par Jérôme.
Primum non nocere.
Dans leur lutte contre l’épidémie de SARS Cov 2 et de ses nombreux variants, la plupart des pays occidentaux ont choisi la politique du « Tout vaccinal ». À chaque fois que les contaminations augmentent, les gouvernements sont tentés de durcir le ton. Ainsi, la Grèce, l’Autriche et le Québec ont opté pour des stratégies répressives à l’encontre des personnes non vaccinées.
Ces citoyens sont tenus de payer des amendes ou des taxes selon le pays qui peuvent représenter jusqu’à 10% de leurs revenus.
En Autriche, cette amende pourrait aller jusqu’à 7200 euros à partir du mois de février 2022. Dans ce pays, la vaccination est obligatoire pour tous dès l’âge de 14 ans. En Grèce, une amende de 100 euros par mois est prévue pour les personnes de plus de 60 ans non vaccinés. Au Québec, la non-vaccination ne sera pas marquée par une sanction pénale (amende) mais par une taxe.
Ce tour de vis supplémentaire sera-t-il suffisant pour enrayer le nombre de contaminations ? Rien n’est moins sûr. En Israël par exemple, où le taux de vaccination à trois et quatre doses est le plus élevé au monde, les contaminations n’ont jamais été aussi élevées. Elles tournent autour de 15 000 cas par jour en janvier 2022 contre une moyenne de 5 à 6000 cas à l’automne 2020[4], lorsque l’épidémie a commencé à prendre de l’ampleur dans ce pays.
Résultat, les autorités sont en train de changer leur fusil d’épaule. Désormais le gouvernement israëlien souhaite cibler son action sur les personnes à risque et laisser plus de liberté aux autres.
En France, le Dr Alice Desbiolles, médecin de santé publique et épidémiologiste, recommande également cette approche. Pour elle, il faudrait avant tout protéger les personnes à risque en les vaccinant, tout en respectant le libre consentement de chacun.
Peut-on vivre avec le virus ?
Alice Desbiolles se référant à un rapport de l’IPBES, un organisme intergouvernemental réunissant des experts de la biodiversité, estime que d’autres pandémies pourraient suivre. En effet, la chute de la biodiversité pourrait avoir un effet « libérateur » de certains pathogènes. Elle rappelle qu’en Asie, depuis 30 ans, plusieurs épidémies ont déjà sévi et notamment le SRAS en 2003, le MERS en 2012, sans compter la grippe H1N1 en 2009.
Selon elle, nous allons devoir vivre avec le SARS CoV 2 et avec les suivants. Elle estime que les confinements, les couvre-feux et les autres mesures restrictives de liberté ne pourront pas indéfiniment servir de réponses à ces épidémies, d’autant que leur efficacité paraît limitée.
La meilleure stratégie semblerait donc de concentrer tous les efforts sur les personnes à risque tout en travaillant sur les causes écosystémiques du mal : la déforestation, les élevages industriels, le commerce d’animaux sauvages, bref, toutes ces activités humaines qui nuisent à la biodiversité et empêchent la nature de jouer son rôle de contrôle des virus.
Le modèle japonais
En 2020, l’espérance de vie a reculé en Allemagne, aux États-Unis et en France. Au Japon, où elle était déjà très élevée, elle a continué à augmenter. La Covid-19 ne semble pas avoir eu d’effet notable sur la mortalité du pays.
Toutefois, le Japon, comme de nombreux autres pays, a connu un début de crise sanitaire difficile. Le nombre de contaminations a rapidement dépassé les 700 cas par jour (avril 2020) et le nombre d’hospitalisations a augmenté. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et a ciblé son action sur les clusters. Les discothèques et les salles de sports, identifiées comme de haut lieu de contamination, ont été fermées.
Cette stratégie a été payante. Dès le 26 mai 2020, la fin de l’état d’urgence a été actée. Dans le même temps, les capacités hospitalières du pays ont augmenté. En décembre 2021, les hôpitaux japonais étaient à même d’accueillir 37 000 patients de plus qu’en 2020. Cela représente une augmentation de plus de 30% sur l’année 2021.
Aujourd’hui, le Japon traverse la crise avec une certaine sérénité. Le risque de décès lié à la Covid-19 est faible et les contaminations se sont stabilisées.
Jeux olympiques et vaccination
Les Japonais sont traditionnellement plus réticents face aux vaccins que les Occidentaux. Aucun vaccin n’est obligatoire au Japon, ni pour les enfants ni pour les touristes. Aucune vaccination obligatoire n’a été demandée pour la Covid-19.
