Par Guy de La Fortelle – Le 4 janvier 2022 – L’investisseur sans costume
Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
Le directeur d’un asile de fous vous fait visiter son institution :
« Plus on monte dans les étages et plus les patients sont fous : Au premier étage sont internés les fous légers, les débonnaires, au deuxième, sont les maniaques et les toqués, au troisième, je place les schizophrènes et les fous avancés, au 4e enfin se trouvent les fous dangereux. »
Vous lui demandez qui est au 5e et dernier étage ? « Oh, c’est mon bureau » vous répond-il.
Je vous propose mon cher lecteur, de nous rendre aujourd’hui au dernier étage du monde de fou dans lequel nous vivons et qui semble avoir atteint un stade terminal.
Depuis quelques années, une mutation majeure du néolibéralisme est passée presque inaperçue.
Nous connaissons tous désormais BlackRock et les géants de la gestion d’actifs.
Nous connaissons moins leur rôle et leur expertise dans le système actuel, chaînon manquant entre les domaines financier, économique, politique, social, sanitaire et même… Scientifique.
Cette lettre est importante car elle va vous montrer comment l’on s’est mis à détourner votre santé comme l’on détourne votre portefeuille au nom de l’intérêt général et au profit d’intérêts privés.
Partagez-là autant que vous pouvez, republiez-là, transférez-là à votre carnet d’adresse.
Cela fait 4 ans que je travaille sur BlackRock et 2 ans que j’enquête plus particulièrement sur le grand délit d’initiés que BlackRock opère dans l’indifférence générale d’une presse indigente.
En janvier 2018, je publiais ma première analyse sur la position monopolistique de BlackRock et son patron Larry Fink :
« Une fois dans ta jeunesse tu as fait perdre 100 millions de dollars à ton employeur. C’était énorme. Et une bonne leçon. Maintenant que ton employeur est la planète toute entière… Quel sera le prix de tes erreurs ?Vraiment Larry, plus qu’à aucune autre personne je te souhaite une bonne fortune… Car tout ton génie n’y suffira pas. »
La situation depuis est devenue incontrôlable. BlackRock est devenu un monstre qui n’est même plus Too Big To Fail, il est devenu trop gros pour être sauvé et se met à dévorer ses enfants. Ce constat que nous allons faire aujourd’hui permet de comprendre ce qui, sinon, est insensé.
C’est une étape fondatrice pour reprendre en main votre santé physique comme financière, morale et mentale.
Nous allons commencer par étudier deux situations particulières, aberrations du système qui permettent d’en lever un bout de voile, exemples emblématiques de son dysfonctionnement pour ensuite en tirer les leçons générales et faire apparaître les ressors cachés du pouvoir et mieux échapper à son emprise.
Le 22 mai 2020 paraît dans Le Lancet une étude au nom alambiquée déclarant que le traitement à l’hydroxychloroquine du professeur Raoult augmente la mortalité des patients hospitalisés pour cause de COVID.
C’est le point de départ de ce que l’on appellera par la suite le Lancetgate.
Après bien des querelles, nous savons aujourd’hui, à la suite du jugement du Conseil de l’ordre des médecins, qu’il n’y a rien à reprocher au traitement du professeur Raoult et que les accusations de charlatanismes étaient infondées.
Il aura fallu 18 longs mois pour rétablir une vérité saccagée en moins de 72 heures, mais les ravages de la calomnie, eux, ne seront jamais réparés.
À l’époque à peine parue, l’étude du Lancet provoque un tremblement de terre : le 23 mai, Olivier Véran interdit la prescription d’hydroxychloroquine en dehors des essais clinique… Eux-mêmes suspendus en Europe dans le cadre de Discovery et par l’OMS, le 26, la même OMS déconseille le traitement.
Mais ce jour-là, les premières incohérences apparaissent : En Australie, L’étude dénombre plus de décès dans ses échantillons… Qu’il n’y en a dans le pays tout entier. L’étude publie également des statistiques ethniques sur des données remontées d’hôpitaux français… Mais en France, on ne fait pas de statistiques ethniques, c’est interdit.
