Sur la promotion de la langue française et la promotion de la francophonie internationale — Georges Gastaud

Sur la promotion de la langue française et la promotion de la francophonie internationale — Georges Gastaud

Alors que la campagne présidentielle 2022 est lancée et que les médias des milliardaires et de son régime Macron saturent les ondes et les unes de leur haine xénophobe pour faire diversion, il est un sujet qui mérite un débat urgent : celui de la diversité linguistique alors que le globish du Wall Street English est imposé partout pour mieux faire primer l’idéologie de l’impérialisme des États-Unis. C’est pourquoi les communistes du PRCF, parmi les 30 mesures d’urgence qu’ils proposent pour 2022 ne font pas l’impasse sur la promotion de la langue française et la promotion de la francophonie internationale.

En violation de l’article II de la Constitution qui dispose que « la langue de la République est le français », et de la loi Toubon de 1994 qui stipule que le français « est la langue du travail, de l’enseignement, des échanges commerciaux et des services publics », le tout-globish promu par le MEDEF, l’Union européenne (et tout particulièrement ces derniers temps, par le Parquet européen, la Cour des comptes européenne et la Commission européenne) et les traités néolibéraux transatlantiques, avance à pas de géant en France dans le cadre d’une inavouable politique générale de substitution de l’anglo-américain managérial à la langue française. Tous les domaines sont contaminés : publicités, enseignes et produits, communication interne et externes des grandes entreprises, système éducatif de la maternelle au troisième cycle universitaire, voire communication des collectivités territoriales, des services publics (SNCF, Poste, EDF…) et même des ministères. Dans le même temps, la France officielle désinvestit sur tous les plans (économique et culturel notamment) l’espace francophone mondial, notamment africain, pourtant riche de près de 900 millions de personnes parlant ou comprenant peu ou prou notre langue commune.

Cette tentative inavouée, soustraite par les média et les gouvernements successifs à toute forme de débat démocratique, de « désétablir » le français et de contourner, puis de changer, la Constitution et la loi existante (loi Toubon d’août 1994) pour basculer notre pays au tout-anglais, va de pair avec l’offensive délétère des forces euro-régionalistes et eurofédéralistes qui, tout en ignorant les langues de l’immigration de travail, et plus encore le chinois, première langue parlée au monde, dévoient la défense, légitime en elle-même, des langues régionales pour établir l’Europe fédérale des régions et détruire l’espoir d’une République française souveraine, sociale, démocratique, laïque, une et indivisible.

Héritier du grand PCF patriote et internationaliste qui, sous l’Occupation, porta haut le drapeau de la langue et des « Lettres françaises » clandestines, prenant le contrepied du PCF-PGE actuel qui déclare veulement, par la voix de son secrétaire national Fabien Roussel, que « PCF is back ! », le PRCF appelle à résister au tout-globish aliénant, à défendre et à promouvoir la langue française, à soutenir la Francophonie sur des bases internationalistes, à enseigner les langues régionales sur des bases républicaines sans mettre en cause le monopole administratif national du français et à élargir à tous l’accès, via l’Education nationale, aux langues étrangères dans toute leur diversité.

