Ça devient un sport national, la remontada. Un truc que les hommes politiques essayent de nous repiquer, mais ça ne mord pas. En sport, et particulièrement dans les sports collectifs, les Français ont une particularité assez énervante : même forts sur le papier, ils ne peuvent pas sortir un grand match sans avoir le couteau sous la gorge. C’est seulement quand ils sont à l’article de la mort qu’ils se déchaînent, remontent des enfers et goûtent à une victoire inespérée. Récemment, que ce soit en rugby contre les All Blacks, en volley contre les Russes aux JO, en foot contre la Belgique en Coupe des nations ou au hand face aux Danois, à chaque fois les meilleures équipes du monde, les Français sont revenus de loin et l’ont emporté.
Volley : la finale France/Russie aux JO de Tokyo 2021
Football : la demi-finale France/Belgique en Coupe des nations 2021
Handball : le quart-de-finale France/Danemark à l’Euro 2022
Rugby : le test match France/Nouvelle-Zélande en 2021
Le match historique contre les All Blacks, qui constitue un record pour les Bleus en terme de différence de points (40 à 25), n’est pas à proprement parler une remontada, mais au vu des 20 dernières années, c’est un redressement historique de la fierté nationale : après 15 défaites consécutives, la France sort la tête de l’eau et conjure le sort indien.
Le sport est une chose, la politique en est une autre. Le peuple français peut-il être assimilé aux Bleus ? Quelque part, oui. Car les défaites ininterrompues du peuple de France face à l’équipe oligarchique, depuis un demi-siècle, ont connu un arrêt brutal avec la révolte des Gilets jaunes en novembre 2018. Puis avec celle des antivax en 2021, les deux armées se recoupant largement.
Les Gilets jaunes, c’est la classe laborieuse, celle qui a compris, forcément, avant les autres (classes) qu’il fallait mettre le holà à la violence de l’oligarchie, qui poursuit à marche forcée son plan d’écrasement social et économique du pays. Un écrasement des résistances pour la mise en coupe réglée de notre économie, qui s’aligne sur les intérêts de l’hyperclasse mondialisée, au détriment de l’équilibre social national.
Matée dans le sang, puisqu’il n’y a pas d’autre mot, la révolte jaune s’est éteinte, mais les feux couvent encore, attendant le nouvel embrasement social. Et la forêt française est sèche, très sèche. Un embrasement qui viendra parce que la paupérisation est le programme. Il suffit d’une étincelle pour tout embraser, ce que le pouvoir ne veut pas voir, persuadé qu’il est que le bouclier répressif sera suffisant et que la grande masse des Français se tiendra tranquille, apeurée, soumise, défaite. C’est le pari des forces bourgeoises de la Macronie.
Pour l’instant, les forces vives de la nation ne sont pas encore au fond du trou pour sortir de ses tripes une remontada, la masse critique n’est pas encore contaminée par la partie la plus lucide de la population, mais on sent déjà des mouvements telluriques. Profitant de la fausse pandémie, l’oligarchie déconstruit à une vitesse hallucinante tout le mur social français, celui qui protégeait nos concitoyens de la violence capitaliste. Beaucoup assistent sans rien dire – ou sidérés – à cette destruction, y voyant un effet « normal » de la mondialisation, quelque chose de fatal, contre lequel on ne peut rien. C’est exactement ce que veulent les ingénieurs sociaux à l’origine de cette opération.
On peut dire aujourd’hui qu’après cette première mi-temps, qui permet de faire le point, l’oligarchie mène aux points. Elle est en train de passer en force les mesures les plus violentes pour le peuple, qui ne sait plus où donner de la tête. Elle mène aux points, elle a l’arbitre avec elle, elle triche depuis le départ, elle empêche le peuple de répondre à la plupart des coups, mais le match n’est pas terminé, loin de là. Il y va de l’avenir de notre pays, de nos enfants. Merci aux Bleus de nous montrer le chemin : soyons dignes d’eux.
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