Mécontent des propos d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés qu’il veut « emmerder » dixit, le maire de Lavaurette a décroché le portrait du président de la République de sa mairie pour le restituer à la préfète. Une démarche personnelle et surtout très politique.
Cachez ce portrait que je ne saurais voir… Maire de Lavaurette, Nils Passedat n’a pas apprécié du tout la fameuse petite phrase d’Emmanuel Macron déclarant son « envie d’emmerder les non vaccinés jusqu’au bout. » Illico, le premier élu et deux adjoints cosignataires, Danielle Vaucouleur et Gwendal Bedel, ont décidé de se fendre d’un courrier à la Préfète, Chantal Mauchet et de restituer à la représentante de l’Etat le portrait du Président de la République affiché en bonne place à la mairie. « De nombreux administrés et moi-même s’interrogent sur ce nouveau tournant assumé d’une politique qui ne se veut plus sanitaire mais discriminatoire et des moyens que votre conscience républicaine acceptera de mettre en œuvre pour appliquer cette nouvelle stratégie », écrit le maire de Lavaurette.
L’élu y va très fort lorsqu’il évoque « les heures les plus sombres de notre Histoire », convoquant même Jean Moulin et Maurice Papon.
La déclaration universelle des droits de l’homme à la place
Le maire poursuit dans la même veine pour motiver sa décision. « Depuis l’élection du ci-devant Macron, notre conseil municipal s’est toujours réuni sous le regard de celui qui incarne le chef de l’Etat. Mais aujourd’hui que des citoyens ont été insultés par celui-là même qui a le devoir de les servir, nous avons décidé de vous retourner son portrait que vous pourrez avantageusement recycler dans les latrines de la République, pour reprendre son registre. Ce portrait sera remplacé par la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui, dans son article premier, affirme que tous les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droit. »
Nils Passedat a envoyé une copie de sa lettre aux maires du département, en leur demandant de se joindre à son geste en restituant à leur tour à Madame la Préfète le portrait de celui qui incarne le chef de l’Etat.
« Un acte politique »
Bernard Pezous, président de l’Association des maires de Tarn-et-Garonne (AMF 82) est resté mesuré sur cette missive iconoclaste. « C’est une décision politique tout à fait personnelle de sa part et je n’ai pas connaissance d’autres cas. Que chacun apprécie ou pas les termes employés par Emmanuel Macron, je préfère rester neutre. »
Rappelons que la présence en mairie du portrait du chef de l’Etat relève d’une tradition et non d’une obligation.
Source : La Dépêche
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