1 – UN CONSTAT LINGUISTIQUE ACCABLANT

Arrachage délibéré du français, substitution systématique de l’anglo-américain des affaires au français dans un nombre croissant de domaines, basculement précipité du pays et des pays européens voisins au tout-globish, le peuple français subit une politique linguistique inavouable que les forces capitalistes dominantes refusent de mettre en débat, préférant imposer si possible ce basculement linguistique subreptice de manière « ludique » et inconsciente par les pubs, les chansons, le cinéma, le bain linguistique en globish dès la maternelle et la petite musique pernicieuse permanente, serinée dès la Maternelle, selon laquelle l’anglais serait la seule langue d’avenir. Cette « ligne » linguistique n’émane pas du peuple, encore moins du monde du travail. C’est au contraire le MEDEF qui se déclare officiellement « ready for the future » lors de son congrès de 2003, c’est le Baron Sellières, ex-président du MEDEF et ancien président du syndicat patronal européen qui déclare en 2004, devant le Conseil européen des chefs d’Etat : « je ne vous parlerai plus désormais qu’en anglais, la langue de l’entreprise et des affaires ». Ce sont aussi les grandes entreprises privées « françaises », PSA et Renault en tête qui, imitant Volkswagen, ont basculé toute leur communication technique interne à l’anglais, portant un coup énorme au « français technique ». Ce sont les pubs aux heures de « prime time » (grande écoute) qui sacrifient grossièrement et laidement le français au globish. Ce sont les réformes successives (Pécresse, Fioraso, Darcos, Vidal…) autorisant les universités, voire les écoles, collèges et lycées à dispenser des cours en anglais (délivrés par des professeurs francophones à des étudiants francophones : il n’est pas question ici bien sûr des cours d’anglais eux-mêmes…). C’est l’obligation désormais faite aux Universités de n’inscrire en licence que des étudiants affichant une certification en anglais (au détriment des autres langues étrangères, espagnol, arabe, russe, chinois, arabe, italien, portugais…) ou, de manière encore plus grossièrement anticonstitutionnelle et illégale, la nouvelle « carte nationale d’identité », ou le « passe sanitaire » covid ornés d’un drapeau européen et comportant des mentions en français suivie de leur traduction uniquement en anglais (rupture majeure avec tout le droit administratif, confirmé par la Révolution française, depuis 1539, et avec la loi Toubon qui impose la traduction en au moins deux langues).

Quant aux services « publics » en voie d’euro-privatisation, ils sont hélas en pointe dans la politique d’anglicisation, l’Etat français qui domine leurs conseils d’administration fermant les yeux, voire facilitant l’anglicisation des enseignes et autres « produits » commerciaux : « Ma French Bank », dit la Poste, « ouigo » ou « SNCF connect » répond la SNC« F », « Pulse » poursuit ED« F », « Blue Sky », dit « Airfrance », et tout à l’avenant… Quant aux émissions de radio et de télévision, elles se nomment, dans la parfaite impassibilité du CSA chargé de veiller sur notre langue, « The Artists », « The Kid Voice », « Super Fail », « Soft power », et tout à l’avenant.

Plus grave encore, le chef de l’Etat censé garantir la Constitution et exécuter la loi est le premier à les violer en organisant, en France même, des évènements mondiaux titrés en anglais : « Make the planet great again », « Choose France ! », « French Tech », etc.

Sur le plan des régions et des « territoires », outre la rapide érosion du français par le tout-globish cher aux caciques (« In Annecy Mountains », « Only Lyon », « O my Lot ! », carte de transports « Navigo Easy » mise en place par Valérie Pécresse qui prétend porter la « Fierté française »), on assiste à une alliance du Parti Maastrichtien Unique (composé des partis LR, LREM, UDI, PS, EELV…) avec les euro-séparatistes locaux, bretons, corses, alsaciens, catalans, etc. ; leur but commun, défendu notamment par Bayrou, est de co-officialiser les langues régionales, d’abolir l’article II de la Constitution (« la langue de la République est le français ») et de mettre en place dans la « Charte européenne des langues minoritaires et régionales » promue par Berlin et par Bruxelles. Ces euro-destructeurs de pays et d’acquis démocratiques est de « désétablir » le français de son rôle structurant de premier service public de France et de langue commune à tout le territoire national ; et ce faisant, de « dépasser » l’idée même de territoire national (« euro-régions transfrontalières »), d’ethniciser la citoyenneté française, de passer subrepticement d’une citoyenneté universaliste à une représentation figée des minorités ethniques. Cette brèche majeure dans le droit linguistique français vise moins à établir l’usage administratif quotidien des langues régionales, qui n’a en réalité presque pas existé (le latin a précédé le français dans ce rôle), qu’à aider l’UE à établir subrepticement l’anglais comme unique « lingua franca » en France, puis, comme « langue auxiliaire » du pays (à la manière de ce qui s’est passé en Irlande, et qui a fini par marginaliser le gaélique).