Fait rarissime dans le milieu feutré des publications scientifiques, 100 médecins envoient immédiatement une lettre ouverte au Lancet pour dénoncer la supercherie ; plus rare encore, une équipe de chercheurs publie quelques semaines plus tard une étude de l’étude pour en démontrer les failles méthodologiques : « les résultats sont bien trop homogènes et incompatibles avec les spécificités des régions étudiées »; excédés par l’ampleur de l’arnaque, les auteurs de la contre-étude demandent une enquête sur les conditions de relecture au Lancet. En vain.
15 jours seulement après sa publication, l’étude est retirée : Ce n’est pas qu’elle était erronée, c’était un gigantesque FAUX, inventé sans aucune donnée réelle, réalisé par une obscure société de recueil de données (désormais dissoute) comptant parmi ses dirigeants une ancienne actrice érotique, un spécialiste de science… fiction et propriété d’un médecin qui avait d’abord voulu vendre des pilules qui rendent intelligent.
Comment cela a-t-il pu être ?
Comment un comité de lecture a-t-il pu valider un faux aussi grossier ?
Il est de notoriété publique que les grands journaux scientifiques laissent passer des études erronées qu’ils font valider par des relecteurs très arrangeants afin de servir des intérêts de gros sous… Mais une étude entièrement bidonnée au point de n’avoir pas recueilli une seule donnée : Cela ne s’est jamais vu.
Comment l’une des 3 revues médicales les plus prestigieuses AU MONDE a-t-elle pu publier un tel torchon ? Comment les médias ont-ils pu relayer massivement un faux si grossier que même un journaliste scientifique stagiaire aurait relevé ?
Il ne suffit pas, comme certains l’affirment, que l’étude ait été retirée en 15 jours pour montrer l’efficacité du système des publications scientifique : Au contraire.
Les essais arrêtés à cause de cette étude n’ont pas repris, la prescription en France n’a redémarré qu’en catimini, les médias incompétents ont balayé le sujet d’un revers de la main sans corriger leurs articles et encore moins leurs méthodes… Le mal était fait. Mais passez mon cher lecteur, il n’y a rien à voir.
Au Lancet, la réponse a été grotesque : Ils ont immédiatement lancé une enquête sur… Surgisphère, la société qui avait bidonné l’étude. En revanche, l’idée de balayer devant leur porte ne leur est pas venue.
Mais c’est logique mon cher lecteur : Le processus de validation du Lancet n’a pas failli. À ce stade de falsification, c’est le contraire, il n’a pu qu’être élaboré spécifiquement pour laisser passer ce bidonnage.
Il nous faut remonter au rédacteur en chef, Richard Horton, qui porte une part gigantesque de responsabilité.
Quelques semaines après le scandale du Lancetgate, Horton a publié un ouvrage bizarre intitulé « La catastrophe du COVID19 » dans lequel il fait porter tout le poids de la crise et la responsabilité des morts sur les gouvernements occidentaux.
Il pousse sa colère jusqu’à affirmer que désormais les gouvernements autoritaires prennent meilleur soin de la santé de leurs populations que les démocraties, en oubliant que, faute de contre-pouvoir, il est rare que les statistiques des régimes autoritaires soient justes et que depuis deux ans les grandes démocraties occidentales développent des pratiques anti-démocratiques et sont en train de muer en régimes autoritaires.
Il annonce l’avènement d’une sorte de scientisme, qu’il nomme « Biocratie » ou le gouvernement par les sciences biologiques.
Il observe de son poste privilégié à la tête du Lancet une sorte de nouveau contrat « social » entre gouvernements et scientifiques vivant dans un état d’urgence permanent.
Il semble d’abord se réjouir de cette évolution qui compense l’incompétence politique.
