par Vincent Gouysse.
Rarement aurons-nous vu un début d’année à l’actualité économique et géopolitique aussi chargée : la tentative de coup d’État occidental (rapidement avortée) au Kazakhstan aura indéniablement donné le ton… Mais deux autres séismes géopolitiques, qui se sont produits au même moment, n’ont pas eu le droit à un traitement aussi généreux de la part de la press-tituée occidentale.
Le premier d’entre eux est assurément la tentative d’assassinat ratée contre Mohammed Ben Salman, le prince héritier de l’Arabie saoudite. Une tentative précédée de l’arrestation « de dizaines d’officiers du ministère saoudien de l’Intérieur », « en catimini et à l’insu des médias ». On ne pourrait très bien qu’y voir des luttes de pouvoir intestines (un Dallas 2.0), mais on peut aussi avancer sérieusement une autre hypothèse : l’impérialisme américain pourrait très bien être impliqué dans cette tentative de liquidation… Mais pourquoi donc cibler un allié à priori très aligné sur Washington dont il est par exemple le fidèle larbin au Yémen ? La réponse à cette question se trouve possiblement à quelques milliers de kilomètres de là, … à Pékin ! Quelques jours auparavant, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, du Koweït, d’Oman et de Bahreïn, ainsi que le secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) étaient en effet arrivés à Pékin pour une visite de quatre jours visant à renforcer les liens économiques avec la Chine. Comme le remarquaient les analystes perspicaces, « Washington est naturellement alarmé par le tournant oriental » des États du Golfe, et avait ainsi déjà « tenté de polluer les relations entre la Chine et les EAU » à la fin de l’année 2021 :
« L’une des priorités de Pékin pour 2022 est de conclure un accord de libre-échange avec les États du Golfe qui cherchent à diversifier leurs intérêts au-delà du pétrole – en envoyant un message clair aux États-Unis que leur influence sur ces pays est en train de décliner ».
Déjà durement moralement (et bientôt économiquement…) éprouvé par l’entrée en vigueur désormais effective du RCEP, Washington aurait très bien pu vouloir envoyer un signal fort explicite à ses « alliés » (otages ?) du Golfe afin de leur rappeler qu’il y avait une ligne rouge à ne pas franchir sous peine de provoquer le courroux du locataire sénile de la Maison Blanche… Mais cela fait bien longtemps que les crises de démence des présidents américains n’effraient plus la Chine et ses alliés. Ils semblent en tout cas bien déterminés à démontrer à Washington que la fin des agressions coloniales US systémiques approche :
« Un grand navire de lutte anti-sous-marine et un croiseur russes sont arrivés en Iran. La Flotte russe du Pacifique parle d’un début imminent d’exercices navals conjoints russo-sino-iraniens dans le golfe Persique ».
Le second événement majeur de ce début d’année 2022 est le coup d’éclat opéré par la junte militaire au pouvoir au Mali devant son refus de se plier aux injonctions de l’impérialisme français passablement irrité depuis plusieurs mois par l’entrée en scène d’éléments paramilitaires russes afin d’aider l’armée malienne à se débarrasser des salafistes semant le chaos (de concert avec la force Barkhane…) sur son territoire.
« Le 10 janvier 2022, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a décidé de fermer ses frontières avec le Mali et de geler ses avoirs à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour sanctionner le gouvernement de transition qui a annoncé ne pas vouloir organiser d’élection durant les quatre prochaines années. Le Mali a réagi en fermant ses frontières à tous ceux qui soutiennent les sanctions de la CEDEAO, à l’exception de la Guinée. La France ayant soutenu les sanctions de la CEDEAO, le Mali a annulé les accords militaires relatifs à la force Barkhane. Le 11 janvier 2022, le Mali a donc dénoncé un vol militaire français venant de Côte d’Ivoire sans autorisation ».
Les peuples du monde ont depuis longtemps compris que le « droit d’ingérence humanitaire » tout comme la fausse « lutte contre le salafisme » constituaient les armes de prédilection justifiant les pulsions coloniales occidentales. Le 8 octobre 2021, le Premier ministre malien avait publiquement « accusé la France de former les terroristes qu’elle prétend combattre » dans l’enclave de Kidal dont l’accès était interdit aux militaires maliens :
« Nous en avons la preuve. Il existe une expression dans notre langue qui dit que lorsque vous cherchez une aiguille dans votre chambre et que quelqu’un, censé vous aider dans la recherche, se tient sur cette aiguille, vous ne la trouverez jamais. C’est donc la situation qui se passe actuellement au Mali, et nous ne voulons pas le supporter ».