Il s’agit aussi, à la faveur d’un basculement linguistique généralisé (une « babélisation » de la France), de rendre plus en plus « gazeux » les bases de la citoyenneté française et l’idée même d’un territoire national régi par une seule loi, garantie politico-juridique, sinon socioéconomique, de l’égalité formelle entre les citoyens, mais aussi, par un seul Code du travail, un seul SMIG, un seul Code des pensions, une seule Sécu, un seul statut national (des fonctionnaires, des cheminots, des électriciens-gaziers, etc.), avec des services publics d’Etat unifiés, un Plan national d’aménagement du territoire, etc.

A plus ou moins brève échéance, cette contre-révolution culturelle et linguistique remontant le film de l’histoire de France jusqu’à Villers-Cotterêts (1539), ne peut manquer de produire d’énormes conséquences funestes pour la paix civile : on le voit depuis des décennies en Belgique où les prétendues « querelles linguistiques » alimentées par l’oligarchie ont conduit à la quasi « évaporation » de ce pays ami ainsi qu’à son ingouvernabilité chronique sur fond de noises pseudo-linguistiques incessantes.

On le voit aussi dans toute l’Europe où, sur fond de généralisation du tout-anglais porté par l’UE-OTAN, une balkanisation des Etats-nations et des Etats multinationaux historiquement constitués s’est opérée, souvent sur des bases pseudo-linguistiques et « ethniques », pour diviser l’URSS et discriminer les populations russophones (Est de l’Ukraine, Pays baltes), scinder la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, etc.. Ce processus sourdement inspiré de la devise impérialiste classique « diviser pour régner », a d’abord percuté les ex-pays socialistes pour toucher désormais de plus en plus, à partir de problèmes nationaux bien réels mais dévoyés dans un sens euro-séparatiste, les pays de l’Ouest (Italie, Espagne, France). Sauf l’un d’eux qui s’est « réunifié » et qui domine aujourd’hui le continent…

2 – LES CAUSES : UNE POLITIQUE INAVOUABLE D’ARRACHAGE LINGUISTIQUE

Les enjeux de classes politiques, sociaux et culturels de ce démontage linguistique généralisé sont énormes.

Il s’agit d’abord pour l’oligarchie de détruire les Etats-nations qui composent l’UE pour installer, sous le nom d’Europe fédérale des régions, un Empire euro-atlantique qui ne cache même plus son nom (le mot « empire européen » est désormais utilisé couramment de Le Maire à Strauss-Kahn). La France est particulièrement ciblée car c’est sa Révolution qui a enclenché en Europe le « mouvement des nationalités » fondé sur le principe anti-impérialiste du droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Le grand capital, la CAC 40 et le MEDEF « français » affichent d’ailleurs cyniquement leur « besoin d’aire », c’est-à-dire leur volonté d’étendre leur nouvel « espace vital », celui de la quête du profit maximal, à l’échelle, quitte à liquider la France [1] et à mettre en place ce que les oligarques appellent un « Empire ». Et pour cela, comme l’a dit Rudolph Von Thadden, longtemps préposé par Bonn aux affaires franco-allemandes, « pour faire l’Europe il faut un peu défaire la France », le mot « un peu » enjolivant un processus destructif pour la souveraineté, la démocratie, la casse généralisée du produire en France et l’ensemble des acquis populaires.

