par Tarek Hafid.
Le phénomène des putschs pourrait avoir un effet de contagion en Afrique de l’Ouest. Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, d’autres pays pourraient connaître des « changements anticonstitutionnels de gouvernements ». La mauvaise gouvernance et la fraude électorale en sont les principaux déclencheurs, selon un ancien diplomate français.
La situation politique dans certains États d’Afrique de l’Ouest est très préoccupante et laisse présager le risque de changements par la force. Laurent Bigot, ancien sous-directeur Afrique de l’Ouest au ministère français des Affaires étrangères, n’exclut pas de nouveaux coups d’États dans la région. Il explique à Sputnik que « l’on peut craindre une contagion au Niger et peut-être en Côte d’Ivoire qui semblent être les prochains sur la liste« .
« Ce sont deux pays qu’il faut surveiller car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce sont des gouvernements illégitimes, car les élections sont bidonnées, de plus leur gouvernance est désastreuse. Avec la pression sécuritaire cela déclenche des situations explosives », note l’ancien diplomate.
Pour Laurent Bigot, la mauvaise gouvernance et la fraude électorale sont les principaux facteurs déclencheurs. « Ce sont des autorités politiques qui ne s’occupent pas de leur pays et de leurs populations. Les gouvernants ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches. La conjonction entre la fraude et la mauvaise gouvernance déclenche ces crises« , dit-il.
La dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel avec la montée en puissance des groupes terroristes islamistes, agit en outre comme un facteur aggravant sur la situation interne de chaque État.
C’est précisément le cas du Niger qui reste instable politiquement durant cette première année de mandat du Président Mohamed Bazoum. Lequel a d’ailleurs failli ne jamais prendre les rênes du pays puisqu’il avait été la cible d’une tentative de putsch les 30 et 31 mars 2021, soit 48h avant son investiture. C’est un commando d’une unité des forces spéciales qui avait tenté de le renverser avant son installation au palais présidentiel. En Côte d’Ivoire, le Président Alassane Ouattara, 80 ans depuis le 1er janvier, est à la tête du pays depuis 10 ans. Il peine à mettre en œuvre son plan de « bonne gouvernance et de lutte contre la corruption« , un des principaux axes de son programme politique.
Index de la perception de la #corruption dans le monde, par @anticorruption : classement des pays ayant récemment connu un coup d’Etat et leurs voisins
Burkina – 78e
Mali – 136e
Guinée – 150eSénégal – 73e
Côte d’Ivoire – 105e
Niger – 124e
Togo – 128ehttps://t.co/eWcmZC8XTH pic.twitter.com/VwDuipDYNp— gijnAfrique (@gijnAfrique) January 26, 2022
Sur le plan sécuritaire, le Niger, et depuis peu le nord de la Côte d’Ivoire, font face à la menace islamiste. Les ingrédients seraient bien là pour un renversement mené par des officiers, qui s’octroient une forme de « légitimité » issue de leur engagement contre les groupes terroristes.
Cette partie de l’Afrique demeure sous l’influence historique de la France, ancienne puissance coloniale. Une influence institutionnalisée, qui a pour nom la Françafrique, et plus que jamais fustigée par des populations, la société civile et même une partie de la classe politique, en ce qu’elle permettrait de perpétuer les intérêts de l’ancien colonisateur au détriment de ceux des peuples de ces pays. Ce sentiment antifrançais ne cesse de gagner les opinions publiques alors même que Paris ne parvient plus à s’imposer auprès des régimes ouest africains, subissant des revers sur le plan de la lutte antiterroriste, un argument qui lui permettait pourtant de maintenir des troupes sur place.
source : https://fr.sputniknews.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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