En août 2019, le président Donald Trump avait proposé d’acheter le Groenland. Les milliardaires Michael Bloomberg, Bill Gates et Jeff Bezos investissent, à travers le fonds Breakthrough Energy Ventures, au Groenland. Mais pourquoi ce territoire attire-t-il toutes les convoitises ?
Selon des estimations de ce que contiennent les sols, le Groenland serait la deuxième réserve mondiale de terres rares, derrière la Chine. Les métaux constituant ces terres rares entrent notamment dans la composition des batteries de voitures électriques. Autrement dit, c’est un enjeu majeur dans un monde en transition. Et les investisseurs l’ont bien compris. En effet, le fonds Breakthrough Energy Ventures, créé par Bill Gates en 2015, a récemment investi dans une société américaine, KoBold Metals, qui cible les gisements de minerai de haute qualité, et vise le marché important du Groenland.
Une transition énergétique désastreuse
Promouvoir la voiture électrique est le choix de nombreux gouvernements pour essayer d’atteindre la neutralité carbone. Pour cela, il faut des batteries capables de stocker un maximum d’énergie. C’est là que les terres rares entrent en jeu, mais leur extraction ne fait pas l’unanimité.
Dans une interview au Daily Beast, Jeffrey Welker, professeur à l’université d’Alaska Anchorage, qui a étudié pendant 20 ans l’écosystème arctique de l’ouest du Groenland, explique que les gisements de minerais, qui se trouvent essentiellement juste au-dessus de l’eau, créent « des situations potentiellement dangereuses sur le plan environnemental ou écologique en cas de contamination de ce fjord… Toute perturbation de ce système marin par une quelconque activité pourrait être catastrophique pour cette communauté ».
Cette pollution impacterait une région déjà fortement touchée par le réchauffement climatique. Alors pourquoi le gouvernement du Groenland, ayant pris des décisions fortes en faveur de l’écologie, a-t-il déclaré être pour des projets qui exploiteront les sols nationaux ?
Une quête inassouvie d’indépendance
Le Groenland est une ancienne colonie danoise et fait actuellement partie du royaume du Danemark, lequel lui accorde un statut d’autonomie politique se traduisant par un degré plus ou moins important d’autogouvernance. Suite au référendum de 2008 sur l’autonomie du Groenland, le Danemark a reconnu le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les deux pays ont trouvé un accord laissant au Groenland de nouvelles compétences, telles que la police, la justice et une partie des relations internationales.
Il a été également décidé que le Danemark subventionnerait le Groenland à hauteur de 450 millions d’euros par an, soit un tiers du budget de l’île. Les indépendantistes sont nombreux au Groenland, mais comment ce pays pourrait-il ne plus dépendre du tout du Danemark, alors que la somme qu’il lui attribue représente un tiers de son budget annuel ?
L’autonomie du Groenland, rêve ou réalité ?
Les ressources énergétiques et minières du GroenlandSelon un rapport rédigé par 13 chercheurs danois et repris par le journal Politiken en 2014, pour que le Groenland ne dépende plus des subventions du Danemark, « il faudrait au Groenland environ 24 mines à grande échelle, pour un coût d’installation d’au moins 5 milliards de couronnes chacune ». D’après Minik Rosing, président du groupe de chercheurs et professeur de géologie à l’Université de Copenhague, « plus on se projette dans l’avenir, plus il est difficile de prévoir. Mais rien n’indique que les minéraux pourraient financer l’indépendance économique du Groenland dans les années à venir ». Les chercheurs estiment donc qu’il est utopique de penser que le Groenland puisse, un jour, vivre de ses mines.
Que ce soit pour des véhicules à combustion ou des véhicules électriques, aucune production n’est dépourvue d’impact écologique. Dans le monde de demain, capitalisme et écologie, pourront-ils cohabiter ? Ou devrons-nous faire un choix entre l’un et l’autre ?
source : https://www.nexus.fr
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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