En 2009, lors de l’épidémie de grippe H1N1, le gouvernement nippon n’avait pas recommandé aux Japonais de se faire vacciner mais de se laver les mains régulièrement et de faire des bains de bouche et des gargarismes. Cette option avait du reste plutôt fonctionné puisque cette année-là, la mortalité hivernale au Japon avait été plus faible que les précédentes ![16]
Toutefois 76% des Japonais se sont tout de même fait vacciner contre la Covid-19. Cet engouement pour le vaccin est lié aux Jeux olympiques qui devaient se tenir à Tokyo en 2020. Lorsqu’ils ont été décalés d’un an, la déception a été très grande au Japon. Et les Japonais ont décidé de tout mettre en œuvre pour que l’événement sportif puisse avoir lieu en 2021.
C’est donc par solidarité et par élan national que les Japonais ont accepté le vaccin anti Covid-19 bien plus que par crainte de l’épidémie.
Mais c’est essentiellement par leur comportement exemplaire, leur strict respect des distanciations sociales et leur capacité à s’organiser face à la crise – notamment au niveau des hôpitaux – que les Japonais sont parvenus à limiter le nombre de contaminations et de morts liés à la Covid-19 sur leurs îles[10].
Connaissez-vous la vraie histoire de l’ivermectine ?
Il y a du reste peut-être une explication complémentaire. Les médecins japonais sont restés libres de leurs prescriptions. Et beaucoup d’entre eux ont prescrit de l’ivermectine.
En Occident, le nom d’ivermectine est associé à une polémique liée à la Covid-19. Cette molécule ne peut pas être utilisée contre la Covid-19. Les autorités sanitaires ont refusé de lui attribuer une autorisation d’utilisation temporaire.
Ce n’est pas le cas au Japon. Les médecins peuvent librement prescrire l’ivermectine contre la Covid-19 à leurs patients. Cela est dû aux travaux menés par l’un des chercheurs japonais les plus connus : Satoshi Ōmura. Il est le co-découvreur de la molécule. Et a reçu le Prix Nobel en raison de cela.
Pour comprendre pourquoi ce chercheur est si écouté dans son pays, il faut remonter un peu dans le temps. En 1973, William C. Campbell est le directeur scientifique du laboratoire Meck Sharp & Dohme (MSP) tandis que Satoshi Ōmura est chercheur au sein de l’Institut Kitasato, à l’Université Kitasato de Tokyo. Ensemble, ces deux hommes vont écrire parmi les plus belles pages de la médecine du XXe siècle.
Ils souhaitent développer de nouveaux antibiotiques. Ils travaillent sur de nombreuses bactéries de type streptomyce que l’on trouve dans le sol. Ils mettent ainsi en évidence l’existence des « avermectines » présentes dans certaines de ces bactéries, les streptomyces avermitilis.
Les avermectines sont des molécules antibiotiques et anthelmintiques, c’est-à-dire antiparasitaires. En 1979, les deux chercheurs tirent de ces molécules un dérivé, le 22,23-Dihydroavermectine qu’ils appellent ivermectine. C’est un vermifuge puissant qui ne cause aucun effet secondaire. Il est autorisé comme médicament vétérinaire en 1981.
En 1987, après différentes études publiées dans The Lancet, une prestigieuse revue scientifique, le médicament est autorisé en médecine humaine. Il s’appelle Mectizan®. Il sert à soigner une maladie transmise par les moustiques : l’onchocercose. Ce mal frappe durement les populations d’Afrique vivant dans des zones équatoriales[18].
C’est une maladie des rivières qui peut provoquer la cécité, le gonflement des membres ou la présence de marques blanches le long du corps. C’est une maladie très handicapante chez certains patients[18].
En 2013, l’OMS dresse un bilan des campagnes menées contre l’onchocercose avec l’ivermectine. 40 millions de personnes ont été traitées. 600 000 patients ont été sauvés de la cécité. 18 millions d’enfants naissent sans risquer de développer la maladie. 25 millions de terres arables abandonnées faute de travailleurs pris par la maladie ont été récupérées. C’est un succès total.
Covid-19 et ivermectine quelles sont les preuves ?
Les autorités sanitaires japonaises n’ont pas en tant que telle recommandé aux Japonais de prendre de l’ivermectine. Toutefois, plusieurs figures scientifiques de référence ont encouragé les médecins à prescrire de l’ivermectine aux populations.
