par Karine Bechet-Golovko.
Lors de la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Russie a opposé son veto à une résolution particulièrement idéologique, visant à faire du changement climatique un élément de la sécurité internationale et donc un fondement d’intervention du Conseil de Sécurité. Au même titre que l’immigration, que le numérique, que le Covid, le climat et l’écologie n’intéressent personne pour ce qu’ils sont, des aspects parmi d’autres de notre monde. Seul leur haut potentiel idéologique, c’est-à-dire devant permettre un changement précis de l’ordonnancement et de la vision du monde, présente un intérêt pour la caste globaliste dirigeante.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a examiné une résolution particulièrement sensible, formellement déposée par l’Irlande et le Niger, liant le changement climatique à la notion de stabilité internationale. La Russie et l’Inde ont opposé un veto, la Chine s’est sans surprise abstenue, et les 12 autres membres ont voté en faveur de cette résolution. Je cite la publication très tendancieuse de l’ONU à ce sujet :
« Avant le vote, l’Irlande avait rappelé que le texte était le fruit d’efforts conduits pendant des mois, et qu’il demandait au Conseil de Sécurité de faire un premier pas pour qu’il puisse « enfin » assumer ses responsabilités vis-à-vis « de la grande question de notre temps : les changements climatiques et ses conséquences sur les conflits à son ordre du jour ». Répondant d’avance aux opposants à la résolution, l’Irlande a également souligné qu’elle ne créerait en rien une voie parallèle à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, donnant « simplement » au Conseil les moyens de faire face aux changements climatiques au cours des opérations de paix qu’il mandate. À l’appui de son plaidoyer, elle a également souligné que le récent Pacte de Glasgow avait établi que la hausse des températures « pose et continuera de poser des menaces sécuritaires de plus en plus grandes ». À cette aune, il est inconcevable que le Conseil ne se saisisse pas de cette question, a-t-elle lancé ».
La Russie, par la voix de son représentant Vassily Nebenzia, a jugé inacceptable cette position, rappelant que si ces pays avaient été obligés de trouver un compromis à Glasgow, ici ils veulent imposer la ligne dure des activistes climatiques. L’on appréciera le ton passablement non diplomatique du communiqué de l’ONU présentant la position russe :
« Son appel n’a pas été suffisant pour que la Russie renonce à brandir le droit de veto que lui confère son statut de membre permanent. Bien au contraire, puisque son représentant, qui a martelé que les conséquences des changements climatiques relèvent de la prérogative des climatologues et doivent, par conséquent, « être examinées au sein de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’ECOSOC », a jugé « inacceptable » un texte tentant « de transformer un problème scientifique en un problème politique ». La Fédération de Russie n’a pas hésité à accuser les Occidentaux de vouloir, par le biais de ce texte, détourner l’attention de la communauté internationale des sources réelles de conflits dont ils sont « parfois à l’origine », leurs « aventures militaires qui font fi du principe de non-ingérence » ayant des conséquences délétères sur l’environnement. Elle a indiqué que sa délégation, la Chine et l’Inde avaient, sans succès, proposé un projet de résolution alternatif, axé sur la région du Sahel, “sachant que les causes de l’instabilité varient d’une partie du monde à l’autre” ».
Le représentant de la Russie à l’ONU a précisé par ailleurs qu’une telle démarche rendrait possible l’inscription à l’ordre du jour du Conseil de Sécurité de l’ONU de n’importe quel État, où il y aurait un problème de climat. La position russe est beaucoup plus profonde que la présentation faite sur le site de l’ONU, elle insiste, comme le soulève Nebenzia, sur la fracture de la communauté internationale autour d’une vision idéologique pour certains, et pragmatiques pour d’autres de la question climatique :
« Nous nous opposons à la création d’une nouvelle direction de travail pour le Conseil, qui établirait un lien générique et automatique entre le changement climatique et la sécurité internationale. Cette approche est inacceptable. (…) Il est plus facile de charger des responsables politiques de tirer des conclusions hâtives, qui conduiront à une ingérence dans les affaires intérieures, que de renforcer les systèmes de surveillance et de réponses rapides aux catastrophes naturelles, sans connotation politique, dans les pays en voie de développement ».
Et en effet, le changement climatique est principalement utilisé aujourd’hui pour que les États européens, dont la Russie, continuent sur la voie de la désindustrialisation à s’affaiblir et politiquement, et socialement, et économiquement. Mais le climat en lui-même n’intéresse manifestement personne. Aucun activiste ne remet en cause les Bitcoins, la « sur-utilisation » des smartphones, des technologies numériques en général, qui sont extrêmement consommatrices d’énergie. Cela ne pose absolument aucun problème, en revanche, il faut fermer les usines, rester connecter à internet, dématérialiser la monnaie, etc. Et cela surtout sans régler les vrais problèmes, qui se posent, peut-être aussi parce que cette communauté internationale sait très bien que, de toute manière, elle ne peut pas les régler … et qu’ils lui sont par ailleurs très utiles.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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