ceux du guidage des avions, des armes de précision, etc. Le système dispose également d’émetteurs et d’antennes de brouillage, qui interrompent les canaux de guidage ennemis (ligne de télémétrie et de contrôle, de transmission de données et de vidéo). Borisoglebsk-2, en tandem avec le système R-330Zh, peut détecter, suivre et bloquer le système de navigation par satellite (GPS) utilisé comme système de référence par les drones et les avions de combat.

Dans le cadre des exercices militaires « Zapad-2017« , la Russie a utilisé, à titre expérimental, le nouvel équipement RB-109A Bylina. Le système d’automatisation du commandement Bylina est destiné à la brigade de guerre radio-électronique de l’armée russe. Le RB-109A Bylina analyse automatiquement l’ensemble du champ électromagnétique, détecte et identifie les émetteurs cibles de l’ennemi, sélectionne les moyens optimaux pour les neutraliser. Le brouillage synchronisé dans le temps et l’espace n’affecte pas ses propres moyens de communication, de détection et de conduite du tir. Grâce à une intelligence artificielle basée sur des serveurs chinois Huawei, Bylina est le seul système au monde à résoudre ce problème, sur tout un théâtre d’action militaire.

La marine russe n’a pas développé de nouvelles classes de navires ou de sous-marins

Ce n’est pas un secret que les destroyers, les croiseurs et les sous-marins nucléaires russes sont plus vieux et moins nombreux que chez les Américains. L’invasion de l’Ukraine ou des pays situés sur le flanc oriental de l’OTAN s’effectue nécessairement à la fois depuis la terre et depuis la mer (la mer Baltique ou la mer Noire). Mais pour une telle opération de débarquement, il faut former une force expéditionnaire, composée de destroyers, de frégates, de sous-marins et de navires de débarquement des troupes.

Les navires de débarquement les plus modernes de la Russie sont les deux navires de la classe Ivan Gren, d’un déplacement de 6600 tonnes. Chaque navire peut transporter 13 chars ou 36 véhicules amphibies ou jusqu’à 300 fantassins. La plupart des navires de débarquement sont de vieux vaisseaux de l’ère soviétique d’un déplacement de 4000 tonnes.

À titre de comparaison, le navire d’assaut amphibie espagnol Juan Carlos I a un déplacement de 26 000 t, transporte 900 fantassins, 46 chars et 25 avions à décollage et atterrissage vertical AV-8B ou F-35B. Les navires d’assaut amphibies américains de classe Wasp ont un déplacement de 45 000 tonnes, transportent 1600 Marines, 12 avions de transport MV-22B Osprey, 6 F-35B, 4 hélicoptères de transport lourd CH-53K, 7 hélicoptères d’attaque AH-1Z et 2 hélicoptères multirôles MH-60S.

La seule modernisation des navires de la marine russe est la généralisation des cellules universelles de lancement vertical, certaines anciennes et d’autres très modernes.  Pour les sous-marins conventionnels, les sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire de la classe Yasen, les corvettes, les frégates et même les navires de patrouille, le système 3S14 a été adopté, qui utilise simultanément les missiles subsoniques Kalibr (portée de 1400 km) ou Kh-101 navire-navire ou navire-terre, les missiles supersoniques Oniks (portée de 600 km) navire-navire et les missiles hypersoniques Zirkon (portée de 1000 km) navire-navire. Dans un premier temps, seules les frégates de la classe Amiral Grigorovitch étaient équipées de lanceurs verticaux Poliment-Redut utilisant des missiles anti-aériens S-350 (portée maximale de 120 km). La modernisation des navires russes vise principalement à augmenter les chances de survie aux attaques des navires et avions de l’OTAN. La capacité de la Russie à créer une force d’invasion navale expéditionnaire est donc restée aussi faible qu’il y a deux ou trois décennies.

Conclusions

Ces faits sont aussi évidents qu’on peut le constater au cours des 6 dernières années. La Russie a effectué et continue d’effectuer des manœuvres militaires uniquement à l’intérieur de ses frontières, tandis que l’OTAN a progressé jusqu’aux frontières de la Russie et a amené des troupes et des équipements de combat supplémentaires aux États de l’OTAN situés aux frontières de la Russie. Les avions de reconnaissance pilotés et sans pilote de l’OTAN opèrent 24 heures sur 24, aux abords des eaux territoriales russes dans la mer Noire et la mer Baltique et au-dessus du territoire ukrainien à la frontière russe. La Russie a-t-elle le droit ou non de demander des garanties de sécurité à Washington ? Qui et dans quel but a provoqué cette hystérie à propos de l’invasion de l’Ukraine et des États de l’OTAN par la « Russie agressive » ? N’essaie-t-elle pas de masquer les intentions agressives des États-Unis d’attaquer la Russie par le biais de l’OTAN ? La Roumanie, comme tous les anciens États communistes, aujourd’hui membres de l’OTAN, déjà fortement engagée dans la guerre psychologique (PsyOps), par le biais des médias, dans la frénésie irresponsable des États-Unis, servira-t-elle de chair à canon dans cette escapade contre la Russie ?

Valentin Vasilescu

traduction Avic pour Réseau International
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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