par Ben Fofana.
Le 13 juin 2002, les États Unis se retirent du traité ABM (missiles antibalistiques) conçus pendant la Guerre froide (1972) pour assurer l’équilibre stratégique entre les deux superpuissances de l’époque. Cette initiative du gouvernement Bush Jr, visait à lever toute contrainte juridique dans l’atteinte d’une capacité de première frappe de la Russie, sans que celle-ci ne puisse riposter. Les USA étaient lancés dans des préparatifs d’une guerre préventive contre la Russie, avec pour objectif de gagner une guerre nucléaire jusqu’ici ingagnable.
En effet, si la Guerre froide était officiellement terminée, elle continuait dans l’esprit des élites américaines. Les immenses ressources énergétiques russes leur ayant échappé à l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine et la purge de l’appareil de l’État des agents occidentaux, ceux-ci lancèrent plusieurs tentatives de déstabilisation (de type révolution colorée) afin de chasser ce dernier et favoriser la prise du pouvoir par des gens plus compatibles avec l’agenda américain pour la région.
Quand il est apparu que des troubles internes ne parviendraient pas à chasser Poutine, les élites américaines sont revenues à leur plan initial de vaincre la Russie militairement. L’admission de nouveaux membres dans l’OTAN, la construction d’une importante infrastructure près des frontières russes, le déploiement programmé de systèmes d’armes… les choses allaient bon train… en apparence.
Car les Russes ayant compris le jeu américain, ont entrepris de remettre à niveau leur appareil de défense. Pendant ce temps, ils n’ont cessé d’attirer l’attention des occidentaux sur les dangers d’une confrontation avec la Russie. Ces avertissements sont restés lettre morte. Car pour les étatsuniens, jamais la Russie ne rattraperait son retard technologique. C’est pourtant ce qui s’est produit !
L’enclume russe
Les USA, embourbés dans leur guerre contre le terrorisme, ont négligé leur veille technologique, habitués à combattre des groupes peu armés. De plus, le renseignement a complètement manqué les changements qualitatifs intervenus dans les forces armées russes, depuis la doctrine militaire jusqu’au niveau tactique, en passant par la modernisation du matériel.
S’il y a un domaine où l’armée russe a fait plus que combler son retard, c’est celui de la guerre électronique, capable de neutraliser les communications, pilier de la guerre en réseau. Le premier coup de semonce envoyé aux USA eut lieu en août 2013, lorsque deux missiles tirés depuis une base de l’OTAN en Espagne furent interceptés par les navires russes en méditerranée orientale. Le second eut lieu en 2014 avec la reprise de la Crimée, un cas d’école de déploiement éclair. Et surtout, la mise en place de bulles de déni d’accès en mer noir, neutralisant au passage les systèmes de navigation et de communication. Toujours dans le déni, les USA ont augmenté la pression et tenter d’asphyxier économiquement. Une première prise de conscience des capacités russes va se faire après l’intervention de l’armée russe en Syrie, à la demande du gouvernement du pays. Progressivement, le paradigme va changer dans les états-majors US, qui vont finir par acter la supériorité nouvelle de l’armée russe, surtout avec l’entré en dotation dans l’armée russe des missiles hypersoniques et des S500 et S550. Ainsi, si les élites américaines continuent d’afficher leur arrogance et leur méconnaissance de la guerre moderne, les officiers US eux savent la réalité du champ de bataille et veillent à maintenir les contacts avec leurs homologues russes, parfois sans informer leur tutelle civile.
Cependant, face au rapport de force qui a changé en sa défaveur, le pentagone se retrouve dans l’incapacité de percer le système de défense russe. Même les S200 améliorés ont montré leur capacité à intercepté des missiles de croisière de fabrication américaine. L’armée russe a acquis la domination des quatre dimensions de la guerre que sont la terre, la mer, le ciel et le cyberespace (dans lequel nous incluons l’espace).
Devant cette situation, le seul moyen qui reste à l’armée américaine pour rester pertinente dans un combat avec les Russes, c’est de rapprocher au maximum ses systèmes d’arme au plus près de leurs frontières afin de réduire le temps de réaction de la défense russe qui serait de l’ordre de trois à cinq minutes maximum. Ce que les Russes ne veulent surtout pas. D’où le marteau…
Le marteau russe
Les américains étant complétement largués par les percées technologiques russes n’ont d’autres choix que se rapprocher des frontières russes. Nous ne sommes plus dans la provocation, encore moins dans les plans de la « domination de tout le spectre » du début des années 2000. Les américains n’ont pas d’autre choix que de faire ce qu’ils font. Autant dire qu’ils n’accepteront pas de retirer leurs actifs accumulés depuis 30 ans sans coercition.
Le président russe, l’a déjà dit : des mesures militaro-techniques seront prises si les américains refusent d’obtempérer. Cela signifie l’installation de missiles en Europe et/ou dans le voisinage des USA (Cuba, Venezuela), l’envoi de navires de guerre près des côtes américaines, le brouillage des communications en Europe et des bases US ou des avions sillonnant les côtes russes, des attaques des bases US au Moyen Orient… Les options de la Russie sont multiples et seraient de nature à humilier l’ancien hégémon.
Alors, que vont faire les USA ? Et surtout, que vont faire les russes ? Quoiqu’il en soit, j’ai déjà acheté mon pot de popcorn et suis assis pour admirer le spectacle…
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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