par Paul Craig Roberts.
Le Kremlin a exprimé son inquiétude quant à la sécurité de la Russie alors qu’elle est entourée de bases américaines et il a clairement indiqué que Washington devait répondre à l’inquiétude de la Russie. Mais Washington le fera-t-il ? En fait, Washington peut-il le faire ?
Les États-Unis sont dirigés par des groupes d’intérêt financiers, l’État profond et des mensonges. Les mensonges touchent tout le monde, non seulement le peuple mais aussi l’État profond et les intérêts financiers qui tirent les ficelles des politiciens. Par conséquent, les États-Unis ne peuvent avoir aucune politique sensée, intérieure ou extérieure.
La politique intérieure actuelle consiste à diaboliser la majorité de la population blanche en la traitant de « racistes » et de « terroristes intérieurs ». La politique étrangère consiste à utiliser les menaces et la coercition pour créer un maximum d’ennemis au nom du budget et du pouvoir, du complexe militaro-sécuritaire.
Le ministère américain de la propagande est si efficace que l’État profond en est venu à croire ses propres mensonges. Anne Applebaum, qui joue la musique de l’État profond pour des oreilles patriotiques dans « The Atlantic », en est un bon exemple.
« Les sirènes sonnent, affirme la « presstituée » Applebaum, en raison du comportement public des diplomates et des responsables russes, y compris le président Vladimir Poutine, qui ont passé les deux dernières semaines à accuser les États-Unis et leurs alliés d’une agression inexistante. » Pour Applebaum, renverser un gouvernement ukrainien démocratiquement élu et vivant en paix avec la Russie, armer un gouvernement néonazi de remplacement mis en place par Washington, et faire de l’ennemi de la Russie créé par Washington un membre de l’OTAN afin que les États-Unis puissent avoir des missiles nucléaires à la frontière de la Russie, n’est pas une agression américaine.
Selon Applebaum, ou n’importe quel fonctionnaire de l’État profond qui a écrit l’article pour elle, tout cela n’est qu’un fantasme de Poutine. La vraie vérité, selon Applebaum, est que « le seul agresseur dans la région est la Russie ». La ligne de l’État profond, exprimée par Applebaum, veut que Poutine ait l’intention de « détruire nos alliances », de « saper toutes les démocraties », de « briser l’OTAN. Détruire l’Union européenne, supprimer l’influence américaine en Europe et partout ailleurs, pour toujours. »
Ouf ! Quel programme ! Je suis raisonnablement bien informé, et je n’ai jamais entendu Poutine dire un mot dans ce sens. Tout ce que Poutine a dit, c’est que « l’Occident nous fait sentir menacés, et nous aimerions que vous cessiez ».
L’article de Applebaum est un condensé des mensonges qui constitue le fondement de la politique étrangère américaine. Ces mensonges représentent l’état d’esprit de l’establishment du département d’Etat, une collection de russophobes se vautrant dans l’hubris de « l’exceptionnalisme américain ». Le but de l’article d’Applebaum est d’empêcher la Maison Blanche de considérer la demande de Poutine, et de respecter les préoccupations sécuritaires de la Russie.
Alors, quelles seront les conséquences ? Biden n’est que partiellement présent. Il n’est pas réellement acteur. La situation le dépasse. Qui va suggérer à Biden la réponse qu’il fera à Poutine le 10 janvier ?
Compte tenu de l’influence néoconservatrice sioniste sur la politique étrangère américaine – la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland, par exemple – Biden sera chargé de convaincre Poutine que nous l’entendons et que nous continuerons, indéfiniment, à réfléchir à la question.
Si Poutine, qui a besoin de présenter la réunion comme un « succès », accepte que Washington élude la question, les Etats-Unis gagneront du temps pour trouver d’autres moyens que le Kazakhstan pour causer des problèmes frontaliers à la Russie.
Si Poutine et le Kremlin, malgré les intégrationnistes atlantistes pro-occidentaux des médias russes, des universités et du gouvernement lui-même, voient clair dans cette ruse, ils concluront que l’intention de Washington n’est que d’aggraver les problèmes de sécurité de la Russie.
Si Poutine et Lavrov concluent que la négociation est inutile face à l’Occident, il est possible que le Kremlin se tourne vers sa supériorité militaire et que les bases américaines en Ukraine, en Pologne et en Roumanie soient menacées.
Si Israël peut supprimer les installations qu’il juge menaçantes en Irak, en Syrie et au Liban, la Russie peut supprimer les installations qu’elle juge menaçantes en Ukraine, en Roumanie et en Pologne, et partout ailleurs. Les Russes ont autant le droit à la sécurité que les Israéliens. L’article d’Applebaum met en évidence l’attitude dure et irréaliste du complexe militaro sécuritaire américain à l’égard des préoccupations de sécurité de la Russie. Si la diplomatie échoue, la force s’impose.
Source – traduction AFR
via http://associationfrancorusse.fr/
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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