RapSit-USA2021 : Putsch au Pentagone
Un article d’opinion paru dans le Washington Post du 17 décembre 2021 doit attirer notre attention. Il est signé par trois généraux de l’US Army a la retraite et développe un avertissement pour l’élection présidentielle de 2024 : « Les militaires doivent commencer à se préparer pour une insurrection en 2024 ». En fait d’“insurrection”, les deux généraux de division Paul D. Eaton et Antonio M. Taguba, et le général de brigade Steven M. Anderson entendent un courant de division interne aux forces armées qui pourrait aboutir à un éclatement des forces en deux camps opposés ; disons, une sorte de coup d’État interne conduisant à une insurrection à l’intérieur des forces.
« À l’approche du premier anniversaire de l’insurrection meurtrière au Capitole des États-Unis, nous, – tous d'anciens hauts responsables militaires, – sommes de plus en plus préoccupés par les conséquences de l'élection présidentielle de 2024 et par le risque d’un chaos meurtrier au sein de notre armée, qui ferait courir de graves risques à tous les Américains.
» En bref : nous sommes glacés jusqu’aux os à l’idée qu’un coup d’État réussisse la prochaine fois.
» L’une des forces de notre armée est qu’elle puise dans la diversité de notre population. C’est une collection d'individus, tous avec des croyances et des antécédents différents. Mais sans un entretien constant, le risque d'un effondrement militaire reflétant un effondrement sociétal ou politique est très réel. »
Dès les premières phrases (on voit le texte complet de l’article en conclusion de cette présentation), on voit de quoi et de qui il retourne. Tout est basé sur une vision extrémiste, antiTrump et wokeniste, des événements du 6 janvier 2021 perçus comme une tentative radicale de renversement du régime, – bien entendu “fasciste” pour rester dans leur novlangue autorisée, pour que nous nous comprenions sans explication nécessaire. Plus encore l’un des trois signataires (le général Eaton) est un ‘Senior Adviser’ du site VoteVets, qui est une construction en-ligne très sophistiquée, donc très bien financée, de “vétérans” des forces armées qui nous laissent comprendre qu’ils sont absolument liés au “camp du Bien” (démocrates-Biden-wokenistes), dont les deux chefs du Pentagone (le ministre Austin et le président du JCS, le général Milley qui vient d’être prolongé de deux ans à son poste) assurent la direction avec épuration et vaccination réalisées ces derniers mois (les deux opérations, – épuration et vaccination, – sont de plus en plus souvent associées).
Le troisième paragraphe de la citation (les mots « …dans la diversité de notre population. C'est un ensemble d’individus, tous avec des croyances et des antécédents différents ») indique bien que les trois généraux signataires, généreux s’il en est, sont les représentants du courant de purge-épuration générales qui a affecté les forces armées ; qu’il s’agisse des purges contre les “suprémacistes blancs” et pour la “diversité”, qu’il s’agisse de la vaccination obligatoire, effectivement ces deux mesures s’avérant exotiquement fondamentales pour les “révolutionnaires” en-marche... (Ce n’est pas du marxisme-léninisme du point de vue du contenu rhétorique, mais cela semble faire leur affaire et cela ne demande pas de diplômes.)
La question qui se pose dans un univers qui fonctionne dans un simulacre général dont l’“insurrection” du 6 janvier est le pivot qui a remplacé le simulacre précédent du ‘Russiagate’ réduit en poussières, est de savoir si cet article, – bien en évidence et en accès libre dans le ‘Post’ dont on connaît l’accointance, – est une provocation ou une véritable alerte de regroupement pour le “camp du Bien”.
Un signe à considérer est le détail d’un scénario insurrectionnel au sein des forces armées qui pourrait survenir à l’occasion de l’élection. Cela rend l’article d’autant plus “sérieux”, sans pourtant être décisif à cet égard ; dans tous les cas, provocation ou pas, nous avons une image des craintes du “camp du Bien”, qu’elles soient complètement fabriquées ou appuyées sur certains signes bien réels.