Il s’agit ensuite, à travers le tout-globish [2] de promouvoir, moins une langue véritable qu’un code déculturé, le globish, qui s’affiche cyniquement comme la langue du « management » néolibéral mondial : énormes effets néfastes en termes d’hégémonie culturelle capitaliste car aucune langue, et moins encore aucun code normalisé par le grand patronat, n’a jamais été idéologiquement et politiquement neutre, la langue n’était pas seulement un instrument de communication, mais bien une infrastructure (jusqu’ici plurielle) de la pensée et de la production même des concepts…

Il s’agit surtout, pour ceux que Michel Serres appelait les « collabos de la pub et du fric », de désegmenter sauvagement, sur le plan linguistique et à l’échelle transcontinentale, le marché de l’emploi. Si l’anglais devient la seule langue permettant d’être « employable », d’une part les discriminations à l’embauche à l’encontre des non-anglophones deviendront gigantesques (un francophone ou un germanophone non anglicisant seraient moins bien placés en France ou en Allemagne pour obtenir un emploi que ne le serait un « English Mother Tongue » – anglais langue maternelle : ce qui instituerait une préférence nationale… à l’envers !). En outre, pour chaque emploi soumis par le patronat à l’offre et à la demande par la numérisation tentaculaire en marche du travail (un processus complémentaire du tout-globish, avec l’uberisation des emplois), il n’y aura plus dix, mais 100, mais 1000 candidats en concurrence : énormes effets délétères prévisibles sur les salaires et les protections sociales arrachées par les luttes dans le cadre des Etats nationaux, les langues nationales mises en extinction cessant brutalement de jouer le rôle de paliers régulateurs entre les marchés nationaux de l’emploi, les « passages » s’opérant jusqu’ici au moyen de l’apprentissage des langues étrangères.

Enfin, le basculement à la langue unique continentale, voire mondiale, aurait des effets proprement exterministes de contre-révolution anthropologique : en effet, le propre de l’homme est que son langage n’est pas inné et instinctif : nous ne parlons pas « le langage » (comme feraient deux pigeons venus l’un d’Espagne, l’autre de Chine ; de si loin qu’ils arrivent, ils se « comprendront » immédiatement sur une place de Paris, leur « langage » étant pour l’essentiel instinctif), mais des langues toutes liées à une culture et à une histoire parfois millénaire. Finie alors la diversité des langues et des cultures, facteur de diversité des écoles scientifiques, philosophiques, artistiques, etc. Danger majeur de totalitarisme culturel capitaliste-impérialiste par la destruction de toute forme d’« ailleurs » linguistique, de toute recherche d’altérité conceptuelle, de toute construction internationaliste (et non supranationaliste) reposant, non sur l’uniformisation culturelle du monde derrière Mac Donald, les GAFAM et Disney, mais sur le partage stimulant des diversités. Bref, derrière le tout-anglais d’apparence si « open », un monde monocolore inquiétant se met en place dont l’uniformité formelle n’empêchera même pas les querelles intestines entre grands ensembles monopolistiques. Dès lors, on ne peut que s’étonner du fait que certains, qui se disent écologistes et défendent à juste titre la biodiversité comme moteur indispensable à l’écosystème planétaire, passent leur temps à promouvoir l’uniformisation linguistique et culturelle de la planète – c’est-à-dire en fait, sous couvert d’ « internationalisation » -, l’américanisation générale des modes de vie, des modes de penser et des modes de consommation au seul profit des transnationales et de la marchandisation généralisée des activités humaines, voire des humains eux-mêmes…

3 – PROPOSITIONS POUR UNE RESISTANCE LINGUISTIQUE A ASSOCIER AUX LUTTES SOCIALES

De manière générale, il faut cesser de voir uniquement les langues comme des compétitrices s’affrontant sur un « marché » linguistique mondial, donc comme un simple « capital » marchand s’offrant aux individus comme de simples marchandises. Elément constitutif de la personnalité des nations, notamment de la nôtre, qui a largement construit son identité sur le fait littéraire [3], socle commun et diversifié à la fois de la Francophonie internationale et de l’ouverture de la France sur l’Europe et le monde [4], l’Afrique, l’Amérique, l’Océanie et l’Asie, le français doit redevenir, non plus seulement en droit mais en fait « la langue de la République » dans le cadre d’une politique linguistique et culturelle générale associée au rétablissement et à l’extension, jusqu’au socialisme, au communisme et au fusionnement internationaliste des nations, de la République souveraine, laïque et indivisible, sociale, démocratique, populaire et centrée sur le monde du travail, de la reconstruction du produire en France et des services publics, d’une diplomatie française pacifique, internationaliste et anti-impérialiste et non alignée, ouverte au dialogue avec les peuples de tous les continents, excluant à la fois une attitude néocoloniale et paternaliste envers l’Afrique et, symétriquement, une attitude servile de néo-colonisé à l’égard de Berlin et de Washington.

