par Christelle Néant.
Dans une dérive totalement délirante digne du Volkssturm (enrôlement d’adolescents, de vieillards et d’autres civils pour défendre l’Allemagne à la fin du IIIe Reich), certains envisagent en Ukraine d’envoyer les enfants se battre en cas de guerre, après que le ministère de la Défense a déjà obligé les femmes à s’enregistrer sur les registres militaires.
Fin décembre 2021, le ministère ukrainien de la Défense a instauré l’obligation pour les femmes travaillant dans plusieurs centaines de spécialités de s’enregistrer sur les registres militaires afin de pouvoir être appelées à servir dans l’armée si besoin est.
Des comptables aux managers, en passant par les kinésithérapeutes, les vétérinaires, les juristes, les conductrices de bus, les secrétaires et même les journalistes, des millions de femmes ukrainiennes se retrouvent ainsi obligées de s’inscrire sur les registres militaires et à passer un examen médical pour déterminer si elles sont aptes à servir. Des millions d’Ukrainiennes de 18 à 60 ans (oui, oui, 60 ans !!!), même enceintes ou ayant des enfants en bas âge, vont ainsi se retrouver inscrites de force en tant que réservistes !
Les employeurs ou futurs employeurs des femmes rentrant dans ces spécialités doivent s’assurer que ces dernières sont enregistrées dans les registres militaires, faute de quoi elles perdront leur emploi ou ne pourront être employées. Les femmes ukrainiennes ont jusqu’à fin 2022 pour se plier à cet ordre du ministère de la Défense. Celles qui essaieront d’échapper à l’enregistrement pourront se voir infliger une amende allant de 510 à 820 hryvnia, et de 850 à 1 700 si la violation est répétée.
Si le ministère ukrainien de la Défense promet que les femmes ne seront soumise aux exercices militaires et incorporées dans l’armée que si elles le souhaitent, en réalité le but est de les forcer au service militaire à égalité avec les hommes.
En effet, comme l’a souligné l’ancienne ministre ukrainienne de la Justice, Elena Loukach, le côté volontaire de l’engagement des femmes ainsi inscrites dans les registres militaires n’est valable qu’en temps de paix. Grâce à une loi adoptée par la Rada en avril 2021, en cas de guerre, « les femmes, inscrites dans le registre militaire, peuvent être appelées à faire leur service militaire ou participer à des travaux en temps de guerre pour assurer la défense de l’État ».
Or, l’Ukraine n’est pas « en temps de paix » depuis le 17 mars 2014 et le décret instaurant la « période exceptionnelle » (sorte de loi martiale qui ne dit pas son nom) qui a permis la mobilisation des hommes aptes au combat. Ce qui fait qu’en réalité le service militaire et la participation aux exercices militaires pour les femmes n’est pas du tout facultatif comme le prétend le ministère ukrainien de la Défense, mais bien obligatoire comme pour les hommes !
Cette mesure n’est ni plus ni moins que la mise en application de la déclaration de Volodymyr Zelensky du 25 décembre 2020, où il avait dit lors d’une interview qu’en cas de guerre avec la Russie, à la fois les hommes ET les femmes seraient mobilisés pour défendre Ukraine !
Comment un pays de 37 millions d’habitants (qui donc théoriquement peut mobiliser plusieurs millions d’hommes) a pu en venir à une telle mesure ? Eh bien, c’est parce que les campagnes de conscription sont depuis longtemps un désastre et que l’Ukraine manque de chair à canon, pardon, de soldats.
Le problème est que cette mesure a beaucoup de mal à passer dans la société ukrainienne. Une pétition publiée sur le site du Président ukrainien, demandant le retrait de cette mesure qu’ils qualifient de « scandaleuse » et de « moquerie à l’égard des femmes », a déjà recueilli assez de signatures pour être considérée par le chef de l’État.
Et sur les réseaux sociaux, les Ukrainiennes et les Ukrainiens se déchaînent contre Zelensky et sa femme suite à cet ordre.
Certains ont souligné qu’il est inadmissible que Zelensky oblige les femmes ukrainiennes à faire leur service militaire, alors que lui-même ne l’a pas fait en 2014-2015, malgré quatre appels à la conscription envoyés à son adresse.