Le premier est le Pr Satoshi Ōmura lui-même. Le Prix Nobel a participé à une étude passant en revue la littérature scientifique sur l’accompagnement de la Covid-19 avec de l’ivermectine en prévention et en traitement.
Cette étude publiée en mars 2021 précise que 42 essais cliniques portant sur 15 000 patients ont montré que l’ivermectine apportait une amélioration dans 83% des cas lorsque le traitement était pris en début de maladie. L’ivermectine serait bénéfique dans 51% des cas lorsqu’elle est prescrite à un stade avancé de la Covid-19[20].
Par ailleurs, le Dr Haruo Ozaki, le Président de l’association médicale de Tokyo, un médecin influent au Japon, a déclaré à la presse :
« En Afrique, nous avons comparé les pays qui prescrivent l’Ivermectine avec ceux qui n’en prescrivaient pas… Dans les pays qui donnent de l’Ivermectine, le nombre de cas est de 134,4 pour 100 000 et le nombre de décès est de 2,2 pour 100 000. Dans les pays qui n’utilisent pas l’Ivermectine, le nombre de cas est de 950,6 et le nombre de décès est de 29,3. » (…)
« Je crois que la différence est claire. Bien sûr, on ne peut pas conclure que l’Ivermectine est efficace uniquement sur la base de ces chiffres mais quand on a tous ces éléments on ne peut pas dire que l’Ivermectine n’est absolument pas efficace, en tout cas pas moi. Nous pouvons faire d’autres études mais nous sommes dans une situation de crise. En ce qui concerne l’utilisation de l’Ivermectine, il est évidemment nécessaire d’obtenir le consentement éclairé des patients et je pense que nous sommes dans une situation où nous pouvons nous permettre de leur donner ce traitement »[19].
Voilà un médecin qui réclame le consentement éclairé des patients et qui recommande l’usage de l’ivermectine publiquement sans risquer d’être poursuivi par les autorités sanitaires de son pays. Quelle différence avec la France où depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux médecins ont été poursuivis et traités de charlatans alors qu’ils tentaient simplement d’apporter des solutions prudentes à l’épidémie. Cela a été le cas pour le Pr Raoult, le Pr Perronne ou encore le réanimateur Louis Fouché.
Pourtant, en France, des travaux menés par l’Institut pasteur sur des modèles animaux ont conclu à l’efficacité de l’ivermectine contre la Covid-19. Les chercheurs ont noté que :
« la prise d’ivermectine est associée à une limitation de l’inflammation des voies respiratoires et des symptômes qui en découlent. Ce traitement est également associé à une protection contre la perte d’odorat ».
Bien sûr, tout ces éléments ne suffisent pas pour faire de l’ivermectine un « remède miracle ». Et de fait, au Japon, personne n’a avancé une telle hypothèse. Les autorités sanitaires se sont contentées de laisser, aux populations et aux médecins, la liberté de se soigner tout en recommandant la vaccination, sans l’imposer. Résultat, c’est l’un des pays industrialisés qui s’en sort le mieux face à la crise sanitaire.
Et après ?
La population du Japon est l’une des plus âgées du monde. Ce pays aurait dû payer un très cher tribut à une maladie qui s’en prend surtout aux plus anciens ou aux personnes à risque.
Comment expliquer l’extraordinaire résilience du Japon face à la crise sanitaire ? Ce modèle est-il réplicable ailleurs ?
Par leur histoire et leur géographie particulière, les Japonais ont développé au fil des siècles une extraordinaire capacité à faire face aux catastrophes naturelles. L’archipel est régulièrement frappé par des séismes et des tsunamis. Le désastre de Fukushima n’aura été que le plus marquant de ces funestes événements.
À chaque fois, les Japonais parviennent à trouver des réponses collectives adaptées à ces défis. La discipline et le sens du sacrifice présents chez les Japonais sont culturels. On ne saurait demander aux Italiens, aux Autrichiens, aux Grecs ou aux Français de réagir de la manière. Chaque peuple doit trouver ses propres antidotes face à la crise sanitaire.
Mais c’est aussi une histoire de mode de vie. L’obésité au Japon n’existe presque pas. 3,6% des Japonais sont obèses[10] contre 30% des Américains. En Europe, le surpoids et l’obésité n’ont fait qu’augmenter ces dernières années.
Les Japonais ont moins de cancer, moins de maladies auto-immunes, moins de maladies de civilisation que les Occidentaux. Et ils résistent mieux à la Covid-19…
Prendrez-vous une bonne soupe miso ce soir ?
Fondation Hippocrate
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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