Il faut bien avoir en vue que la CEDEAO, c’est le franc CFA, et que le franc CFA, c’est la Banque de France… Il était alors pour nous évident que cette rébellion des élites bourgeoises-compradore maliennes signifiait « le début de la fin de l’occupation coloniale française en Afrique »… À l’appel du gouvernement de transition malien, des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants descendirent le 14 janvier, en foule compacte, dans les rues des grandes villes du Mali, depuis Bamako à Tombouctou, en passant par Kadiolo, Bougouni, Gao…, afin de manifester leur soutien à leur gouvernement et de dénoncer les sanctions économiques décidées par la CEDEAO et l’impérialisme français.
Nous souhaitions alors que les sanctions françaises se révèlent être « très contre-productives » (comme les « bons vœux » adressés par la macronie aux anti-pass refusant la vaccination forcée…) et contribuent à accélérer la prise de conscience que « la Françafrique DOIT s’achever au plus vite » !
« Si les pions de l’impérialisme français pouvaient être débarqués un peu partout par les peuples d’Afrique de l’Ouest, ce serait parfait ! En tout cas, ça va tanguer fort en 2022 ! »
Nous estimions alors que les sanctions anti-populaires iniques prises par l’impérialisme français contre le peuple malien allaient se retourner contre lui en fédérant le peuple malien contre la présence coloniale française. Quant aux pays de la région qui se sont joints à ces sanctions, que leurs dirigeants corrompus (valets de la France-à-fric !) se méfient : ils pourraient bien également être balayés !… « Mort à la France et alliés ! », pouvait-on lire sur les rares drapeaux français brandis par les manifestants…
« Un proverbe chinois qualifie l’action de certains sots en disant qu’« ils soulèvent une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds ». Les réactionnaires de tous les pays sont justement de ces sots. Les répressions de toutes sortes qu’ils exercent contre le peuple révolutionnaire ne peuvent finalement que le pousser à étendre et à intensifier la révolution. Les diverses répressions auxquelles se sont livrés le tsar et Tchiang Kaï-chek n’ont-elles pas justement joué ce rôle de stimulant dans les grandes révolutions russe et chinoise ? » (Mao Zedong)
Les analystes perspicaces remarquaient alors que « dans le bras de fer qui oppose actuellement le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les autorités maliennes ne prévoient vraisemblablement pas de fléchir, pouvant compter sur nombre de soutiens africains et internationaux. Mais aussi sur le soutien populaire intérieur et les larges sympathies en provenance de la société civile panafricaine ». Les autorités maliennes ont d’ores et déjà annoncé avoir porté plainte devant les institutions africaines et internationales contre la CEDEAO. Nous ajoutions enfin ces nouvelles provenant de nos camarades du Burkina Faso, dont un d’eux, proche du PCRV, nous écrivait ceci le 5 janvier :
« Cher camarade,
Merci et meilleurs vœux pour la nouvelle année dans un contexte effectivement difficile.
J’étais dans mon village pour les fêtes de fin d’années. Là-bas c’est encore presque le moyen-âge (pas d’électricité, réseau téléphonique chancelant).
Il est dans l’Ouest du pays qui est sous menace « terroriste ». Le pays (Burkina Faso) et la région (du Sahel) dans son ensemble fait face à une menace grandissante malgré une présence importante de forces étrangères, françaises et américaines notamment et maintenant russe. Cela a pour conséquence une remise en cause croissante de l’occupation militaire de nos pays. Cette remise en cause est bien réelle même si on peut regretter qu’à certains égards elle se présente comme une envie de voir une autre occupation à la place de l’actuelle. Il faut, en effet, bien reconnaître que des secteurs petit-bourgeois bien brouillant promeuvent une occupation militaire russe en lieu et place de l’occupation française notamment. Mais le point de vue de rejet de toute occupation, d’où qu’elle vienne, se fait entendre aussi bien au Burkina Faso qu’au Mali et au Niger. Tu as dû suivre un acte que je juge majeur qui a été posé dans ce sens avec le blocage d’un convoi dit de logistique de l’armée française qui avait quitté la Côte d’Ivoire pour se rendre au Niger en passant par le Burkina Faso. Il a été bloqué dans plusieurs villes du Burkina Faso ainsi qu’au Niger où il y a eu mort d’hommes.
