par Karine Bechet-Golovko.
Alors que les médias occidentaux, reprenant tous en chœur le discours américain du « Ô, regardez ces 100 000 soldats russes à la frontière avec l’Ukraine, quel danger ! Quelle honte ! ». Il est surprenant de voir tant de monde s’indigner de la présence de l’armée russe en Russie et ne se poser absolument aucune question concernant la présence de l’armée américaine en Europe et au Japon, par exemple. La guerre est terminée depuis bien longtemps, et ils sont toujours là. Il semblerait que les pays européens se complaisent parfaitement dans la mentalité des pays colonisés, de quelle souveraineté peut-on encore parler ! Dans ce contexte, il vaut mieux, en effet, su focaliser sur autre chose, comme sur la présence militaire russe … en Russie. Et oublier ces 750 bases militaires réparties dans au moins 80 pays.
Chaque jour, les médias nous martèlent le danger de la présence militaire russe à la frontière ukrainienne. Oui, la Russie a une frontière avec l’Ukraine et les troupes sont du côté russe de la frontière, donc sur le sol national. Oui, il y a un conflit sur le sol ukrainien, à la frontière avec la Russie et celle-ci est en devoir de protéger son territoire et sa population.
En revanche, la présence militaire à quelques milliers kilomètre de chez soi ne pose aucun problème. Au moins 75 bases militaires et près de 200 000 soldats déployés dans le monde :
Rappelons qu’il y a encore aujourd’hui environ 72 000 soldats et civils américains présents dans les pays européens membre de l’OTAN. La Seconde Guerre mondiale est terminée depuis longtemps, la Guerre froide aussi, mais l’armée américaine n’a pas pour autant quitté le territoire européen, même si l’on comptait 400 000 soldats américains en 1953. Maintenant entre la menace russe et celle du Covid, tous les prétextes sont bons. Je cite la source officielle de l’OTAN :
« Près de 72 000 militaires et civils, hommes et femmes, vivant et travaillant sur le théâtre européen assurent le maintien de la dissuasion et de l’aptitude au combat tout en prenant les mesures voulues pour empêcher le virus de se propager davantage ».
On n’y avait pas pensé … L’OTAN et le Covid … Ce Covid, décidément, il sert vraiment à tout.
Rien qu’en Allemagne, donc à la frontière avec la France, l’on en compte actuellement 34 500, sachant qu’il y en avait rien moins que 200 000 en 1990. Alors que Trump, le grand méchant, voulait réduire la présence militaire en Europe (vraiment, quel salaud !), Biden a gelé le processus et envisage une augmentation. Au lieu de s’indigner, l’Allemagne se voit soulagée, son maître la garde en laisse, elle réitère son allégeance éternelle :
Le changement de ton de la nouvelle administration américaine a donc été accueilli avec enthousiasme à Berlin. « Nous avons toujours été convaincus que les troupes américaines stationnées ici en Allemagne servent la sécurité européenne et transatlantique », a déclaré le porte-parole du gouvernement d’Angela Merkel, ajoutant que leur maintien allait « servir les intérêts des deux parties ». Pour de nombreuses localités allemandes, le départ des « boys » américains signifiait le tarissement d’une importante source de revenus.
En plus de cela, le Commandement des forces Alliées en Europe est toujours assuré par … un Américain, actuellement le général Tod D. Walters, celui-là même qui assure le commandement des forces américaines en Europe. Au moins, les choses sont claires. Et la France d’aujourd’hui est reconnaissante à l’OTAN et aux Etats-Unis, je cite :
« Dans un contexte sécuritaire dégradé et imprévisible, le général d’armée François Lecointre a rappelé au SACEUR l’importance du rôle de l’OTAN, pierre angulaire de la défense de l’Europe ».
Au Japon, en revanche, la présence militaire américaine passe de plus en plus mal dans la population. Heureusement, au Japon comme ailleurs, les élites dirigeantes sont là pour calmer les ardeurs souverainistes du bon peuple. Il est vrai que 54 000 soldats US dans ce petit pays, ça ne passe pas inaperçu. Surtout quand rien que la base d’Okinawa occupe … 20% du territoire de l’archipel. En Corée du Sud, l’on compte 24 000 soldats américains. Et comme le dit BFM, en grognant un peu, mais en prenant cela comme un fait qui ne se discute pas : ils ne partent jamais vraiment, « c’est leur doctrine d’être présent partout, quel qu’en soit le prix ».
Mais pour la souveraineté et la sécurité en Europe, il est effectivement fondamental de s’indigner de la présence de l’armée russe en Russie. Pendant ce temps-là, au moins, l’on ne parle pas des choses qui fâchent.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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