Lancé en décembre 1994, le Dialogue méditerranéen (DM) est un forum de partenariat qui vise à contribuer à la sécurité et à la stabilité dans le voisinage méditerranéen et nord-africain de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et à promouvoir les bonnes relations ainsi que la compréhension entre les pays participants et les pays de l’OTAN.
La zone euro-atlantique et la Méditerranée sont confrontés à de nombreux défis de sécurité communs rendant toute distinction impossible entre la sécurité de l’une et la sécurité de l’autre. Aussi, depuis 1994, plusieurs pays non OTAN participent au Dialogue dont l’Égypte, Israël, Jordanie, Mauritanie, Maroc et Tunisie et l’Algérie.
Tous les deux ans, l’OTAN et chaque pays du DM se mettent d’accord sur un document de partenariat bilatéral, intitulé « Programme individuel de Partenariat et de Coopération » (IPCP).
Récemment, la coopération avec l’Algérie vient d’atteindre de nouveaux objectifs vers plus de sécurité et de stabilité dans la région du Maghreb.
En effet, le 17 mai 2021, la première activité de coopération scientifique avec l’Algérie a pu être concrétisée avec l’OTAN.
Ce projet, entrant dans le cadre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) a impliqué l’École militaire polytechnique de Bordj el-Bahrhi en Algérie (ex ENITA), l’Université Savoie Mont Blanc sise à Chambéry en France et le KTH Royal Institute of Technology basée à Stockholm en Suède, a abouti au développement de la première technologie d’imagerie térahertz en Afrique du Nord.
Le rayonnement térahertz a un pouvoir élevé de pénétration à travers de nombreux matériaux et une signature spectrale pour les molécules qui permet de déterminer la composition chimique des éléments.
Cette technologie permet la détection de matières dangereuses, telles que les armes à feu et les explosifs. Ce qui permet de considérablement renforcer la protection des infrastructures critiques contre les menaces terroristes.
« La gamme de fréquences térahertz est un domaine scientifique qui a connu des progrès technologiques rapides et qui fait l’objet d’un intérêt croissant en raison des possibilités d’applications dans de nombreux domaines, comme la sécurité, l’imagerie, la détection, l’inspection de produits, la spectroscopie chimique, l’astronomie, les télécommunications, la caractérisation des matériaux et la médecine », a déclaré le professeur Jean-Louis Coutaz, de l’Université Savoie Mont Blanc, qui dirige ce projet de recherche.
La présentation de cette nouvelle technologie d’imagerie térahertz avait eu lieu dans le cadre d’une cérémonie virtuelle qui a rassemblé des responsables de l’OTAN, des représentants de l’Algérie, de la France et de la Suède ainsi que les chercheurs du groupe multinational qui a mené les travaux de recherche, mais également le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents, M. David van Weel, et le Général Serir Aomar, commandant de l’École militaire polytechnique d’Algérie.
Installé à la tête de cette école en Janvier 2021, ce dernier a affirmé que : « le système mis en œuvre dans le cadre de ce projet peut être intégré dans les systèmes de sécurité traditionnels qui sont déjà opérationnels et peut fonctionner en association avec ces systèmes, et contribuer ainsi au renforcement de nos capacités de sécurité et de défense ».
Notons que cette coopération scientifique est née suite à l’attaque terroriste à la roquette du 18 mars 2016 contre l’usine de traitement de gaz de Krechba, près de Ain Salah, dont des groupes affiliés avaient été responsables de l’attentat de Janvier 2013 contre l’installation gazière de Tiguentourine…
Tout comme il y a lieu de souligner que l’Algérie continue d’évoluer dans un contexte géopolitique en mutation, avec la récente escalade au Sahara occidental entre le Polisario et le Royaume du Maroc, au processus de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes et aux répercussions des nombreux conflits à ses frontières.
C’est dire que parmi les défis sécuritaires émergents, le terrorisme figure toujours en bonne place dans l’agenda de l’Algérie et de l’OTAN, ce qui pousse au renforcement et à la modernisation des organes de défense et de sécurité de l’Algérie.
D’autres activités conjointes avec l’Algérie sont prévues ou en cours, comme le projet de Recherche et Développement sur la défense contre les agents Chimique Biologique Radiologique et Nucléaire (CBRN), ainsi qu’une formation avancée sur la lutte contre le terrorisme à l’international.
La plupart des pays du Dialogue Méditerranéen accueillent des exercices militaires, tout en participant et contribuant à diverses activités de l’OTAN, notamment à certaines opérations en de maintien de la Paix.
Citons l’Égypte et le Maroc qui ont contribué à la Force de mise en œuvre (IFOR)/Force de stabilisation (SFOR) en Bosnie-Herzégovine, la Jordanie et le Maroc qui ont contribué à la Force pour le Kosovo (KFOR), et la Jordanie qui a participé à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan, et à l’opération Unified Protector (OUP) en Libye…
Pour l’OTAN, la coopération pratique est un mécanisme à double sens, chacune des parties profitant de l’expérience et de l’expertise de l’autre. Les pays du DM partagent leur expertise, leurs bonnes pratiques et leurs connaissances avec l’OTAN pour la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre ce phénomène, la protection des infrastructures énergétiques critiques, la défense antimissile ou la cybersécurité.
Est-ce ces principes défendus par l’OTAN qui ont imposé le récent amendement constitutionnel permettant à l’Armée nationale populaire (ANP) d’être déployée en dehors du territoire national pour des missions de maintien de la paix ? Probablement une des causes !
source : https://www.algeriepartplus.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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