Parallèlement, une partie du peuple burkinabè réclame de plus en plus d’être armé. L’expérience pratique d’opposition aux forces armées qualifiées génériquement de terroristes montre que les « volontaires pour la défense de la patrie (VDP) » (en fait des civils ayant pris spontanément la responsabilité de défendre leurs contrées respectives et qui ont été « légalisés » par la suite sous ce vocable par le gouvernement) sont d’une efficacité redoutable. Les principaux « héros » du peuple de cette guerre sont entre autre un ancien jardinier qui avait tout quitté pour défendre son territoire et un apprenti mécanicien de motocyclette de 13 ans qui a abattu un drone d’espionnage de l’armée française lors du blocage du concours grâce à un lance-pierre.
Évidemment, dans ces circonstances, il y a le chauvinisme qui se mêlent au patriotisme révolutionnaire, mais il y a des choses intéressantes qui se passent.
Pendant ce temps, le pouvoir néocolonial se débat dans ses contradictions et tente de rameuter autour de thématiques chauvines. Mais cela a du mal à prendre, car la situation sur le terrain est catastrophique.
Voilà ramassée, la situation dans les grandes lignes ».
Il y a une douzaine d’années, nous avions dénoncé le coup d’État perpétré par l’impérialisme français au Niger afin de garder la main sur l’exploitation des mines d’uranium du pays.
Voilà pour les premiers bouleversements géopolitiques majeurs déjà enregistrés en ce début d’année 2022.
Sur le front économique ont été publiées les premières statistiques économiques majeures pour 2021. La Chine a vu son PIB augmenter de 8,1% en glissement annuel à 114 370 milliards de yuans (soit environ 18 000 milliards de dollars), un chiffre considérablement plus élevé qu’escompté. Cela fait une croissance annuelle moyenne de 5,1% sur les deux années de pandémie sanitaro-sécuritaire occidentale (2020-2021), et surtout une hausse cumulée de près de 10,6% par rapport à son niveau de 2019. Il fait peu de doutes qu’à l’inverse, le bloc occidental affichera dans le même temps une performance moyenne négative par rapport à 2019. En 2021, la Chine comptait 24 villes dont le PIB a dépassé 1 000 milliards de yuans (soit environ 157 milliards de dollars), Pékin et Shanghaï dépassant même les 4 000 milliards de yuans. En 2021, ces 24 métropoles ont contribué à hauteur de 40% au PIB chinois.
La croissance économique chinoise de l’année 2021 a été obtenue non pas tant par les investissements en capital fixe qui ont affiché une croissance relativement modérée de 4,9% en glissement annuel à 54 450 milliards de yuans, que par la croissance des ventes au détail de biens de consommation qui affichent une augmentation de 12,5% en glissement annuel à 44 080 milliards de yuans, contribuant à elle seule à près des deux tiers de la croissance économique enregistrée en 2021 ! Il faut dire que la croissance du revenu nominal par habitant urbain affiche une hausse confortable de 7,1% en termes réels (c’est-à-dire inflation déduite) à 47 412 yuans, et de 9,7% pour celui des ruraux à 18 931 yuans. La croissance de la production industrielle chinoise est d’ailleurs parfaitement cohérente avec la hausse du revenu disponible et des ventes au détail. En 2021, la production industrielle chinoise a ainsi augmenté de 9,6% en glissement annuel, avec une croissance respective de 8,0% pour les entreprises d’Etat et de 9,8% pour les entreprises privées. En 2020-2021, la production industrielle chinoise affiche une croissance moyenne annuelle de 6,1% parfaitement cohérente avec celle de son PIB.