Mais après avoir noté que les scientifiques sont tout aussi corruptibles que les politiques — Est-il bien placé pour la savoir ! — il finit son ouvrage sur un hommage bien pessimiste du vice à la vertu, c’est la dernière phrase du livre :
« Le transfert du pouvoir vers la science pourrait s’avérer être une subversion dangereuse des derniers vestiges de nos valeurs démocratiques. »
Cette façon de prédire un avenir aussi inéluctable que craint est assez courant chez des hommes comme Horton, compétent sinon brillant, ayant fait passer son ambition personnelle avant ses principes pour accéder à une fonction de pouvoir et finalement désabusé devant le monde qu’il contribue à créer.
L’adage britannique dit que celui qui dîne avec le diable doit s’assurer d’avoir une longue cuillère… Sans doute Richard Horton eut-il l’orgueil de croire sa cuillère assez longue.
Horton condamne également dans son livre les études du professeur Raoult et « ses pratiques que la plupart des commentateurs estiment douteuses », formule gênée de celui qui vient, indirectement, de calomnier affreusement le professeur Raoult et son traitement à l’hydroxychloroquine mais se garde bien de revenir sur l’immense scandale qui frappe son journal.
Sans doute ne voit-il même pas le rapport car le Lancetgate n’est pas une faute scientifique ou éditoriale d’Horton, c’est le prix à payer pour être à la tête d’une revue aussi prestigieuse.
Mais Horton est rédacteur en chef du Lancet depuis plus de 20 ans et jusqu’ici, les controverses qui avaient secoué le journal n’avaient eu aucune commune mesure avec l’ampleur du Lancetgate.
Mais quelque chose a changé au Lancet récemment… Son propriétaire final.
Plus précisément, son actionnaire de référence : Celui qui exerce le contrôle.
Je vais vous révéler un secret très bien gardé ; Un secret aussi bien gardé que le bouchon de cristal d’Arsène Lupin ou la lettre volée de Edgar Poe : C’est-à-dire un secret caché en pleine lumière.
Et dans un système capitaliste, celui qui a le pouvoir… est celui qui détient le capital. Faut-il avoir fait de grandes études.
Ce N’est PAS le directeur, ce N’est PAS le client, ce N’est PAS le législateur, c’est le PROPRIÉTAIRE, le détenteur du CAPITAL.
Et pourtant tout le monde s’en fiche comme de ses premières chaussettes. Personne, ou presque, ne se demande à qui appartient Le Lancet.
Le Lancet est la propriété de RELX, anciennement Elsevier.
RELX est le premier groupe de publications scientifiques au monde avec une capitalisation de 170 milliards de dollars et réalise 2 milliards de bénéfices chaque année, auprès de clients captifs.
Cela ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais leur taille les place parmi les 5 plus grands groupes de production de contenu au monde, pas si loin derrière Netflix et Disney et devant Sony.
C’est absolument massif, et rares sont ceux qui entrevoient le business très juteux des publications scientifiques… À part les scientifiques eux-mêmes et leurs universités qui n’en peuvent plus de payer des abonnements prohibitifs pour accéder à des articles de recherche presque systématiquement financés sur fonds publics.
Et depuis 2018, de nouveaux actionnaires se sont invités à la table de RELX : BlackRock et Artisan Partners.
BlackRock est rapidement devenu le premier actionnaire de RELX avec plus de 10 % du capital et avec les autres géants de la gestion d’actifs américains, ils ont acquis une position de contrôle.
Il se trouve que BlackRock est également le deuxième actionnaire de Pfizer ou encore de Johnson & Johnson et de Merck MSD, juste derrière Vanguard autre géant américain de la gestion d’actifs qui partagent les mêmes intérêts stratégiques.
Ce sont ces mêmes géants de la gestion qui sont en position de contrôle des grands groupes côtés qui commercialisent les vaccins contre le COVID.
