Le gouvernement Legault abandonne finalement sa promesse électorale de réformer le mode de scrutin, un geste d’un «cynisme incroyable» selon le Mouvement démocratie nouvelle.
Le cabinet de la ministre responsable de la réforme démocratique, Sonia LeBel, a confirmé la nouvelle vendredi en fin d’après-midi. Elle dit appuyer sa décision sur la pandémie «qui a tout chamboulé».
«Une réforme du mode du scrutin, ce n’est clairement pas une priorité pour les Québécois, après tout ce que nous venons de traverser. Les gens ne sont tout simplement plus là», indique son attachée de presse, Florence Plourde.
«Les grandes priorités des Québécois, c’est de se sortir de cette crise sanitaire, de redresser le réseau de la santé, de relancer notre économie, de combler les postes manquants dans les services essentiels de l’État, d’assurer la réussite éducative de tous nos enfants», affirme-t-elle en ajoutant que «notre gouvernement se concentrera sur ces priorités dans les mois et les années qui suivent».
Comme Trudeau
Or, selon le Mouvement démocratie nouvelle, une organisation citoyenne qui milite pour la réforme du mode de scrutin depuis plusieurs années, le gouvernement refuse de s’engager à présenter à nouveau la promesse de réformer le mode de scrutin sur sa prochaine plateforme électorale, en 2022.
«Non seulement François Legault avait dit qu’il ne ferait pas un Trudeau de lui-même (le premier ministre canadien a lui aussi abandonné cette promesse), mais il a affirmé que renoncer entretiendrait le cynisme», rappelle le président du MDN, l’ancien député péquiste Jean-Pierre Charbonneau.
S’il prend note de la raison officielle donnée par le cabinet de la ministre Sonia LeBel, il affirme que les députés de la Coalition Avenir Québec, craignant de perdre leurs sièges si la réforme était adoptée, s’y sont opposés.
«Indigné», «choqué», Jean-Pierre Charbonneau promet de mener bataille dans les prochains mois afin de «faire en sorte que les gens aient de la mémoire aux prochaines élections» quant à la promesse brisée de François Legault.
Référendum en 2022
Rappelons que le premier ministre avait présenté à l’automne 2019 un projet de loi qui aurait transformé la façon de tenir les élections au Québec. Du même coup, il avait annoncé qu’il demanderait aux Québécois de se prononcer sur la question dans un référendum, ce qui ne faisait pas partie de sa promesse initiale.
Depuis, le dossier avait peu avancé, même que Sonia Lebel avait indiqué en avril dernier qu’il n’était pas possible de présumer que le projet de loi soit adopté d’ici au prochain scrutin, en octobre 2022.
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