« Le risque d'une rupture totale de la chaîne de commandement selon des critères partisans, – du sommet de la chaîne au niveau de la compagnie, – est important si une autre insurrection devait se produire. L'idée que des unités rebelles s'organisent entre elles pour soutenir le commandant en chef "légitime" ne peut être écartée.
» Imaginez des commandants en chef concurrents, – un Biden réélu donnant des ordres, contre un Trump (ou un candidat ‘trumpien’) donnant des ordres à la tête d’un gouvernement fantôme. Pire encore, imaginez des politiciens aux niveaux fédéral et étatique installant illégalement un candidat perdant à la présidence.
» Tous les membres du service prêtent serment de protéger la Constitution des États-Unis. Mais dans une élection contestée, avec des loyautés divisées, certains pourraient suivre les ordres du commandant en chef légitime, tandis que d'autres pourraient suivre le perdant ‘trumpiste’. Les armes pourraient ne pas être sécurisées selon la loyauté de la surveillance. Dans un tel scénario, il n'est pas exagéré de dire qu'un effondrement militaire pourrait conduire à une guerre civile.
» Dans ce contexte, si notre armée était affaiblie et divisée, la sécurité des États-Unis serait paralysée. N'importe lequel de nos ennemis pourrait prendre l'avantage en lançant un assaut total contre nos actifs ou nos alliés. »
Nous ne pouvons que spéculer sur la signification de cet article qui n’est certainement pas publié par hasard ni sans approbation de la hiérarchie du susdit “camp du Bien”. D’une façon générale, et selon l’idée que la “structure crisique” favorise très fortement l’idée que “le pire est toujours possible”, sinon probable dans les circonstances de désordre extraordinaire que nous connaissons, nous nous jugeons autorisés à nous aventurer dans une série de remarques. En effet, notre position serait que cet article est fondé sur l’hypothèse qu’il s’agit dans tous les cas d’une mise en garde “sérieuse” plus que d’une provocation, notamment, dans l’hypothèse où il n’y aurait pas de signes concrets d’insubordination potentielle, parce que les guerriers du simulacre, de la diversité au wokenisme, ont une tendance extrêmement forte à entretenir un extrémisme de la perception, donc éventuellement à construire des alarmes imaginaires auxquelles ils croient dur comme fer. Cette option extrême mentionnée, il reste d’importantes remarques spéculatives à développer sur ce texte.
• Une première remarque est que ce texte semblerait bien indiquer que les purges wokenistes réalisées au sein des forces armées ne semblent pas avoir donné aux épurateurs une très grande certitude de la loyauté des forces. C’est d’ailleurs une constante de cette sorte d’épuration “révolutionnaire” de toujours faire croire aux épurateurs qu’elle est insuffisante, – pour en arriver au final maistrien de la révolution qui dévore ses enfants :
« Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement. »
• Une seconde remarque est le lien extrêmement fort qui est établi entre la situation au sein des forces et la situation dans le pays, ce qui favorise effectivement un schéma de “guerre civile”. Le rôle des États y est mentionné avec force, comme le cas du général Mancino, de la Garde Nationale de l’Oklahoma, ayant refusé un ordre de Biden sur la vaccination obligatoire, pour se ranger sous l’autorité de son gouverneur. (Il semble que cette affaire, qui date d’un petit mois, n’ait pas été réglée malgré l’affirmation du secrétaire à la défense Austin que ce général serait radié, puni, ou forcé à obéir.) Une autre phrase laisse sous-entendre que l’on pourrait craindre que des autorités des États reconnaissent la légitimité du candidat dit-‘trumpiste’ :
« …[I]maginez des politiciens aux niveaux fédéral et étatique reconnaissant illégalement l’autorité d’un candidat perdant à la présidence. […]
» …Dans un tel scénario, il n'est pas exagéré de dire qu'un effondrement militaire pourrait conduire à une guerre civile. »
• Le texte n’est pas de simple rhétorique. Il propose des mesures concrètes qui, si elles étaient suivies, rendraient encore plus explosives la situation si explosive d’aujourd’hui. La première de ces mesures est de relancer une seconde et énorme vague d’épuration au sein des forces, à partir des conclusions tirées, en tout simulacre, du simulacre d’“insurrection” du 6 janvier. La seconde est d’imposer une hypercentralisation aux forces pour s’assurer que les ordres de l’autorité centrale seront exécutés. La troisième est de proposer des manœuvres intensives de réaction des forces en cas d’insurrection après le vote de novembre 2024, d’abord pour entraîner les forces à cette occurrence, ensuite pour vérifier sur le terrain la loyauté de ces forces… Il s’agit de propositions absolument vertigineuses reproduisant les mesures prises au sein de l’Armée Rouge lors de sa formation en 1918-1919, et qui, en elles-mêmes, pourraient suffire à provoquer des troubles au sein des forces armées, – avant l’élection…
• Ces propositions sont faites à destination du Congrès et de sa commission d’enquête permanente sur le 6 janvier. Le site ‘WorldNetDaily’ qui fait un commentaire sur ce texte remarque à propos de la dernière phrase (prendre « des mesures décisives maintenant ») : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi ne pas attendre le prochain Congrès [mis en place en janvier 2023, après les élections législatives] ? » Bien entendu, la réponse est que ce nouveau Congrès pourrait bien être à majorité républicaine.