Il serait impensable que le directeur du Lancet assume également des fonctions de direction chez Pfizer ou J & J… C’est ici pire encore, car on peut changer de directeur, mais dans notre cas, celui qui nomme le directeur de RELX est également celui qui nomme le directeur de Pfizer !
Cette simple observation du contrôle final par le même groupe d’actionnaires d’une société pharmaceutique majeure et du premier éditeur scientifique mondial censé en contrôler les recherches suffit à faire peser une tension malsaine entre l’intérêt général de la recherche médicale et les intérêts privés pharmaceutiques.
À ce stade, vous pourriez me répondre que les géants comme BlackRock font essentiellement de la « gestion passive » et qu’ils n’interviennent pas dans la gestion des sociétés qu’ils détiennent.
Cet argument est très étonnant, car au contraire, gestion passive impose participation active.
BlackRock, Vanguard et State Street détiennent une position de contrôle sur Pfizer pour leurs millions de clients qui ont choisi d’investir sur le S&P 500 américain, sans se préoccuper de savoir si Pfizer était bien géré ou non et en déléguant à ces géants leur pouvoir d’actionnaire.
BlackRock est bloqué : Tant que Pfizer fait partie du S&P 500, ils ne peuvent vendre leurs parts s’ils sont mécontents de la gestion du groupe. Faute de pouvoir retirer leur investissement, ils ne peuvent que peser sur les décisions opérationnelles.
Cela ne veut pas dire que le PDG de Pfizer ou RELX va décrocher son téléphone à chaque fois qu’il veut bouger son petit doigt. C’est beaucoup plus efficace que cela.
BlackRock a 9 500 milliards d’actifs sous gestion.
Vanguard suit de près avec 7 200 milliards et State Street ferme le podium avec 3 500 milliards.
Ajoutez à cela les 21 600 milliards d’actifs indirectement gérés par BlackRock via ses algorithmes Aladdin et vous avez 3 acteurs issus du même nid qui détiennent ou contrôlent 42 000 milliards d’actifs soit 15 fois le CAC40 au complet, bien assez pour exercer une emprise globale sur l’économie occidentale, voire mondiale, dans son ensemble.
Ces géants se sont constitués avec l’avènement de la gestion passive qui se contente de répliquer les indices boursiers en massacrant les frais puisqu’ils ont ôté toute intelligence de leur gestion. Mais depuis 2019, c’est-à-dire tout récemment, la gestion passive est devenue majoritaire aux États-Unis, devant la gestion active et cela crée des dysfonctionnements massifs.
Nos 3 géants de la gestion passive ont le contrôle de TOUT le S&P 500, les 500 plus grandes entreprises américaines et des positions dominantes à peu près partout.
Pour les lecteurs français peu habitués du fonctionnement américain ou l’actionnariat est traditionnellement très éclaté et l’art du contrôle actionnarial poussé à son plus grand raffinement, il y suffit de détenir 20 % des droits de vote pour exercer le contrôle de la société.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la SEC (le gendarme boursier) dont les règles stipulent que si une entreprise ou un fond détient plus de 25 % des parts d’une autre entreprise, elle en est propriétaire et celle-ci doit être considérée comme une filiale.
C’est d’ailleurs à cause de cette règle que PNC avait été obligée de vendre ses parts historiques dans BlackRock sans quoi BlackRock aurait été considéré comme une banque avec le contrôle qui va avec… Et cela aurait mis tous leurs petits stratagèmes par terre.
Jamais dans l’histoire une telle concentration n’avait été observée, même à l’époque des barons voleurs au tournant des XIXe et XXe siècles.
Et c’est grâce à ce monopole que BlackRock & Co exercent leur contrôle de manière extrêmement efficace.
Imaginez le jeune Albert Bourla dans les années 2010, cadre prometteur et ambitieux de Pfizer.
Il a travaillé d’arrache-pied pendant 20 ans pour arriver jusqu’aux portes convoitées du conseil exécutif du groupe. Il a fait tous les sacrifices, accompli toutes les basses besognes, écrasé tous les concurrents, avalé toutes les couleuvres.
