L’auteur habite Racine
À peu près 100% de la population a souffert et continue à souffrir de notre fameuse Covid. Les morts évidemment, les familles, la dette, l’économie, les enfants, l’isolement, etc. Pour moi, un des impacts les plus lourds repose sur la tête des personnes gravement malades, dont le cas s’aggrave, parce que leurs soins médicaux sont retardés. Pas un cas, des centaines, des milliers de cas.
On met la plus grande responsabilité de cette situation sur le dos des non vaccinés. Ce n’est sans doute pas complètement vrai mais reste que la moitié des malades aux soins intensifs sont issus des 10% de la population non vaccinée. Avec les conséquences qui s’ensuivent, surtout chez ceux dont les soins médicaux sont retardés.
Nous osons présentement espérer (?) que le variant Omicron marquera le commencement de la fin de la crise que nous vivons depuis deux ans. Les habitudes et les réseaux humains ont été profondément bousculés. Les personnes et les regroupements seront-ils capables de retrouver leur dynamisme, leur cohésion, leur capacité d’action? Je n’ai pas vu plusieurs membres de ma famille depuis deux ans et plusieurs regroupements de mon milieu ont, à toutes fins pratiques, interrompu leurs activités.
Ce qui m’inquiète le plus cependant, c’est le clivage possible, éventuel et permanent entre le 90% des vaccinés et le 10% des non vaccinés. Pour ma part, peut-être à tort, quand je sais que quelqu’un est anti vaccin, je n’aborde jamais la question avec lui. Je me dis que ça ne sert à rien.
J’ai été fondamentaliste catholique et j’ai étudié la théologie fondamentale. J’ai côtoyé et j’ai subi le fondamentalisme marxiste-léniniste à la fin des années 70. Je connais assez bien le fondamentalisme islamique. Je reconnais les bases fondamentalistes du « wokisme ». Ils sont les détenteurs de l’exactitude incontestable, comme le dit Boucar Diouf. Je sais très bien que les dogmes de ce beau monde ne se discutent pas. Il n’y a aucune fissure pour le doute dans leurs croyances. Pas question de relativiser, pas question d’accepter l’évolution, pas question de situer dans l’histoire, pas question de s’ouvrir à la différence des cultures. On ne prend pas une lumière pour mieux percevoir le réel, on se la braque dans les yeux.
Aux États-Unis, le clivage est important… et dangereux. Il est de l’ordre de 50-50. D’un côté, le conglomérat de la droite religieuse fondamentaliste, le grand capital, les trumpistes républicains. Anti vaccins, anti divorce, anti mesures sociales, anti homosexualité, anti mesures écologiques, pro pétrole, etc. De l’autre, le reste, très majoritairement démocrate. Et la peur du retour de Trump frôle la panique, aux USA et dans le monde. Et la démocratie est en danger. Et les armes qui foisonnent.
À 10% et 90%, nous n’en sommes pas là et les appartenances idéologiques ne sont sans doute pas identiques. Mais l’approche idéologique se ressemble : la lumière en pleine face.
Je prêche pour le doute, la relativisation, la connaissance de l’histoire et l’acceptation des différences culturelles. Et j’espère!
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