A) Protection, développement et promotion du français

La politique linguistique, pas plus que la politique culturelle, ne doit être abandonnée à la « loi du marché » elle-même fortement encadrée par les monopoles capitalistes. La loi Toubon sera renforcée et strictement appliquée de manière que le français redevienne effectivement, sauf cas très exceptionnel, la langue du travail, des services, des échanges, de l’enseignement, des services publics, et a fortiori, celle de l’administration, des institutions et des documents officiels. Tout citoyen pourra porter plainte contre une infraction linguistique à la loi Toubon renforcée. Ces infractions seront fortement sanctionnées sur le plan financier, voire pénal quand elles émaneront d’acteurs publics ou semi-publics.

Les « rappels à l’ordre » incessants de Bruxelles et de la « justice » européenne visant à invalider la législation linguistique française pour promouvoir le tout-anglais sous couvert de « libre concurrence » seront catégoriquement refusés.

Les dispositifs scélérats Fioraso, Darcos, Vidal seront abrogés et le français redeviendra la langue de l’enseignement et de l’Université sauf cas très exceptionnels.

Le patronat, les médias et les publicitaires promouvant le tout-anglais subiront de lourdes amendes abondant un fonds permanent pour la création francophone en tous domaines (sciences, chanson, cinéma, technologies, etc.). Le travail des commissions officielles de terminologie existantes sera systématiquement promu et le peuple français et sa jeunesse seront démocratiquement associés à l’évolution des usages.

Les quotas de chanson francophone seront relevés et les subventions d’Etat ou de collectivités publiques seront réservées aux chansons en français ou dans les diverses langues régionales du pays. Il en ira de même pour les films et spectacles.

Le français redeviendra la seule langue de l’armée, à l’exception bien entendu des nécessités de la traduction.

Tout article scientifique devra d’abord paraître en français, fût-il ensuite traduit en plusieurs langues, de manière à être compris de tout francophone doté des compétences scientifiques requises.

La France sortira en outre de l’UE et de l’OTAN mais, dès à présent, elle ne tolèrera plus que les institutions européennes ou atlantiques s’adressent à elle en anglais (y compris sous la plume d’eurocrates français comme Moscovici), tous les textes européens devant être rédigés dans l’ensemble des langues nationales des pays membres. Bref notre pays devra associer la défense de sa langue à celle des autres langues nationales d’Europe et du monde, la défense du français étant un aspect de la défense de la pluralité linguistique mondiale contre l’uniformisation en cours.

Le CSA fortement réformé sera tenu de veiller enfin au respect de la langue française sur les ondes du service public ainsi que sur les radios privées, la création en français étant systématiquement aidée et promue.

Sur le plan éducatif, les réformes progressistes à venir de l’Education nationale abonderont le nombre d’heures de cours consacrées à l’étude et à la maîtrise sur tous les plans de la langue française (vocabulaire, grammaire et orthographe, rédaction, littérature, théâtre…) de l’école primaire à la terminale au rebours des contre-réformes qui se sont succédé de Giscard d’Estaing à Blanquer en passant par Jospin-Allègre, et qui n’ont cessé de diminuer les horaires scolaires dévolus au français et aux lettres françaises.

B) Les langues régionales seront considérées comme un patrimoine indivis de la Nation et les partis et organisations antirépublicains prétextant desdites langues pour fomenter l’euro-séparatisme régionaliste seront combattus.

L’Education nationale sera dotée des moyens d’enseigner les langues régionales dans un cadre laïque, et hors de toute propagande séparatiste, dès lors qu’une demande significative de cet enseignement se manifestera dans tel ou tel département.