Il ne reste plus qu’une étape : Il faut que les actionnaires de référence valident sa nomination. Il doit être adoubé par BlackRock, Vanguard et State Street.
S’ils disent oui, ce sera la consécration mais s’ils disent non… Eh bien ce sera la fin. Il ne pourra pas aller vendre ses talents à un autre groupe de la taille de Pfizer : Ils sont aussi contrôlés par BlackRock et consorts.
Bien sûr de nombreux cadres font passer leurs principes avant leur ambition… Mais il en suffit d’une poignée qui fasse l’inverse.
L’étude de l’activité de ces géants dans les assemblées d’actionnaires (le stewardship) montre qu’ils agissent essentiellement sur les votes des personnes clés. J’avais creusé il y a un an et rien que sur le premier semestre 2020, BlackRock s’était opposé à 120 nominations de directeurs dans les assemblées de 330 grands groupes nord-américains qui présentaient de nouveaux directeurs. [12]
C’est un levier de contrôle majeur et aussi mafieux : Vous êtes avec nous ou contre nous.
Il existe une deuxième méthode d’action des géants de la gestion lorsque les affaires deviennent plus pressantes ou que les directeurs prennent trop leurs aises…
Nous restons dans les méthodes aux relents mafieux consommés : L’exécution par le porte-flingue.
Et cela tombe bien car nous en avons un exemple récent et emblématique en France avec Danone et le débarquement de son patron charismatique : Emmanuel Faber.
Faber a été débarqué à l’hiver dernier après une guerre menée par les fonds activistes Bluebell Capital et… Artisan Partners qui derrière des discours alambiqués trouvaient simplement que Danone ne leur rapportait pas assez d’argent et consacrait trop d’argent à sa RSE.
Bien sûr ces fonds ont mauvaise presse partout dans le monde et ils nous ont montré que le capitalisme inclusif c’était surtout d’inclure plus de profits pour ceux qui avaient déjà tout.
Ces fonds de taille modeste par rapport aux géants de type BlackRock ne montent jamais qu’à hauteur de 2 ou 3 % du capital de groupes mondialisés comme Danone.
En temps normal, ces fonds ont du mal à réussir leurs attaques en France ou l’actionnariat des grands groupes est plus robuste qu’aux États-Unis. Mais Danone est une exception avec une structure actionnariale très explosée copiée justement sur les modèles américains, avec des grands fonds de gestions comme actionnaires de référence en l’occurrence MFS et BlackRock au moment du débarquement de Faber.
Pour que Bluebell et Artisan réussissent, il fallait que BlackRock et MFS laissent faire. Il leur aurait suffi de lever un doigt pour que tout s’arrête.
BlackRock qui promeut une transition radicale vers un « capitalisme inclusif » ne pouvait pas risquer le scandale de punir le patron de Danone pour sa RSE trop généreuse. Ils ne pouvaient pas laisser apparaître aussi clairement la grosse arnaque du capitalisme vert et inclusif. C’est Artisan qui a fait le sale boulot.
Revenons à RELX et notre actionnariat derrière le Lancet. Artisan Partners est montée au capital de RELX en même temps que BlackRock, oui, le même fonds activiste qui a mené la guerre chez Danone.
Soyons clair : Il n’existe pas de preuve qu’Artisan ait mené une campagne active chez RELX et au Lancet pour dénigrer le traitement à l’hydroxychloroquine mais nous avons la preuve que ces pratiques existent avec Danone et nous savons que les fonds activistes type Artisan ne montent pas au capital de groupes sans un objectif précis.
Et très franchement, je ne serais pas surpris que le Lancetgate soit en grande partie la conséquence d’une de ces campagnes. Ce ne serait pas la première fois.
Il n’y a pas de trace, mais les Américains vous diraient follow the money, et je me bornerai à souligner à qui profite le crime.