• Une dernière remarque concernant cette hypothèse de troubles au sein des forces armées, en faveur de ce scénario, est qu’il nous est apparu surprenant jusqu’ici qu’il n’y ait pas eu de réactions hostile plus forte, organisée, à part quelques cas très isolés, contre l’épuration et les purges lancées en janvier-février 2021. Peut-être les épurateurs se font-ils la même remarque…
• Quoi qu’il en soit, ce texte est au moins un rappel sur l’atmosphère qui règne aux USA, et notamment à “D.C.-l’hyperfolle” : toute grande décision du processus démocratique, ou ce qu’il en reste, — élections à mi-mandat de novembre 2022, élection présidentielle de novembre 2024, – sera l’occasion de tensions extrêmes et de troubles potentiels graves. Malgré l’héroïque discrétion de la presseSystème et des analyses officielles des directions en Europe, rien, absolument rien n’est réglé aux États-Unis, plus que jamais baril de poudre chargé jusqu’à la gueule et en attente d’étincelle.
Voici donc une traduction-adaptation de l'artricle d'opinion du Un article d’opinion paru du 17 décembre 2021.
« L’insurrection de 2024
« À l’approche du premier anniversaire de l’insurrection meurtrière au Capitole des États-Unis, nous, – tous d’anciens hauts responsables militaires, – sommes de plus en plus préoccupés par les conséquences de l'élection présidentielle de 2024 et par le risque d’un chaos meurtrier au sein de notre armée, qui ferait courir de graves risques à tous les Américains.
» En bref : nous sommes glacés jusqu’aux os à l’idée qu’un coup d’État réussisse la prochaine fois.
» L’une des forces de notre armée est qu’elle puise dans la diversité de notre population. C’est un ensemble d’individus, tous avec des croyances et des antécédents différents. Mais sans un entretien constant, le risque d’un effondrement militaire reflétant un effondrement sociétal ou politique est très réel.
» Les signes d’une agitation potentielle dans nos forces armées sont là. Le 6 janvier, un nombre inquiétant d'anciens combattants et de militaires en service actif ont participé à l'attaque du Capitole. Plus d'une personne sur dix accusée d’avoir participé aux attaques avait des états de service. Un groupe de 124 militaires retraités, sous le nom de “Flag Officers 4 America”, a publié une lettre faisant écho aux fausses attaques de Donald Trump contre la légitimité de nos élections.
» Récemment, et c’est peut-être plus inquiétant, le général de brigade Thomas Mancino, commandant de la Garde nationale de l'Oklahoma, a refusé un ordre du président Biden exigeant que tous les membres de la Garde nationale soient vaccinés contre le coronavirus. Mancino a fait valoir que si la Garde de l'Oklahoma n’est pas mobilisée au niveau fédéral, son commandant en chef est le gouverneur républicain de l’État, et non le président.
» Le risque d'une rupture totale de la chaîne de commandement selon des critères partisans, – du sommet de la chaîne au niveau de la compagnie, – est important si une autre insurrection devait se produire. L'idée que des unités rebelles s'organisent entre elles pour soutenir le commandant en chef “légitime” ne peut être écartée.
» Imaginez des commandants en chef concurrents, – un Biden réélu donnant des ordres, contre un Trump (ou un candidat ‘trumpien’) donnant des ordres à la tête d’un gouvernement fantôme. Pire encore, imaginez des politiciens aux niveaux fédéral et étatique reconnaissant illégalement l’autorité d’un candidat perdant à la présidence.
» Tous les membres des forces prêtent serment de protéger la Constitution des États-Unis. Mais dans une élection contestée, avec des loyautés divisées, certains pourraient suivre les ordres du commandant en chef légitime, tandis que d’autres pourraient suivre le perdant ‘trumpiste’. Les armes pourraient ne pas être sécurisées selon la loyauté de la surveillance. Dans un tel scénario, il n'est pas exagéré de dire qu'un effondrement militaire pourrait conduire à une guerre civile.
» Dans ce contexte, si notre armée était affaiblie et divisée, la sécurité des États-Unis serait paralysée. N'importe lequel de nos ennemis pourrait prendre l'avantage en lançant un assaut total contre nos actifs ou nos alliés.
» Le manque de préparation militaire pour les suites de l’élection de 2020 était frappant et inquiétant. Le secrétaire à la défense par intérim de Trump, Christopher C. Miller, a témoigné qu’il avait délibérément refusé la protection militaire du Capitole avant le 6 janvier. Le général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmes, aurait fait des pieds et des mains pour s’assurer que les chaînes de défense nucléaire de la nation étaient à l’abri d'ordres illégaux. Il est évident que l’ensemble de notre armée a été pris au dépourvu.
» Alors que le pays est toujours aussi divisé, nous devons prendre des mesures pour nous préparer au pire.
» Premièrement, tout doit être fait pour empêcher une nouvelle insurrection. Pas un seul dirigeant qui l’a inspirée n’a eu à rendre des comptes. Nos élus et ceux qui appliquent la loi, – notamment le ministère de la Justice, la commission d'enquête de la Chambre des représentants et l’ensemble du Congrès, – doivent faire preuve de plus d’empressement.
» Mais les militaires ne peuvent pas attendre que les élus agissent. Le Pentagone devrait immédiatement ordonner un examen d’instruction civique pour tous les membres, – en uniforme et en civil – sur la Constitution et l'intégrité électorale. Il faut également revoir les lois de la guerre et la manière d'identifier et de traiter les ordres illégaux. Et l’on doit renforcer “l’unité de commandement” afin que chaque membre du département de la défense sache parfaitement à qui il doit répondre. Aucun militaire ne devrait dire qu’il n’a pas compris de qui il devait recevoir des ordres dans le pire des scénarios.
» En outre, toutes les branches militaires doivent entreprendre un travail de renseignement plus intensif dans toutes les installations. » L’objectif doit être d’identifier, d’isoler et d’éliminer les mutins potentiels, de se prémunir contre les efforts des propagandistes qui utilisent la désinformation pour subvertir la chaîne de commandement et de comprendre comment cette désinformation et d'autres se propagent dans les rangs après avoir été introduites par les propagandistes.
» Enfin, le ministère de la Défense devrait faire des manœuvres simulant une prochaine tentative d’insurrection ou de coup d’État post-électoral afin d’identifier les points faibles. Il doit ensuite procéder à un débriefing de haut en bas de ses conclusions et commencer à mettre en place des garanties pour prévenir les bocages et les erreurs non seulement dans l’armée, mais aussi dans toute agence qui travaille en coordination avec l’armée.
» Les militaires et les législateurs bénéficient d’un délai important pour empêcher qu’une autre insurrection ne se produise en 2024, – mais ils ne réussiront que s’ils prennent des mesures décisives maintenant. »
Paul D. Eaton, Antonio M. Taguba, Steven M. Anderson
Mis en ligne le 19 décembre 2021 à 15H30
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org