Par Russia Today – Le 12 décembre 2021
Les journalistes américains sont menacés de lourdes amendes par le Trésor américain pour avoir écrit pour les « mauvais » sites web, a déclaré à RT l’écrivain Daniel Lazare, qui craint que la réputation de son pays en tant que défenseur de la liberté de la presse ne soit terminée.
Daniel Lazare et d’autres journalistes américains qui ont écrit pour la Strategic Culture Foundation, un site web qui se décrit comme une « plateforme de recherche sur les affaires mondiales et eurasiennes », ont récemment reçu des lettres de menace du département du Trésor les avertissant qu’ils pourraient devoir payer au moins 300 000 dollars de pénalités, a-t-il déclaré à RT, dimanche dernier.
« Il est impossible de lutter contre le Trésor américain dans ce genre d’affaire », déclare M. Lazare, soulignant que le pouvoir du Trésor était « énorme », alors que « celui d’un journaliste indépendant individuel est microscopique ». Évoquant l’« effet paralysant » de la simple réception d’un tel document, il a souligné que peu de journalistes reconnaîtraient même avoir été ainsi visés, sans parler de se présenter pour accorder une interview à ce sujet, comme il le fait. « Ils ne veulent pas écrire, et ils ne veulent pas dire pourquoi ils ont trop peur d’écrire ».
En avril, Washington a imposé une série de sanctions au site Web ainsi qu’à plusieurs autres sites, affirmant qu’ils étaient impliqués dans l’ingérence électorale, qu’ils étaient contrôlés par le service de renseignement extérieur russe, le SVR, et qu’ils étaient liés au ministère russe des affaires étrangères ; ce que la fondation nie.
Lazare s’inquiète surtout du précédent que ces tactiques musclées créent pour les États-Unis, qui défendaient autrefois avec ardeur le droit à une presse libre, inscrit dans le premier amendement de la Constitution et précédemment confirmé par les tribunaux.
« Empêcher les journalistes d’écrire pour ce type de sites web est une nouvelle étape », a-t-il déclaré. « J’ai été surpris, parce que les États-Unis, en fait, ont un très bon bilan en ce qui concerne la liberté de la presse. En Amérique, on peut dire tout ce que l’on veut », a-t-il poursuivi, notant qu’il pouvait se moquer des présidents actuels et passés « sans avoir à s’inquiéter de voir la police secrète défoncer ma porte ». « Mais maintenant, les choses pourraient changer et cela n’augure rien de bon ».
Russia Today
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
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