Vous vous représentez peut-être Pfizer comme une entreprise ultra-innovante, riche et à succès.
La réalité n’est pas si rose.
La réalité est que Pfizer était jusqu’à l’année dernière un géant en sursis dont le chiffre d’affaires ne faisait que baisser depuis 10 ans :
En parallèle, la société avait dû dépenser des fortunes pour protéger son cours en Bourse et se mettre à l’abri des appétits voraces de fonds à l’affût de ces géants vacillants.
Pfizer a dû dépensé 26 milliards de dollars en rachat d’actions pour protéger [p.114] son cours en bourse entre 2017 et 2019 !
En ajoutant les dividendes versés, Pfizer aura reversé davantage à ses actionnaires que la totalité de leurs profits sur ces 3 années… Jusqu’au mois de janvier 2020, lorsqu’Albert Bourla annonça fort opportunément qu’il suspendait ses programmes de rachat de titres.
Pfizer était pris en ciseaux entre des revenus en baisses et des dépenses en hausse.
N’oubliez pas que ce n’est pas Pfizer qui a apporté le vaccin, eux ne font que prendre le péage pour ouvrir le marché américain à BioNTech et faire une clé de bras à la Commission européenne.
Si vous êtes déjà entré dans une « pharmacie » américaine, vous savez que le secteur de la Pharma n’y est pas très éloigné des fast-foods.
Le vaccin a transformé Pfizer d’un géant en perdition en roi de la jungle.
L’enjeu business était massif mais l’on est en droit de se demander à quel moment Pfizer apporte le début d’une utilité sociale…
Je suis malheureusement un vieux réac’qui se souvient encore que la définition d’une entreprise : une raison sociale et une exigence de profit. Dis autrement, une entreprise doit servir la société en créant plus de valeur qu’elle n’en consomme.
Nous retrouvons chez Pfizer les dysfonctionnements radicaux des barons voleurs des temps de Dickens et Twain.
Pour que Pfizer ait le champ libre sur les vaccins, encore fallait-il qu’aucun traitement précoce ne leur ôte la majeure partie de leur utilité.
Le 4 février 2021, Merck se tire une balle dans le pied et publie un communiqué pour affirmer que son Ivermectine NE permet PAS à leur connaissance de soigner le COVID en contradiction avec 73 études montrant de manière non-ambigue l’efficacité du traitement.
Bien évidemment, Merck a la même structure actionnariale que BlackRock, les mêmes décisionnaires finaux, les mêmes BlackRock, Vanguard et State Street en position de contrôle monopolistique.
Robert Malone, spécialiste mondial de l’ARNm, a également souligné dans son entretien fleuve chez Joe Rogan les pressions de la CDC américaine pour enterrer l’ivermectine.
Faut-il encore remarquer que l’ancien commissioner (le patron) de la CDC, jusqu’en 2019, est directement passé au conseil d’administration de Pfizer après son mandat ?
Faut-il rappeler également que l’ivermectine aurait assuré un prestige important à Merck, mais un chiffre d’affaire ridicule pour un traitement qui se vent en gros à moins d’un centime la dose, toujours selon Robert Malone.
Mais Merck ne s’est peut-être pas effacé gratuitement pour autant.
En septembre 2021, Merck a annoncé le rachat d’Acceleron Pharmaceutical pour 11,3 Mds de dollars. Cette acquisition stratégique pour Merck s’est faite en dépit d’Avoro Capital, un des actionnaires de référence d’Acceleron qui n’était pas vendeur et certainement pas à ce prix (ils en voulaient au moins 2 milliards de plus).
Est-ce que BlackRock, autre actionnaire de référence aurait pu faire pression pour forcer la vente à prix réduit ?
Est-ce que BlackRock a pu ensuite faciliter l’émission obligataire de Merck pour financer l’acquisition ? … Cela ne serait pas la première fois.
Je sais bien mon cher lecteur, que je fais ici des conjectures et qu’il n’y a pas de preuves établies à ce que j’avance.