Cependant, les performances pour 2022 ne devraient pas être aussi brillantes : le Capital financier chinois s’attend ainsi à une croissance du PIB chinois voisine de « seulement » 5,5% pour l’année en cours, d’abord du fait de la dégradation de l’environnement économique occidental d’ores et déjà attendu, sans oublier les grandes incertitudes politiques, sociales et géopolitiques internationales à venir. L’année 2022 sera assurément l’année de tous les dangers pour le Capital financier mondialisé en vue du passage de relais, désormais imminent, du leadership mondial incontesté, des USA à la Chine… Et ce, que ce soit pour le bloc impérialiste occidental ou pour la Chine dont les élites observent avec une inévitable inquiétude les convulsions chaotiques accompagnant leur brutal et imminent déclassement ainsi que leurs répercussions internationales imprévisibles…
Le 17 janvier, à l’occasion de la session virtuelle 2022 du Forum économique mondial (WEF), le président chinois Xi Jinping prononçait un discours intitulé « Avancer avec confiance et courage pour bâtir un monde meilleur de l’après-COVID-19 ». Dans l’attente du WEF reporté à l’été 2022, il lançait ainsi l’avertissement suivant :
« Nous accueillerons dans deux semaines la Fête du Printemps de l’Année du Tigre selon le calendrier lunaire. Dans la culture chinoise, le tigre est le symbole du courage et de la force. Les Chinois parlent souvent de la vitalité et du dynamisme du dragon qui monte au ciel et du tigre qui saute haut. Face aux sérieux défis qui se posent à l’humanité, nous devons, comme un tigre ailé, surmonter vaillamment les obstacles dans notre marche en avant, faire tout notre possible pour chasser l’ombre de la COVID-19, et promouvoir activement la relance du développement économique et social, de sorte à faire briller les rayons d’espoir pour tous. Le monde traverse aujourd’hui de grands changements jamais connus depuis un siècle. Ce ne sont pas des incidents passagers qui n’affectent qu’un pays ou qu’une région, mais des transformations profondes et vastes que vit notre temps. À cela s’ajoute une épidémie jamais vue depuis un siècle. Le monde est entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformations. Comment vaincre la COVID-19 ? Comment bâtir le monde d’après ? Ce sont des questions majeures qui préoccupent tous les peuples du monde et aussi des enjeux importants auxquels nous devons répondre sans tarder. Comme dit un adage chinois : « Quand la dynamique du monde ne se renforce pas, elle s’affaiblit. Quand l’état du monde n’avance pas, il recule ». C’est dans le mouvement des contradictions que le monde évolue. Sans contradictions, pas d’univers. L’histoire nous enseigne que c’est en remportant les épreuves que l’humanité grandit et en surmontant les crises qu’elle se développe. Nous devons ainsi suivre la logique de l’histoire et le courant de l’époque pour poursuivre notre marche en avant. Quelles que soient les vicissitudes, l’humanité va de l’avant. Nous devons savoir discerner et comparer les cycles longs de l’histoire et percevoir les changements à travers les moindres détails, rechercher de nouvelles opportunités dans les crises et ouvrir de nouveaux horizons au milieu des changements afin de générer une grande force pour triompher des difficultés et défis ».
Dans le détail, le président chinois insistait d’abord sur la nécessité de « rassembler nos efforts pour vaincre la COVID-19 par la coopération » et de cesser « de faire obstacle ou d’attribuer les responsabilités aux autres » :
« Ce qui s’est passé démontre une fois de plus que dans les turbulences d’une crise planétaire, les plus de 190 pays du monde ne sont pas à bord de leurs petits bateaux respectifs, mais partagent heurs et malheurs à bord d’un même navire géant. Les petits bateaux ne tiennent pas devant les orages, mais un grand navire peut affronter les vagues déferlantes ».
