Suite au refus des Américains de négocier un équilibre des rapports avec la Russie, approche diplomatique proposée justement par la Russie afin de mettre un terme à l’escalade d’un conflit qui finirait d’achever la fragile stabilité internationale, les autorités russes annoncent le possible déploiement de bases militaires en Amérique latine. S’il n’existe pas de notion d’étranger proche pour la Russie, pourquoi devrait-elle exister pour les États-Unis ? Et inversement, si elle existe pour les États-Unis, pourquoi devraient-ils en avoir le monopole ? C’est exactement la question posée par les autorités russes pour conduire les États-Unis à modifier leur position impérialiste.
Comme nous l’avions écrit, les négociations initiées par la Russie se sont terminées par un fiasco diplomatique, qui était somme toute attendu, les officiels russes ayant à plusieurs reprises exprimés leur peu d’espoir de voir aboutir un résultat concret. Bien que les États-Unis, pour leur part, répètent être prêts à continuer les négociations, la montée en puissance de la rhétorique agressive souligne l’absence de volonté de trouver un accord, qui suppose un compromis réciproque, mais la provocation d’un renoncement de la Russie à la défense de ses intérêts stratégiques et de sa sécurité nationale (voir notre texte ici).
Suite à cette position pour le moins non-constructive, les autorités russes ont lancé une alternative à la diplomatie qu’ils mènent jusque-là – le déploiement de bases militaires russes en Amérique latine. Quand les paroles ne suffisent pas à convaincre, il faut passer aux actes.
Tout d’abord, le 9 janvier, le vice ministre des Affaires étrangères russe, Riabkov, a déclaré qu’il ne pouvait ni confirmer ni infirmer le déploiement de bases militaires russes en Amérique latine, plus concrètement à Cuba et au Venezuela en cas d’échec des négociations sur les garanties de sécurité réciproques. Comme il le rappelle, cela peut conduire à une crise comparable à celle des missiles cubains de 1962.
Ensuite, hier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a souligné que la Russie, dans le contexte actuel, devait prendre toutes les mesures nécessaires pour la défense de sa sécurité nationale, rappelant d’une part que Cuba et le Venezuela sont des pays souverains et que c’est à eux de prendre la décision d’accepter ou non d’héberger des bases et des missiles russes, et d’autre part que l’Estonie aurait « demandé » à stationner des contingents supplémentaires de l’OTAN à la frontière russe.
Les États-Unis, manifestement, ne s’attendaient pas à ces déclarations et ne savent pas comment réagir, puisqu’ils ne savent pas si réellement la Russie est prête à aller jusque-là et si Cuba et le Venezuela vont donner leur accord. Ainsi, d’un côté, ils intensifient les vols de reconnaissance dans la zone, afin de surveiller l’activité militaire ; d’un autre côté, Sullivan, le conseiller militaire, déclare ne pas vouloir répondre à des, je cite, « fanfaronnades » de la Russie, mais si ces déclarations deviennent des actes, alors les États-Unis répondront fortement.
Faire monter les enchères vers l’étranger proche des États-Unis est une excellente idée, mais il faut que les paroles puissent être appuyées par des faits.
À suivre.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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