Mais penser que ces comportements ne sont pas habituels et même la norme revient à croire que vous pouvez mettre un mangeur compulsif au régime et le placer devant un buffet de plats fins en libre service sans qu’il ne succombe à son vice.
Ce n’est certes pas impossible. Mais nous savons bien que dans la pratique, cela n’arrive pas.
Les monopoles dysfonctionnels et prédateurs qui avaient été démantelés au début du XXe siècle se reforment à l’échelon des actionnaires dans la plus grande indifférence.
Il est vrai que nous pourrions d’abord croire que BlackRock sert ses dizaines de millions de clients particuliers et qu’à la limite, ce n’est plus Rockefeller, mais M. Toutlemonde qui profite du crime. Après tout, vous n’aviez qu’à investir vous-même dans Pfizer ou les bons fonds de BlackRock, si vous n’êtes pas content, tant pis pour vous.
Cette analyse est bien sûr de courte vue et ce que certains gagnent d’un côté est plus que perdu de l’autre dans la destruction de nos tissus économiques, la perte de souveraineté, la défaillance de biens publics comme l’hôpital…
Et quand bien même, c’est méconnaître la fonction de BlackRock dans le système actuel.
Nous pourrions croire que la gestion de BlackRock vise au moins à rapporter le meilleur rendement à ses clients, à leur éviter des krachs… Notamment grâce à Aladdin, leur grande intelligence artificielle qu’ils développent depuis plus d’un quart de siècle.
Mais Aladdin n’a pas vraiment de pouvoir prédictif et le génie de la lampe n’exauce les vœux que dans les films et sur les brochures des banquiers : Aladdin n’a pas permis à BlackRock d’éviter la crise de 2008 et sans le sauvetage général de la Fed, ils auraient sombré dans la banqueroute comme les autres.
Pourtant, BlackRock est sorti de la crise de 2008 en sauveur, avec le statut de roi et faiseur de rois à Wall Street.
On pense généralement que c’est la capacité financière de BlackRock avec ses milliers de milliards d’actifs sous gestion qui leur a permis de sauver Wall Street. Il y a peut-être un lointain fond de vérité mais c’est rater l’éléphant dans la pièce.
Alors quoi ?
Si ce ne sont pas les milliers de milliards sous gestion… Il nous faut remonter à la crise de 2008 pour comprendre la fonction de BlackRock dans le système actuel.
Le nom Aladdin est mal choisi, ils auraient dû appeler leur algorithme Léon le nettoyeur.
Si Aladdin n’a aucun pouvoir prédictif sérieux, l’algorithme est en revanche un outil hors pair pour faire le ménage après coup.
Quand Bear Stearns a fait faillite en 2007, c’est BlackRock que l’on a appelé pour analyser les comptes et faire le ménage. BlackRock a été conseil à la fois de JPMorgan qui a racheté les actifs sains et de la Fed qui a absorbé ceux qui ne l’étaient pas : Encore un énorme conflit d’intérêts pour BlackRock.
La même année, c’est le fonds de pension de l’État de Floride qui a fait faillite… C’est encore BlackRock que l’on a appelé à la rescousse. Ils ont réorganisé le fonds en séparant les actifs sains des pourris puis ont été conseiller l’État de Floride d’absorber les actifs pourris pour sauver le fonds de pension de ses fonctionnaires (avec l’argent du contribuable bien sûr).
Ils ont fait le même coup avec AIG.
BlackRock s’est transformé avec la crise de 2008 en roi de la privatisation des gains et de la mutualisation des pertes.
BlackRock orchestre depuis lors un gigantesque délit d’initiés au profit du capitalisme néolibéral dans son ensemble !
Et s’ils n’étaient pas là ? Eh bien peut-être aurions-nous fait l’inverse : laisser leur pourriture aux banquiers et sauver ce qui pouvait l’être par des nationalisations massives et provisoires, comme ce fut le cas par exemple avec General Motors.