Il ajoutait ensuite qu’il était primordial de « lutter contre différents risques et favoriser une reprise stable de l’économie mondiale » « confrontée à de multiples contraintes », et qu’il était notamment nécessaire de « lever les barrières et non ériger des murs », de « rechercher l’intégration et non le découplage » car « la mondialisation économique n’a changé ni ne changera jamais de cap ». Point de salut en dehors de « la [création] d’un environnement ouvert, juste et non discriminatoire propice à l’innovation scientifique et technologique » qui aidera à « faire évoluer la mondialisation économique dans un sens plus ouvert, plus inclusif, plus équilibré et bénéfique pour tous, et libérer pleinement la vitalité de l’économie mondiale ». Il soulignait également la nécessité de « combler le fossé de développement et redynamiser le développement mondial », de réduire « l’écart Nord-Sud » et d’assurer à chacun « la sécurité alimentaire, l’éducation, l’emploi, les médicaments, la santé et d’autres questions touchant au bien-être de la population » au moment où « certains pays en développement sont retombés dans la pauvreté » et que « dans les pays développés, nombre de personnes ont replongé dans une vie difficile ». Il concluait enfin sur la nécessité de « rejeter la mentalité de la guerre froide et réaliser la coexistence pacifique et les bénéfices partagés » alors que « les propos qui alimentent la haine et les préjugés se multiplient », d’abandonner sans délai cette logique de confrontation, puisque, « comme l’histoire l’a prouvé à maintes reprises, la confrontation n’aide en rien à résoudre les problèmes, au contraire, elle mènera à des conséquences catastrophiques »…
En d’autres termes, l’impérialisme chinois appelait les puissances impérialistes occidentales au bord du gouffre à abandonner leur hystérie protectionniste, à laisser affluer librement les capitaux chinois afin de s’inclure dans la nouvelle division internationale du travail qu’il a commencé à construire autour des nouvelles routes de la Soie, afin de limiter les effets destructeurs de leur déclassement et de s’arrimer solidement au moteur de la croissance chinoise, en d’autres termes de se montrer raisonnables et d’accepter leur rétrogradation et leur compradorisation, sans quoi tous (occidentaux comme chinois) pourraient bien avoir à subir les conséquences internationales négatives cataclysmiques d’un effondrement occidental aussi brutal qu’incontrôlé qui a déjà commencé à impacter très négativement la stabilité sociale et politique de nombreux pays, avec à la clef, l’évidente menace de révoltes populaires spontanées… Une période charnière extrêmement périlleuse que nous avions souligné il y a maintenant une douzaine d’années. Le repli souverainiste ou protectionniste, et la révolution sociale encore davantage, sont des menaces que le Capital financier chinois anticipe assurément avec une grande clairvoyance. Comme nous l’avons déjà souligné à de multiples reprises, il a sans conteste une conscience particulièrement aigüe de ses intérêts à long terme.
Un avertissement à priori bien entendu par le Capital financier Occidental, qui en la personne de Klaus Schwab, le président-fondateur du WEF, a « applaudi la réussite de la Chine dans la construction d’une société modérément prospère à tous égards » et « faisant écho au discours du président chinois Xi Jinping », a « noté que c’était le meilleur moment pour les dirigeants mondiaux de se réunir et de travailler ensemble » :
« La recherche de solutions communes par le biais du dialogue et de la coopération est la seule manière pour l’humanité de vivre dans la paix et la prospérité. (…) Nous devons unir nos forces dans la poursuite d’un développement économique mondial plus résilient, plus inclusif et plus durable ».
Il y a cependant une inconnue majeure dans la tempête mondiale en cours et à venir accompagnant le grand déclassement occidental : dans quelle mesure les peuples des anciens centres impérialistes dominants s’opposeront-ils aux attelages gouvernementaux du grand Capital et leur demanderont-ils des comptes radicaux suite à près de deux années de gestion de crise criminelle ?
L’opposition au passe sanitaire va en effet crescendo dans de nombreux pays du bloc occidental, et devant l’inefficacité et la dangerosité de plus en plus manifestes des injections expérimentales, la fronde politique atteint des niveaux de plus en plus dangereux en termes de stabilité sociale, en dépit du travail d’intoxication massive de l’opinion publique par les mass-médias aux ordres « du pognon ». C’est sans aucun doute la raison fondamentale qui a décidé le gouvernement britannique a annoncer dernièrement la suppression imminente du passe sanitaire dès la fin du mois de janvier 2022, ces « mesures » étant « difficiles à justifier » « au vu des chiffres d’Omicron, en baisse depuis quelques jours »… En France aussi, cette fâcheuse tendance baissière commence à s’observer, alors que les derniers chiffres des malades en réanimation affichent un début de décrue sur la dernière semaine.
Au moment même où les sbires de la macronie votaient en faveur du pass vaccinal, le Dr Martin Blachier déclarait « c’est clairement la fin de la vague Omicron ». Mais la macronie a, comme toujours à cause de son obstination macabre, un train de retard sur les lanceurs d’alerte précoces du Capital financier occidental, qui constatent avec inquiétude l’incapacité manifeste de leur force de frappe mass-médiatique à réduire la poche de résistance formée par les anti-pass… La tête de certains responsables publics pourrait ainsi bientôt être sacrifiée afin de tenter d’apaiser le courroux grandissant de la vile populace, et donc de tenter de prévenir des débordements incontrôlés qui pourraient atteindre de le corps de l’hydre lui-même…
Il faut dire qu’une fraction substantielle des anti-vax et anti-pass a bien compris que l’enjeu de leur résistance était autant libertaire que sanitaire : que c’était à la fois la résistance opposée à un net processus de fascisation, qu’une résistance opposée pour défendre l’intégrité physique des individus. En effet, les dépôts de plaintes se multiplient au sujet des effets secondaires graves et de l’obligation vaccinale déguisée dans de nombreux pays occidentaux, France comprise. La dernière en date a été déposée à la cour suprême de justice du Canada. Elle est intitulée « Nuremberg 2.0 contre l’OMS » et a été déposée par un millier d’avocats représentant 10 000 experts médicaux : « Tests PCR frauduleux », « expériences génétiques », « ça va faire très mal » !
Le média alternatif Réseau International publiait récemment un remarquable article basé sur l’étude de 5 mois de statistiques officielles (1, 2, 3, 4, 5) émanant de l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) et portant sur la période allant du 16/08/2021 au 02/01/2022. Cet article démontrait que la dose de « rappel » des vaccins ARN-m/ADN donnait « un coup de fouet temporaire de très courte durée au système immunitaire de la population vaccinée avant de décimer son système immunitaire beaucoup plus rapidement que ce qui avait déjà été observé chez les personnes ayant reçu deux doses du vaccin Covid-19 », indiquant ainsi « que la population vaccinée contre le Covid-19 développe une nouvelle forme de syndrome d’immunodéficience acquise induite par le vaccin Covid-19 ». Voici le tableau conclusif de cette étude approfondie ainsi que la stratification par âge du boost ou de la dégradation du système immunitaire induite :
Pour les classes d’âge comprises entre 18 et 49 ans, les injections expérimentales ont un impact systématiquement négatif sur le système immunitaire, celui des triple vaccinés dans la classe d’âge 18-29 ans étant dégradé d’un colossal facteur de 60% à une échéance de 4 à 5 mois après l’injection par rapport au système immunitaire des non-vaccinés. Pour les classes d’âge comprises entre 50 et 69 ans, la dégradation du système immunitaire est nettement plus faible, mais les gains procurés la vaccination sont aussi ponctuels que marginaux (+18% pour les 60-69 ans à une échéance de 3-4 mois). Cela corrobore les observations récentes du professeur Didier Raoult qui jugeait qu’il n’y avait pas de bénéfice réel de la vaccination pour les classes d’âge en dessous de 55 ans… Si le gain immunitaire est sensible chez les plus âgés (jusqu’à +73% pour les 70-79 ans à une échéance de 3-4 mois), la protection vaccinale s’effondre néanmoins très rapidement pour laisser de nouveau la place à un système immunitaire considérablement affaibli (-63% à une échéance de 4-5 mois), venant confirmer les premières observations que nous avions faites il y a peu.