D’autres comme cette femme, interrogée en micro-trottoir par le média Strana, disent ouvertement qu’il n’y a plus rien à défendre (suite à la loi autorisant la vente des terres agricoles) et qu’elles n’iront pas se faire trouer la peau pour défendre les biens de Porochenko ou Zelensky.
« Négatif. Les terres ont été vendues – nous n’avons rien à défendre. Il est hors de question que je défende les biens de Porochenko, Zelensky et consorts », a répondu la femme, avant de faire un doigt d’honneur accompagné de la phrase à destination du Président ukrainien et des autres hauts fonctionnaires : « voilà pour eux ! ».
Suite à un post sur son compte Instagram, la femme de Zelensky s’est aussi retrouvée prise sous le feu des critiques.
« Mme Zelensky, nous attendons une réponse concernant votre inscription au bureau d’enregistrement militaire », écrit l’une de ses abonnées.
« Quand vous inscrivez-vous au bureau d’enregistrement militaire ? Montrez l’exemple ! », a demandé une autre.
« Qui a eu l’idée d’inscrire les femmes sur le registre militaire ? C’est n’importe quoi ! », a écrit un autre commentateur.
Certains ont même exigé une photo de la femme de Zelensky depuis la ligne de front.
« Lenka, on attend une photo depuis les tranchées ! », a écrit un commentateur avec ironie.
Suite au scandale déclenché en Ukraine par cet ordre du ministère de la Défense, des députés de la Rada ont proposé que l’enregistrement des femmes dans les registres militaires se fasse sur base volontaire et non obligatoire, afin de calmer les esprits. Une soixantaine de députés ukrainiens ont ainsi déposé un projet de loi pour que l’enregistrement des femmes sur les registres militaires soit volontaire (sauf pour les médecins).
Et alors que certains essayent d’éteindre l’incendie, d’autres rajoutent de l’huile sur le feu, comme le politologue ukrainien, Alexandre Kotchetkov, qui a carrément proposé dans un article pour Glavred, d’enrôler les enfants pour défendre l’Ukraine en cas de guerre avec la Russie, dans ce qui ressemble à un mauvais remake du Volkssturm.
« Il y a une raison au fait de recruter des femmes pour le service militaire. C’est pour les opérations spéciales que le niveau d’entraînement des protagonistes compte. Mais la guerre moderne est une statistique de grands nombres. Selon laquelle les pertes probables de l’agresseur sont directement proportionnelles au nombre de soldats que le camp défendant est capable de mettre sous les armes. Et peu importe lesquels – hommes, femmes ou adolescents, l’essentiel est qu’ils tirent avec des fusils-mitrailleurs et autres armes en direction de l’ennemi. En cas de tir groupé, la théorie des probabilités fonctionnera, et les balles et les obus trouveront leur cible », écrit-il.
Toute personne connaissant un tant soit peu l’Histoire (et entre autre celle du Volkssturm, ses énormes pertes, et son incapacité en 1944-1945 à stopper les armées ennemies qu’elles soient à l’ouest ou à l’est), ce qu’est réellement une guerre moderne, et l’armement dont dispose entre autre l’armée russe, ne peut qu’être pantois devant un tel monceau d’âneries. La seule chose que le fait d’envoyer des femmes et des enfants sans expérience du combat tirer contre l’ennemi réussira à faire, c’est d’augmenter dramatiquement les pertes du camp ukrainien, et creuser le déficit démographique déjà abyssal du pays !
Un déficit démographique de l’Ukraine qui va d’ailleurs très certainement s’aggraver de plus en plus suite à l’ordre du ministère de la Défense d’obliger les femmes à s’enregistrer sur les registres militaires. Car après un coup pareil, toutes les femmes en capacité de s’expatrier vont le faire (comme les hommes avant elles) pour échapper à l’enrôlement militaire, et éviter que leurs enfants ou futurs enfants soient les prochains à être inscrits sur les registres militaires pour aller servir de chair à canon.
source : https://www.donbass-insider.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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