Au lieu de cela, BlackRock fait prospérer le vice.
Ce passif de BlackRock est essentiel pour comprendre leur action aujourd’hui auprès de la Fed, de la BCE et de la Commission Européenne : ils font la même chose… En bien pire.
L’histoire bégaie mais ne se répète pas.
BlackRock cette fois fait du préventif et plutôt que de faire absorber les actifs pourris, décrochés au scalpel, par la force publique, ils lui conseillent d’arroser tout le monde en masse :
- Ils font racheter leurs propres ETF par la FED ! … Et font de même avec la BCE.
- Ils vont orienter eux-mêmes les fonds de l’Union Européenne sous couvert de « développement durable » : il faut être devenu complètement fou à Bruxelles pour donner les cordons de la bourse à des Américains en pleine guerre commerciale… Complètement fou ou servile.
- C’est même BlackRock qui fait passer les stress tests aux banques européennes pour le compte de la BCE ! Oh, cela ne va pas les rendre plus solides, mais cela permettrait hypothétiquement à Blackrock de siphonner leurs données (hypothétiquement bien sûr, car officiellement, c’est niet).
Plus BlackRock étend son emprise et plus il récompense le vice et punit la vertu.
Ils sont devenus la cheville ouvrière de notre schizophrénie économico-financière.
Ils nous enferment dans leur fiction financière dont nous mourons, désormais à grand feu.
À ce stade, ne pas résister, c’est se faire piller.
Comprenez-moi bien mon cher lecteur, je n’ai au départ pas d’objection à une part de gestion passive et l’utilisation d’ETF dans nos épargnes : il m’arrive d’en recommander dans certains cas précis, mais l’outil a été détourné par BlackRock et la dose est devenue mortelle.
Quand bien même nous nous soumettions à la vision de BlackRock, et nous sommes en cours, nous finirons pillés sans être débarrassés de notre problème fondamental : la fiction financière est devenue irréconciliable avec la réalité économique.
Et par définition, à la fin, nous revenons toujours au réel.
Il viendra un jour où tout l’argent public et toutes les dettes ne suffiront plus à maintenir la fiction de la croissance infinie.
Si vous écoutez l’Évangile selon BlackRock, votre patrimoine sera piégé dans cette fiction financière et pourra être mobilisé par BlackRock pour continuer son entreprise de sauvetage du petit nombre sur le dos du plus grand nombre, c’est-à-dire vous.
Face à un tel géant, la seule façon de ne pas perdre est de ne pas jouer.
Vous n’avez pas à faire entrer votre patrimoine dans le cercle que BlackRock vous trace : Au contraire, dès que vous en sortez, vous trouvez des perspectives à long terme :
- L’or physique comme assurance ultime de votre patrimoine ;
- L’immobilier résidentiel et en dehors des grandes métropoles mondialisées, comme rempart contre l’inflation qui revient ;
- Les matières premières, aussi contre l’inflation et pour profiter du grand cycle haussier qui s’était enclenché juste avant la crise qui l’a accéléré ;
- Un peu de Bitcoin pour vous positionner sur la révolution des technologies de la valeur ;
- Les biens de luxe et de collection mais aussi de première nécessité, aujourd’hui, de bons bordeaux achetés en primeur s’apprécient mieux que la Bourse ;
- La détention EN DIRECT de parts de PME locales, de votre région.
Tous ces investissements vous permettent de mettre tout ou partie de votre patrimoine à l’abri de la folie financière et des risques de chute de 80 % ou plus des Bourses, de la confiscation de votre patrimoine par les taux négatifs ou la ponction de vos comptes. Ils vous permettent également de reprendre pied dans le réel et véritablement faire travailler votre épargne à votre profit mais également au profit d’un tissu économique et social.
C’est ce cercle vertueux qu’il nous faut retrouver, miroir inverse de ces prédateurs pour retrouver des rendements réels dans une économie réelle.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
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Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
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