Plusieurs personnes sont mécontentes contre le gouvernement Legault et les mesures liberticides qu’il a mises en place le 30 décembre dernier. En effet, plusieurs citoyens ont reçu leurs deux doses de vaccin, non par conviction envers la vaccination ou une foi envers une certaine science mercantile, mais parce que le gouvernement a indiqué cette voie pour sortir de la pandémie et retrouver leurs libertés. Au Québec, pour cette raison ou autre, près de 90% de la population a relevé la manche à deux reprises.
Or, force est de constater que la stratégie vaccinale financée à coups de milliards d’argent public n’a pas fonctionné, le virus est toujours bien présent et le gouvernement a décidé de renouer avec le confinement, le couvre-feu et la fermeture de la société pour endiguer la propagation du virus. Le vaccin ne s’est pas révélé être le remède miracle, en ce qu’il n’empêche pas les gens qui le reçoivent d’attraper le virus, de le transmettre et d’en subir les effets indésirables. Ceux qui pensaient que le vaccin allait tout régler et leur redonner leur liberté se sentent trahis.
Bien conscient qu’il peut être pris à partie pour les faux espoirs qu’il a entretenus et pour l’échec de sa stratégie vaccinale, François Legault a machiavéliquement décidé de détourner l’attention de son autoritarisme en divisant la population et en dénichant de nouveaux boucs émissaires: les non vaccinés! Certains médias, dont Le Devoir, par la voix de ses éditorialistes, lui emboîtent le pas.
Si la propagation du virus et les hospitalisations actuelles étaient la faute des non vaccinés, pourquoi alors fermer les salles à manger, les gymnases et tous ces autres commerces où les non vaccinés étaient déjà persona non grata depuis le 1er septembre dernier?
Personnellement, je ne blâme pas le gouvernement pour le fait que le virus circule toujours et que des gens en tombent malade. C’était prévisible dès le début que le désir de contrôler et éradiquer ce virus grâce à un remède miracle, plutôt que d’apprendre à vivre avec, était une lubie d’Homme moderne se croyant tout puissant. Par contre, je blâme le gouvernement pour les mesures liberticides sans fondement qu’il emploie contre sa population et pour les mensonges qu’il véhicule fréquemment depuis deux ans pour justifier son autoritarisme. En outre, le pointage du doigt, la division qu’il entretient et la stigmatisation qu’il alimente envers une partie de sa population qui a fait le choix de ne pas se faire vacciner est indigne d’un chef d’État.
Dans sa conférence de presse du 30 décembre dernier, François Legault a soutenu que 50% des hospitalisations étaient dues à des gens non vaccinés, ce qui justifierait selon lui de renforcer davantage les restrictions de libertés pour cette portion de la population.
J’ai voulu en savoir davantage et je suis allé jeter un oeil du côté des chiffres officiels, ceux de Données Québec. Les médias sont souvent prompts depuis deux ans pour aller contre-vérifier les propos qui contredisent le discours officiel, mais un peu moins lorsqu’il s’agit de propos émanant des autorités politiques et sanitaires elles-mêmes. Or, notre bon premier ministre devrait revoir ses données, puisque les non-vaccinés représentent plutôt autour d’un tiers des hospitalisations, loin derrière ceux qui ont reçu deux doses de vaccins.
Voici les chiffres des nouvelles hospitalisations pour les dates allant du 25 déc. au 4 janvier: 25 déc. (non vaccinés 33; deux doses 50); 26 déc. (non vaccinés 39; deux doses 62); 27 déc. (non vaccinés 42; deux doses 86); 28 déc. (non vaccinés 60; deux doses 93); 29 déc. ( non vaccinés 66; deux doses 134); 30 déc. (non vaccinés 74; deux doses 111); 31 déc ( non vaccinés 48; deux doses 114); 1er janvier (non vaccinés 59; deux doses 84); 2 janvier (non vaccinés 71; deux doses 124); 3 janvier (non vaccinés 72; deux doses 102); 4 janvier (non vaccinés 74; deux doses 128). À noter que les vaccinés à une seule dose forment un groupe marginal variant entre 2 et 10 cas d’hospitalisations par jour.
Certes la proportion de gens non vaccinés qui est hospitalisée est supérieure à leur pourcentage dans la population, mais le débordement de nos hôpitaux ne peut être attribué à eux-seuls, alors qu’une nette majorité a reçu ses deux doses d’un vaccin censé au départ les protéger de cet effet indésirable. Et ces gens hospitalisés (vaccinés ou pas) sont majoritairement dans les mêmes tranches d’âge que (70 ans et plus) ceux qui étaient hospitalisés avant l’arrivée des vaccins.
On ne peut imputer à une partie de la population, en l’occurrence ici les non vaccinés, les défaillances d’un système de santé et l’imposition de mesures liberticides de la part d’un gouvernement comme le fait François Legault et certains éditorialistes en ce moment, pas plus qu’il ne faut commencer à blâmer les fumeurs, ceux qui ne font pas assez de sport ou qui mangent mal de tomber malades. Nous avons fait le choix de vivre dans une société d’individus libres et il y a un prix à payer pour ça…
Rappelons-le: se faire vacciner est un geste individuel, un traitement médical selon le code civil qui peut être refusé par quiconque sans se voir restreint dans ses droits pour cela. La stigmatisation croissante des non-vaccinés qui a lieu au Québec et ailleurs dans le monde depuis quelques temps est plus qu’inquiétante et révèle l’émergence dans nos sociétés démocratiques d’une nouvelle idéologie sanitariste qui subordonne la liberté à la santé et la sécurité à tout prix, sécurité factice et utopique garantie par une certaine science mercantile qui cherche moins à comprendre le vivant qu’à le contrôler et le domestiquer…
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec