Par Laurent Fabien (Médias Presse Info) — Photo : Wikimedia Commons
La lecture du « De Regno » de saint Thomas d’Aquin est d’une brûlante actualité et, en parcourant cet ouvrage de l’Aquinate (XIIIe siècle !), on a le sentiment qu’il a écrit cet opuscule pour… aujourd’hui.
Quel que soit en effet le sujet dont il traite — de façon magistrale —, nous sommes stupéfaits de la prudence de ces analyses. Aussi explorons quelques lignes de notre auteur :
« Ceux qui ambitionnent davantage de régir que de servir (plus præesse quam prodesse), paralysent tout essor chez leurs sujets ; toute excellence en ces derniers les rend suspects d’attenter à leur inique domination : le tyran soupçonne davantage les bons que les méchants, et toujours la vertu d’autrui lui paraît redoutable.
En conséquence ces tyrans s’appliquent à étouffer chez leurs sujets toute vertu, pouvant être source de magnanimité, et de réaction contre leur injuste domination.
Ils s’efforcent d’empêcher l’affermissement de tout lien d’amitié entre ces sujets, ainsi que les avantages mutuels de la paix, afin que, la confiance mutuelle étant détruite, aucun complot ne puisse se tramer contre leur pouvoir.
Dans ce but, les tyrans sèment la discorde entre les sujets et l’entretiennent lorsqu’elle naît ; enfin ils empêchent tout ce qui concourt à resserrer les liens entre les hommes, comme les noces, les banquets et, plus généralement, tout ce qui engendre habituellement l’intimité et la confiance.
Les tyrans s’appliquent aussi à empêcher leurs sujets à devenir riches ou puissants, car, soupçonnant en eux la même malice qu’ils sentent en eux-mêmes, ils craignent de voir cette puissance et ces richesses de leurs sujets tourner à leur propre détriment, de la même manière dont ils s’en servent eux-mêmes pour nuire à autrui. » (De Regno, Livre Premier)
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