Notons que les médecins et scientifiques résistants ont poursuivi leur offensive informationnelle coordonnée au cours des derniers jours, à l’instar des professeurs Christian Perronne (dont la remarquable interview du 24 décembre 2021 a par exemple été censurée par YouTube), Luc Montagnier et de la généticienne Alexandra Henrion-Caude qui sont d’abord longuement intervenus le 12 janvier devant le parlement du Luxembourg (plus de 3 heures de débats) afin d’avertir sur les effets secondaires graves des injections expérimentales à plus ou moins long terme. Comme était lui-même contraint de le reconnaître un média aux ordres :
« Le débat au sujet de l’obligation vaccinale qui a eu lieu à la Chambre des députés mercredi, faisant suite à deux pétitions sur le sujet, fait le « buzz » sur les réseaux sociaux, avec des centaines de milliers de vues. Un « succès » nourri par la présence d’experts controversés qui ont trouvé à Luxembourg une tribune, alors que leurs propos critiqués par leurs pairs leur valent d’être mis au ban presque partout ailleurs. C’est le cas de Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, qui a notamment affirmé dans des médias que le coronavirus pouvait venir d’une création humaine en laboratoire, des propos qualifiés de « fake news ». (…) Alexandra Henrion-Caude, directrice de son propre institut de recherche après avoir travaillé à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), est également bien connue en France également pour ses prises de position contre le vaccin, l’Inserm s’étant désolidarisé de ses propos. Christian Perronne, démis de ses fonctions de chef de service par l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et poursuivi par l’Ordre des médecins en décembre 2020 à cause de propos polémiques sur la pandémie, était aussi présent ».
Le 15 janvier, le professeur Luc Montagnier remettait le couvert à Milan où il était venu soutenir une manifestation anti-pass… Au cours de celle-ci, il évoqua notamment les travaux en cours du Professeur Didier Raoult démontrant l’action majeure d’un antibiotique sur l’infection, en ciblant une bactérie du microbiote faisant office de réservoir pour la réplication du virus… Il lança également à la foule qu’« il dépend de vous, surtout de vous non vaccinés que demain vous sauviez l’humanité. Seuls les non vaccinés pourront sauver les vaccinés ».
Au-delà d’un futur possible enjeu démographique cataclysmique à long terme, quel est donc le résultat fondamental de près de deux années d’une pandémie sanitaro-sécuritaire savamment entretenue par les « élites » opérant dans la coulisse de la « démocratie » bourgeoise occidentale ? Assurément d’amorcer le Grand Reset et l’implosion économique, sociale, politique et morale des sociétés de consommation occidentales condamnées depuis longtemps au déclassement de leurs centres impérialistes et dont les élites ne veulent plus assumer l’entretien de « chaînes dorées » jugées bien trop dispendieuses…
En outre, deux années de pandémie sanitaro-sécuritaire auront permis au Capital financier occidental d’engraisser comme jamais : une compensation aux années de vaches maigres qui s’annoncent… Selon le dernier rapport de l’ONG Oxfam, la fortune cumulée des dix plus gros milliardaires du monde « a doublé » depuis 2020 !… Les intéressés se classent aujourd’hui comme suit : Elon Musk, Jeff Bezos, Bernard Arnault, Bill Gates, Larry Page, Mark Zuckerberg, Sergey Brin, Warren Buffett, Steve Ballmer et Larry Ellison. Ils détiennent tous plus de 100 milliards de dollars chacun et jusqu’à 269 milliards de dollars pour le premier d’entre eux, Elon Musk. Pendant, ce temps, 160 millions d’individus sont tombés dans l’extrême pauvreté. Les milliardaires français ne sont pas en reste et ont grassement profité de ces deux années de « crise » :
« La pandémie a accéléré l’enrichissement des riches et la paupérisation des pauvres, constate le dernier rapport de l’organisation Oxfam sur les inégalités mondiales publié ce lundi 17 janvier. Depuis le début du Covid-19, la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté plus qu’au cours de la dernière décennie, révèle ce rapport publié le jour de l’ouverture du Davos Agenda, des sessions en ligne organisées aux dates initialement prévues du forum de Davos, reporté cette année au début de l’été en raison des conditions sanitaires. (…) Il s’agit de la plus forte augmentation depuis que ce type de données est recensé. Selon le rapport, la fortune des milliardaires français a bondi de 86% de mars 2020 à octobre 2021. Leur gain total au cours de la pandémie a été de 236 milliards d’euros contre 231 milliards d’euros d’augmentation en 10 ans entre 2009 et 2019. Les cinq premières fortunes françaises ont doublé et possèdent autant que les 40% les plus pauvres en France. Les 236 milliards d’euros supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français suffiraient à quadrupler le budget de l’hôpital public ».
Réjouissons-nous donc, puisque la plandémie sanitaro-sécuritaire n’aura pas fait que des malheureux !…
Vincent Gouysse pour http://www.marxisme.fr
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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