Quelque chose s’est brisé en moi.
Je peux enfin pianoter sur mon clavier pour écrire quelque chose de cohérent et en ce moment même où je vous écris, j’ai toujours le coeur en lambeaux…
Il va me falloir un certain temps pour m’en remettre, il faut avouer Stéphane, cette fois ta Quenelle était intersidéral et comme nous le répétions sans arrêt, c’était notre devise : PUNK IS NOT DEAD !
Il m’est vraiment difficile d’écrire mais après notre entretien en cellule psychologique de soutien proposé par la Police genevoise, me voici chez moi en train de rédiger ces lignes.
Je vous avoue que je suis bizarrement encore plus fort qu’avant mais avec le coeur détruit.
Tel Ahmet Kaya qui quitta Istanbul pour se réfugier à Paris, toi, tu as quitté Paris pour te réfugier à Istanbul. La vie est triste et pour nous consoler tu nous a laissé des centaines d’oeuvres.
Depuis ton départ, des dizaines de gens m’ont appelé. Certains ont fait des Live sur des plateformes et exposé des éléments de ta vie privée. On m’a rapporté des commentaires complètement à côté de la plaque comme une intervention de commando du Mossad qui serait monté dans mon balcon pour te pousser. Je pense qu’en ce moment tu es en train de fumer ta cigarette et siroter ton rhum en rigolant. De toute manière, les gens font comme ils veulent, nous vivons l’époque que nous vivons. Une époque de merde.
J’ai reçu beaucoup d’appels, je suis fatigué et afin de répondre à toutes les demandes, je voudrais vous exposer en quelques phrases l’information que vous souhaitez tous avoir et ceci, le plus librement possible car Stéphane nous a appris l’art d’être une figure libre. Ce témoignage n’est pas un communiqué de presse ou une énième tentative de récupération de son nom pour se rendre intéressant. Donc Stéphane est descendu à l’aéroport de Genève vendredi 7 janvier à 10h20. Il devait passer une semaine chez moi puis réaliser un circuit par Paris et d’autres étapes. Mais il a préféré suivre un autre chemin. Celui de la liberté éternelle. Alors vers 22h, il a décidé de s’en aller et s’est précipité la tête haute de pied ferme vers l’infini.
Je reviendrais vers vous tôt ou tard. Un grand merci pour vos messages de soutien.
Un voile de dentelle
Cache le monde réel
Désespoir d’Ulysse
Lourdeur temporelle
Comme le plomb durci
Aquarelle noircie
Du désert le ciel
Inondé d’étoiles
Chant de l’éternel
Mélodie céleste
Transcendance sacrale
Océan de nuit
Quelque chose s’est brisé en moi.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation