Le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen, chahuté et vivement critiqué

Le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen, chahuté et vivement critiqué

Emmanuel Macron au Parlement européen, le 19 janvier 2022. GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Depuis le 1er janvier 2022, la France a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, et ce pour une durée de six mois. Aujourd’hui, Emmanuel Macron s’est rendu à Strasbourg pour y prononcer son discours d’inauguration, devant les eurodéputés. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait forte impression.

Le président français hué dès son arrivée

« Climat, climat, Macron coupable ! », criaient des militants écologistes tandis qu’Emmanuel Macron marchait aux côtés de Roberta Metsola, la nouvelle présidente du Parlement.

Yannick Jadot, candidat EELV, s’est montré offensif, décernant à Emmanuel Macron le titre de « président de l’inaction climatique ». « Il ne suffit pas de se proclamer pro-européen pour servir l’Europe », ajoutait-il à son encontre. Quelques minutes plus tard, le président français assurait dans son discours, qu’il fallait « passer des intentions aux actes ». À seulement trois mois de l’élection présidentielle, c’est ambitieux.

Un discours remarqué…

Emmanuel Macron a eu trente minutes pour présenter sa vision de l’Europe à son auditoire. Ce qu’il a dit en quelques mots :

« Démocratie » : doter le Parlement européen d’un droit d’initiative législative ;
Climat : légiférer contre la déforestation importée / appliquer une taxe carbone aux frontières ;
Emploi : réduire les inégalités entre femmes et hommes / garantir un salaire minimum / investir dans le numérique ;
Sécurité : réformer l’espace Schengen / élaborer une « force d’intervention rapide » pour protéger les frontières extérieures / créer un « nouvel ordre de sécurité » en Europe avec l’Otan, pour contrer la Russie ;
Relations internationales : sommet UE-Afrique en février / se montrer « ferme » avec le Royaume-Uni.

« Nos générations ont à refonder notre Europe. Nous avons à nous donner les moyens de faire de l’Europe une puissance d’avenir, d’équilibre. », finissait-il par déclarer.

…et critiqué

Les critiques sont allées bon train après le discours. Jordan Bardella, député européen et président du Rassemblement national, s’est fendu d’un message clair qu’il a partagé sur les réseaux : « Monsieur Macron, votre Europe est devenue l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique. De votre mandat, il ne restera que le cynisme et le mépris : pour la France comme pour l’Europe, il est vital qu’il reste unique. »

De leur côté, les eurodéputés Manuel Bompard et Manon Aubry, tous deux de La France insoumise, se sont illustrés par des prises de paroles aussi courtes que percutantes :

François-Xavier Bellamy, député européen pour le Parti populaire, lui aussi, s’est adressé directement au président français sans passer par quatre chemins, mettant en exergue plusieurs contradictions : « Votre « en même temps » n’est qu’un artifice rhétorique pour dissimuler des incohérences calculées. » Et d’ajouter : « La contradiction entre les ambitions ou les prétentions de l’Europe, et sa réalité, est devenue un fait politique majeur. Cette contradiction vous l’incarnez aujourd’hui. Et nous, nous devons la résoudre. » Pour enfin s’adresser à l’auditoire : « Nous avons le devoir, ensemble, de préparer la relève à laquelle vous avez droit. »

Tout le monde n’est pas resté jusqu’à la fin

Quelque temps après, alors qu’il était censé répondre aux questions des eurodéputés lors d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a préféré poursuivre les déclarations, refusant les questions. La réaction des journalistes présents sur place ne s’est pas fait attendre : ils ont quitté la salle.

Le président français comptait capitaliser sur ce semestre de présidence, en vue de sa probable candidature à sa réélection : cette prestation décriée illustre ses positions et postures, et les vives critiques qu’elles suscitent. Gardera-t-il cet horizon pour l’élection, ou descendra-t-il dans l’arène française pour sa campagne présidentielle ?

Voir aussi : Présidentielle: Macron défend l’État de droit européen, l’opposition l’étrille (AFP)

Auteur(s): FranceSoir

Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme

À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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