Toutes les prétendues « lois organiques » permettant aux collectivités territoriales, au nom du « Pacte Girondin », de déroger à la loi nationale, y compris sur le plan linguistique, seront abrogées. La Charte européenne des langues régionales sera définitivement refusée.

Une exception sera toutefois faite pour les langues nationales ou créoles de l’outre-mer dans la mesure où ces territoires, s’ils demeurent de plein gré dans la République française, devront faire l’objet d’un processus complet de décolonisation et faire largement place, à côté de l’enseignement du français, aux cultures locales.

C) Les langues de l’immigration de travail pourront être enseignées comme LV 1 ou 2 partout où une demande suffisante se manifestera.

D) L’enseignement de l’anglais (et non « en anglais ») et les autres langues vivantes retrouveront dans le second degré les volumes horaires dont les ont privés les contre-réformes austéritaires. Le plurilinguisme sera favorisé et la France dialoguera avec tous ses voisins pour que le plurilinguisme soit favorisé à parité dans notre pays et dans les pays limitrophes dans une démarche impliquant la réciprocité. Le privilège linguistique systématique conféré à l’anglais, seule langue inculquée aux enfants à l’école primaire, voire à la maternelle, sera supprimé.

E) Des alliances seront nouées à l’échelle européenne et mondiale entre la Francophonie, l’Italophonie, l’Hispanophonie, la Lusophonie et les autres langues d’origine latine ;

F) L’enseignement du chinois, première langue parlée au monde, sera promu en France dans le cadre d’accords de réciprocité avec la République populaire de Chine ;

G) Les langues anciennes, latin et grec, qu’ont marginalisées, voire exclues du second degré, les contre-réformes antihumanistes successives, seront remises à l’honneur ; celles et ceux qui voudront les étudier devront pouvoir le faire sérieusement, sans se limiter à une forme de vernis culturel pseudo-humaniste.

H) Dans toutes les disciplines d’enseignement, y compris scientifiques et techniques, sera remise à l’honneur la maîtrise de la langue française écrite et parlée.

I) Les recherches scientifiques et techniques menées en France, qu’elles émanent de l’Université, du CNRS ou des entreprises, devront d’abord être publiées et enseignées en français, un service public de la traduction en langues étrangères étant mis en place et financé notamment par l’argent des contraventions frappant les infracteurs à la législation linguistique.

J) La Francophonie internationale sera réformée dans un sens internationaliste exclusif de tout esprit de domination néocoloniale, de tout paternalisme, et surtout, en mettant au premier plan de son cahier des charges la promotion de la langue française. La France proposera qu’une Académie internationale de la Francophonie assure la mutualisation des créations et des évolutions linguistiques de tous les pays francophones d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

K) Des relations culturelles, économiques, techniques et politiques dynamiques et égalitaires seront proposées aux pays de l’Afrique francophone, au Québec, à Bruxelles et à la Wallonie, à la Suisse romande, etc.

Des prix et des concours internationaux en français seront créés (chanson, cinéma, théâtre, sciences, techniques, philosophie…).

*Rédigée par Georges Gastaud et adoptée par le comité de campagne pour l’Alternative rouge et tricolore animé par Fadi Kassem.

[1] Mitterrand le sous-entendait subliminalement quand il déclarait : « la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir ».

[2] Qu’il faut distinguer de l’anglais en tant que langue ancrée, comme toute autre, dans une culture et une histoire nationales. Nous sommes, non pas « contre l’anglais », ce qui ne voudrait rien dire, ni bien évidemment contre les Anglais, mais contre le « tout-anglais ».

[3] Cf ce manifeste hautement politique qu’écrivit le grand poète Joachim du Bellay au XVIème siècle à l’époque où entrait en vigueur l’Ordonnance de Villers-Cotterêts : Défense et illustration de la langue française.

[4] Le français est la langue seconde la plus enseignée au monde…

»» https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/mesure-durgence-n8-…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

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« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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