Alors que Mario Draghi, ancien de Goldman Sachs, puis président de la Banque centrale européenne (BCE), était pressenti pour prendre le poste de la Présidence italienne, sa candidature, présentée d’ailleurs par personne, n’a suscité aucun enthousiasme chez des parlementaires qui craignaient une dissolution anticipée du Parlement et la possibilité d’une vague national-populiste.
Ainsi, après plusieurs jours d’un marathon sans fin voyant se succéder de nombreux vétos croisés, c’est finalement le président italien Sergio Mattarella, 80 ans, qui a été réélu pour sept années, alors même qu’il avait précisé qu’il n’entendait pas signer de nouveau pour le poste.
Sergio Mattarella a été élu avec 759 voix sur 983 votes exprimés. Il est ainsi le deuxième chef d’État le mieux élu par les députés et responsables régionaux appelés à voter.
Matteo Salvini présenta la candidature de la présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, lui permettant d’analyser les forces en jeu, mais révélant une droite plus faible qu’attendu. La négociation avec les partis du centre gauche, PD et du mouvement Cinq étoiles n’ont rien donné, faisant éclater tout ce qui restait d’alliances possibles.
Cette élection attendue mais impréparée a montré une classe politique explosée et essayant de tirer chacun la couverture à soi, sans succès. Ainsi le président sortant a-t-il reçu à chaque nouveau tour de votes un nombre de plus en plus importants de voix, venant initialement du centre-gauche, puis petit à petit par une majorité d’électeurs qui ont considéré ce choix comme le moins risqué et le plus tactique.
Cette élection stratégique et bien peu soucieuse du désir démocratique d’une alternance souhaitée possiblement par les Italiens va donc permettre d’assurer la stabilité du tandem Mattarella-Draghi qui a pris le pouvoir depuis un an.
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